Apprenez-en plus sur des chrétiens exceptionnels qui se sont illustrés par leur désobéissance pour l’amour de Dieu.
Les Cristeros
En 1924, le président du Mexique, Plutarco Elías Calles, décide d’appliquer de manière radicale les dispositions anticatholiques de la constitution mexicaine de 1917. L’enseignement est sécularisé, les ordres monastiques fermés, l’exercice du culte se voit interdit en dehors des églises. Le peuple catholique se soulève. On estime que ce conflit fait entre 90 000 et 250 000 morts. L’armée n’hésite pas à massacrer hommes, femmes, enfants. Des prêtres sont torturés. Le 21 juin 1929, un accord est signé entre le président Emilio Portes Gil, nouvellement porté au pouvoir, et l’Église. Les articles anticatholiques demeurent dans la constitution, mais ils ne sont plus appliqués. Malgré l’accord, le gouvernement poursuit sa persécution sanglante contre les catholiques jusque dans les années 1940.
Le 21 mai 2000, le pape Jean-Paul II canonise 21 prêtres et laïcs. Le 21 juin 2004, il élève au rang de martyrs 13 catholiques mexicains.
Les Carmélites de Compiègne
En février 1790, en pleine Révolution française, les autorités décrètent la fermeture des monastères. Le 6 avril 1792, le port de l’habit est interdit et les congrégations religieuses sont supprimées. À Compiègne, commune située au nord-est de Paris, 16 carmélites font la promesse d’offrir leur vie pour sauver la France. Le 14 septembre, elles doivent quitter leur monastère pour vivre dans des maisons. Portant des vêtements civils, elles résistent et persévèrent dans la vie religieuse. En juin 1794, les carmélites sont arrêtées et transférées à Paris. Accusées de comploter contre la République, elles sont jugées le 17 juillet. Le soir même, elles sont guillotinées. Avant de monter à l’échafaud, les sœurs entament le Veni Creator Spiritus.
Le 20 janvier 2022, le pape François accepte l’ouverture du procès de canonisation équipollente [peut-être faudrait-il expliquer en quoi cela consiste] des 16 bienheureuses sœurs carmélites de Compiègne.
Marguerite Barankitse
Le 24 octobre 1993 éclate au Burundi, pays de l’Afrique de l’Est, une guerre civile. Le matin même, des insurgés attaquent le diocèse de Ruyigi. Soixante-douze personnes sont massacrées. Malgré le chaos, Marguerite Barankitse convainc les tueurs d’épargner 25 enfants qu’elle prend en charge. Grâce à la collaboration d’un agent de développement allemand vivant à Ruyigi, monsieur Martin, qui les héberge dans sa maison, elle veille sur eux et les protège. Tout au long de la guerre civile, des enfants se présentent devant cette maison refuge. Ils sont Hutus, Tutsis, Twas, Congolais, Rwandais. Tous sont accueillis. La Maison Shalom voit ainsi le jour.
En 2015, elle est forcée de fuir son pays après s’être opposée au président Pierre Nkurunziza, accusé par des organisations défendant les droits de l’homme de faire usage de la violence, y compris auprès des jeunes. Réfugiée au Rwanda, Marguerite Barankitse poursuit son œuvre humanitaire internationalement reconnue.
Sophie Scholl
Membre de la Rose blanche (un mouvement étudiant s’opposant au régime nazi), elle est exécutée le 22 février 1943 à l’âge de 22 ans. Son frère, fondateur du mouvement, et quatre autres membres subissent le même sort. Protestante, Sophie Scholl est animée par une foi profonde. D’abord séduits par les Jeunesses hitlériennes, elle et son frère prennent conscience de la duplicité de ce groupe et du régime. Ils s’engagent alors dans une lutte pacifiste contre le pouvoir nazi. Leurs armes? Des tracts, qu’avec d’autres jeunes ils distribuent par la poste ou laissent dans des lieux publics. C’est lors d’une distribution à l’Université de Munich que la Gestapo arrête Sophie et Hans.
Avant sa mort, Sophie écrit à un ami: «Le seul remède pour un cœur aride, c’est la prière, même si celle-ci est pauvre et inadéquate… Il nous faut prier, prier les uns pour les autres […].»
Titus Brandsma
Né aux Pays-Bas le 23 février 1881, Titus Brandsma est ordonné prêtre le 17 juin 1905. Intéressé par le journalisme, il est nommé secrétaire spirituel de la National Union of Catholic Journalists en 1935. En 1940 les nazis envahissent les Pays-Bas. Il est alors secrétaire de l’archevêque d’Utrecht. Dans ses fonctions, il enjoint aux évêques de s’opposer à la persécution des juifs et de lutter contre la violation des droits de l’homme.
Pour s’opposer au régime nazi, les évêques écrivent aux éditeurs catholiques, leur enjoignant de ne pas obéir à une loi qui rendait obligatoire la publication de publicités et d’articles écrits par les nazis. Titus Brandsma rencontre quatorze éditeurs catholiques afin de leur remettre la missive des évêques. Il est arrêté par la Gestapo le 19 janvier 1942, et assassiné le 26 juillet 1942 des suites d’une injection mortelle.
Il est canonisé le 15 mai 2022, en même temps que Charles de Foucauld.
Oscar Romero
«Au nom de ce peuple souffrant, dont les lamentations montent jusqu’au ciel chaque jour un peu plus bouleversantes, je vous en supplie, je vous en prie, je vous ordonne, au nom de Dieu, cessez la répression!»
Cette supplication de Mgr Oscar Romero, destinée aux militaires salvadoriens, est prononcée lors d’une célébration eucharistique le dimanche 20 avril 1980. Quatre jours plus tard, il est assassiné alors qu’il dit la messe dans la chapelle d’un hôpital.
Né le 15 aout 1917, Mgr Romero devient archevêque de San Salvador en 1977. Très rapidement, il prend la parole pour dénoncer les exactions du régime dictatorial en place. Ses nombreux appels à la justice au nom du peuple et des paysans persécutés par le pouvoir lui valent d’être surnommé «la voix des sans-voix».
Mgr Oscar Romero a été canonisé le 14 octobre 2014 par le pape François.
Photo : Jon Tyson/Unsplash
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Source : Lire l'article complet par Le Verbe
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