La plus grande force de Cuba réside dans son peuple et dans sa résistance emblématique

La plus grande force de Cuba réside dans son peuple et dans sa résistance emblématique

(Traduction de la version sténographiée de la Présidence de la République)

Source : fr.granma.cu

Cher compañero général Raul Castro Ruz, leader historique de la Révolution cubaine, Chers députées et députés, Invités, Compatriotes,

Il y a soixante-dix ans aujourd’hui, une représentation du meilleur de la jeunesse cubaine unissait ses rêves, puisait dans ses maigres économies ou vendait ce qu’elle possédait, pour entreprendre un voyage vers Santiago de Cuba et Bayamo.  C’était la saison du carnaval dans la province d’Oriente, mais ils n’allaient pas le célébrer.  En martyrs ou en héros, sans même le savoir, ils allaient entrer dans l’histoire.

Deux de ces jeunes hommes nous accompagnent dans cette session de l’Assemblée nationale : le général d’armée Raul Castro Ruz, leader de la Révolution (Applaudissements), et le commandant de la Révolution Ramiro Valdés Menéndez (Applaudissements).  C’est à eux, en premier lieu, que je souhaite dédier mes paroles.

Il ne s’agit pas seulement d’un acte de justice historique.  Il s’agit de reconnaître deux hommes qui, tous les jours, continuent à prendre d’assaut les forteresses, le pied à l’étrier des difficultés et le fusil pointé sur les erreurs.

Compañeras et compañeros,

Permettez-moi de dire que j’estime que nous avons eu une bonne Assemblée, y compris les appels de Lazo et autres députés à mettre les points sur les i, sur les causes et la possible solution à nos problèmes, ceux qui n’ont rien à voir directement avec le blocus ou qui renforcent le blocus omniprésent par inaction, apathie, insensibilité, incapacité ou par simple lassitude et manque de confiance dans le fait qu’il sera possible de surmonter les difficultés.

Ces sessions de l’Assemblée ont un mérite. Non seulement nous avons abordé, avec un sens de l’urgence et sans préjugés, les problèmes de notre difficile vie quotidienne, tels que la production d’aliments et la génération d’électricité, la disponibilité de l’eau, la délinquance, l’inflation croissante, les prix abusifs, mais nous l’avons fait sans laisser de côté les questions en suspens, à caractère stratégique, telles que la politique de prise en charge intégrale des enfants, des adolescents et des jeunes, ou la Loi sur le Code pénal militaire.

Je ne vais pas citer d’interventions afin de ne pas être trop long, mais depuis la discussion dans les commissions auxquelles j’ai eu l’occasion de participer, j’ai ressenti que le lien des députées et des députés avec la population, c’est-à-dire avec les électeurs, envers lesquels nous avons des devoirs, s’est amélioré.  Ces mois d’échanges avec le peuple dans les rues, dans les quartiers, dans les hameaux ruraux ont été la preuve de ce que signifie travailler avec l’oreille collée au sol.

Une Assemblée en session permanente, déconnectée du peuple qui l’a élue, ne pourrait en aucun cas s’appeler assemblée du Pouvoir populaire.

Nous ne pouvons jamais oublier que les ennemis de la nation cubaine font le pari de briser l’unité nationale, de séparer le peuple de son gouvernement, de faire en sorte que nous nous lassions d’insister, que nous baissions les bras, que nous croyions que la voie de la capitulation est préférable à celle de la résistance créative.

Mais l’option de nous rendre a été effacée de l’ADN des Cubains.  Et ce n’est pas par caprice, parce que le sacrifice nous plait ou parce que nous pensons être une nation choisie pour cela.  Il suffit de regarder ceux qui se sont rendus ou qui ont été soumis par une puissance supérieure apparemment invincible : ils ont perdu la nation, l’idéal et le destin de leur pays.

Personnellement, je ne saurais imaginer Cuba sans la force morale de son Parti et sans l’organisation, la planification et la préoccupation permanente d’un gouvernement dont la mission principale est de garantir la santé, l’éducation, l’alimentation et les services publics, certains gratuitement et d’autres au moindre coût possible, dans les conditions terribles d’un blocus renforcé et de l’inscription du pays sur une liste infâme qui vise à boycotter toute possibilité de redressement économique, en fermant tout accès à d’éventuelles opportunités de revenus et de financement.

Cette politique, qui ne se limite pas à la sphère économique et financière, est très perverse.  On sait que la plus grande force de Cuba réside dans son peuple et dans sa résistance emblématique, c’est pourquoi ils nous attaquent également en semant des matrices d’ingouvernabilité, d’État en faillite et d’insécurité citoyenne.  L’objectif est de discréditer le pays au point de faire imploser l’unité nationale.

Certains, depuis les positions les plus extrêmes, contribuent à cet objectif : depuis la droite, qui appelle à tout privatiser et au changement de système, mais aussi depuis une soi-disant gauche, qui diabolise tout espace réservé au marché.  Comme toujours, les extrêmes se touchent et les deux positions se rejoignent sur un point : la critique lapidaire du terme socialisme et de toute tentative de solution issue de la gestion gouvernementale.

Certains se refusent à parler du blocus, d’autres inventent des théories à la théorie, comme si les classiques avaient nié la dialectique.  Ils oublient que leur importante contribution théorique n’a pas conçu la construction socialiste dans une petite nation qui a hérité du sous-développement, qui est soumise à un blocus depuis plus de 60 ans et qui est voisine du plus grand empire qui, de plus, est son ennemi, lesquels exigent ensuite une solution à tout, en ignorant allègrement le plus grand des obstacles, qui est le blocus.

Les longues années pendant lesquelles ce gigantesque facteur externe a travaillé contre le développement du pays coïncident dans le temps avec une forte tendance au renforcement du capitalisme néolibéral, qui a poussé l’humanité vers les plus hauts niveaux d’inégalité et d’exclusion sociale qu’elle n’ait jamais connus.  Pendant ce temps, Cuba allait et va, à contre-courant, à la poursuite d’un projet de justice sociale.

Le plus simple aurait été d’abandonner la bataille, de rejoindre le courant mondial, de renoncer à ce projet et « sauve qui peut !».  Mais nous avons choisi la voie la plus difficile : la plus digne.

En même temps, il faut éviter toute confusion.  La justice sociale ne signifie pas et ne peut pas être réduite à l’assistanat ou à l’égalitarisme. Elle consiste à répartir la richesse créée par tous, entre tous, mais de manière différenciée, de sorte que celui qui contribue le plus gagne plus et que l’on apporte une aide principalement à ceux qui sont dans l’impossibilité de contribuer.  Pour ce faire, il faut d’abord créer cette richesse, et dans cette tâche, nous sommes encore loin d’avoir atteint ce qui a été décidé.

Chers députées et députées,

Comme nous l’avons déjà dit, la guerre économique, commerciale et financière des États-Unis – notamment son extraterritorialité –, la crise économique mondiale et la lenteur du redressement post-pandémique, ainsi que les impacts des conflits guerriers, continuent d’être les principaux obstacles à la mise en œuvre de la stratégie de relance de l’économie à court, moyen et long terme.

En dépit de ces obstacles, le Rapport sur l’économie et l’exécution du Budget au premier semestre de l’année nous indique que les mesures mises en œuvre, sans atteindre encore les résultats escomptés, indiquent une très légère tendance à la reprise.

Chaque mesure comporte des risques dans son application, c’est pourquoi nous insistons pour que son application tienne toujours compte du traitement à accorder aux personnes et aux familles en situation de vulnérabilité afin d’éviter qu’elles subissent des impacts négatifs.

Comme l’a expliqué le ministre Vicente de la O, le Système électrique national, même s’il ne fonctionne pas encore dans des conditions optimales, s’est relevé dans le cadre de la stratégie tracée par le pays.  La situation en ce mois de juillet est beaucoup plus favorable que celle de 2022, malgré l’augmentation de la demande.

Grâce aux efforts et au dévouement des travailleurs du secteur de l’électricité, plusieurs centrales thermiques et moteurs de production distribuée ont fait l’objet de maintenance, ce qui a permis de récupérer de la capacité et d’arriver ainsi à l’été dans de meilleures conditions. La parole donnée a été tenue ! (Applaudissements).

Mais la stratégie ne se limite pas au court terme. Les travaux se poursuivent en vue du redressement énergétique du pays.  Depuis cette tribune, nous exprimons notre reconnaissance et notre gratitude les plus sincères à tous les électriciens de Cuba et à tous les organismes, y compris les Forces armées révolutionnaires et le ministère de l’Intérieur, qui les ont soutenues (Applaudissements).

La relance de l’industrie touristique, qui continue d’être affectée par l’inscription de Cuba sur la liste des « pays soutenant le terrorisme », élaborée par le Département d’État des États-Unis et par d’autres facteurs liés à la logistique, au carburant et à l’énergie, n’atteindra pas les 3,5 millions de visiteurs prévus pour l’année, mais montre un rythme de croissance qui devrait dépasser tous les indicateurs de 2021-2022, grâce à la reprise de la destination Cuba, dans des pays émetteurs stables pendant la phase pré-pandémique.

Par ailleurs, nous avons lancé le sauvetage de l’intervention et de l’expansion du marché des changes, ce qui a permis d’affecter 110 millions au système d’entreprises – vendus à l’économie nationale 55,1 millions et d’autres à partir de prêts – pour la production de biens et de services en monnaie nationale, parmi lesquels se distinguent les programmes de production alimentaire – riz, haricots, œufs, viande de porc –, l’industrie manufacturière, l’énergie et d’autres secteurs.  C’est encore insuffisant.

Quant aux investissements étrangers, à la suite des visites officielles effectuées ces derniers mois, les bases, les projets et les programmes d’investissement mutuel ont été établis dans des secteurs tels que l’énergie, l’agriculture, y compris la sucrière, et des mesures gouvernementales et commerciales ont été prises pour leur concrétisation au cours du second semestre, ce qui permet de créer les conditions nécessaires redressement de la capacité industrielle et de raffinage, avec des répercussions favorables sur la facture énergétique et l’exportation de dérivés du pétrole dans la région.

Les mécanismes et les systèmes de travail ont été restructurés afin de récupérer les revenus provenant des envois de fonds et autres services associés à la collecte de devises, en ouvrant de nouveaux canaux et en diversifiant les canaux existants, y compris ceux qui utilisent les crypto-monnaies, conformément à la législation en vigueur. Il faudra poursuivre la consolidation de ces actions au second semestre.

Des mesures et des incitations sont adoptées visant à promouvoir davantage l’utilisation des moyens électroniques grâce à l’enchaînement des secteurs productifs, en créant de nouveaux produits et services, en tant que moyen sûr et simple d’effectuer des encaissements et des paiements sans utiliser d’argent liquide, ce qui favorise la discipline fiscale et la bancarisation des faits économiques, y compris leur légitimité.

Dans le cadre de la mise en œuvre des mesures présentées à l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire en vue de relancer le développement économique, un travail a été mené en équipes multidisciplinaires formées de spécialistes du secteur universitaire, des économistes, des fonctionnaires et de directeurs des organismes mondiaux  de l’économie afin d’identifier les distorsions du modèle, en définissant ses causes et ses conditions structurelles, ce qui nous a permis de concevoir une stratégie progressive pour avancer dans la stabilisation macroéconomique au cours du deuxième semestre de cette année et du premier semestre de 2024.

Ce programme devrait nous permettre de corriger progressivement les déséquilibres macroéconomiques, la gestion et l’affectation des devises en fonction des priorités de développement du pays, d’augmenter la production de denrées agricoles et de biens industriels, la transformation des subsides, le développement du marché des changes, le redressement des revenus en devises et des secteurs exportables.

Nous étudions des propositions afin de poursuivre le perfectionnement du mécanisme d’affectation des devises à travers le renforcement du marché des changes et du rôle que doit jouer le système financier national en tant qu’autorité centrale dans la mise en œuvre de la politique monétaire et la protection progressive et durable de la monnaie nationale.

Nous travaillons également à la mise à jour des normes juridiques applicables aux acteurs économiques non étatiques, afin de promouvoir leur rôle dans la stratégie de développement économique du pays, la production nationale, la substitution des importations, leur contribution au développement territorial et à la création d’emplois.

Bien que naissante, nous observons une plus grande participation directe du secteur non étatique à la production nationale, ainsi que l’enchaînement avec les industries nationales, ce qui génère des économies dans les contrats d’achat de matières premières et de produits intermédiaires, conformément à la stratégie de développement du pays, un fonctionnement qui sera encouragé et renforcé. C’est dans le secteur de la production alimentaire que cette activité s’est développée avec le plus de dynamisme.

Ainsi, même dans le contexte actuel d’incertitude de l’économie mondiale, l’économie cubaine devra faire face à un indispensable Programme de transformation structurelle, accompagné d’un Programme de stabilisation macroéconomique au cours des trois prochaines années, comme garantie pour instaurer un environnement favorable au financement du développement à moyen terme.

Après un débat aussi intense que celui qui a eu lieu ici à propos de la production et de la commercialisation des aliments ou à propos des prix abusifs ou spéculatifs et de l’impact de ces deux problèmes sur le niveau de vie de la population, j’insiste sur l’importance d’utiliser les mesures et les résolutions adoptées et de tirer parti des options offertes par l’autonomie municipale et le renforcement nécessaire de l’entreprise d’État socialiste. Certaines solutions locales pourraient nous conduire sur la voie des solutions nationales.

Cela ne signifie pas que je considère que tous les débats sont épuisés.  Il nous reste un extraordinaire réservoir de possibilités au sein du peuple. Un débat populaire, avec la participation d’étudiants, de techniciens, d’économistes et de comptables qui formeraient les autorités et le peuple quant à la fixation des prix, nous aiderait beaucoup à aborder le problème à partir de la base, avec des connaissances.

Dans la mesure où les délégués, les présidents des conseils populaires, les autorités gouvernementales de la municipalité et le peuple disposeront des informations indispensables pour affronter les spéculateurs, je suis persuadé que nous exercerons une pression à la baisse sur les prix. Mais avant tout, nous devons nous consacrer à la création de richesses, en premier lieu en produisant des denrées alimentaires.

La solution définitive viendra avec l’augmentation des productions et c’est l’autre bataille qui nécessite que nous soyons tous impliqués. Comme l’a dit ici un jeune et bon député, pour lutter contre la COVID-19, la science s’est engagée dans deux voies : les palliatives et les mesures d’endiguement d’une part, et la recherche du vaccin d’autre part.  Une stratégie semblable pourrait être appliquée à la question des aliments et aux prix, en tenant compte de la science et de l’innovation. C’est un jeune économiste qui l’a dit. Je suis d’accord avec ce critère, notamment parce que je crois en la jeunesse (Applaudissements).

Une discussion transparente, avec toute la rigueur que le moment et notre peuple exigent, est l’expression d’une connaissance de la réalité et c’est une honnête préoccupation et une volonté de perfectionner la société, conscients que la prospérité et la plus grande justice sociale pour lesquelles nous luttons seraient impossibles dans une société vidée de ses valeurs.

Je tiens à le répéter : les actes délictueux, l’indiscipline sociale et la corruption menacent ce qu’il y a de plus sacré dans le processus de construction socialiste, car ils aggravent les inégalités sociales indésirables et sapent la sécurité citoyenne, l’un des piliers du socialisme.

L’État et le gouvernement cubains ne peuvent pas fermer les yeux sur l’augmentation des activités illicites, qui s’établissent comme une économie parallèle, souterraine, qui pénètre le tissu social comme un cancer jusqu’à le détruire.

Nous  avons longuement débattu la question ici et nous avons exprimé notre rejet le plus énergique des manifestations d’indiscipline et de délit. Il reste maintenant le plus important : agir avec rigueur, en articulant toutes les forces révolutionnaires avec la direction du Parti, le système institutionnel, les organisations de masse et de la société civile et nos institutions armées aux côtés du peuple.

Je partage l’avis de Lazo pour dire que ce n’est qu’ainsi que nous pourrons faire face de manière adéquate à la fraude fiscale, au marché illégal de devises, à la spéculation, la corruption, le vagabondage, la délinquance, la bureaucratie, le mensonge, la vulgarité, l’indécence, bref, aux nuisances causées par les comportements antisociaux.

Tout cela, sans renoncer aux actions visant à atténuer d’autres conséquences qu’ils provoquent, depuis le dysfonctionnement familial, la rupture du lien avec les études et le travail pour certains citoyens et l’insertion inadaptée à la société de ceux qui ont accompli des sanctions pénales, entre autres.

Nous ne pouvons pas permettre que ceux qui ne travaillent pas, ne contribuent pas et évoluent dans un environnement d’illégalité gagnent plus et aient de meilleures conditions de vie que ceux qui travaillent honnêtement, qui contribuent à la société et qui sont les protagonistes de l’histoire quotidienne de l’héroïsme du peuple cubain (Applaudissements).

Pour y parvenir, il sera impératif d’exiger un comportement impeccable et responsable de la part des représentants des institutions de l’État, de la société et également des familles cubaines.

Nous allons y faire face avec unité, courage, détermination, ordre, discipline et efficacité (Applaudissements).

Tous les acteurs de l’économie doivent agir conformément à la loi et aux réglementations établies au niveau local ou national, sans stigmatisations ni généralisations absurdes qui finissent par être aussi nuisibles que les problèmes que l’on prétend résoudre.

Tout le monde est nécessaire et nous devons défendre la participation de tous à l’économie du pays, mais sans oublier que cette défense passe par le respect de la légalité.

Compañeras et compañeros,

Cette première session de l’actuelle législature a fait suite à l’intense exercice législatif ouvert par la nouvelle Constitution, avec l’adoption de la Loi sur le Code pénal militaire qui, comme nous l’avons vu ici, est conforme à notre Constitution et revêt une importance majeure dans un souci de renforcement de l’ordre et de la discipline dans nos institutions armées, en tant qu’éléments essentiels pour l’accomplissement de leurs missions, afin de protéger et de maintenir l’indépendance et la souveraineté de l’État, son intégrité territoriale, sa sécurité et sa paix.

Le texte incorpore les principes, les conceptions, les régimes de sanctions et les peines alternatives du Code pénal ordinaire, adopté lors de la législature précédente.

Il est adapté aux conditions socio-économiques de notre pays et au développement et aux caractéristiques de nos institutions armées ; il définit avec précision les comportements qui, en raison de leur nocivité sociale, doivent être considérés comme délictueux ; il accorde aux chefs militaires les facultés d’appliquer des mesures disciplinaires de manière alternative et face à certains faits, et il renforce le commandement unique.

Les séances de travail des commissions permanentes au cours de cette période ordinaire ont ratifié le rôle important qu’elles jouent en tant qu’organe auxiliaire de l’Assemblée en vue de l’accomplissement de ses attributions.

Mais ce que je tiens à souligner en priorité, c’est la manière dont les questions les plus actuelles et ayant le plus grand impact sur les quartiers, les rues et la vie quotidienne ont été présentées et débattues à cette occasion.

Le lien entre les députés et la base, dans les différents territoires, en vue de vérifier et de contrôler les lois, les politiques et les programmes choisis pour être analysés, a favorisé des réflexions plus profondes et plus objectives et la possibilité d’apporter des suggestions et des propositions enrichies par les échanges avec la population.

Les accords issus de ces réunions doivent constituer les prémisses du travail des différents organes et organismes en faveur de la transformation et de la résolution des problèmes abordés.

Le débat et l’adoption de la Politique de prise en charge intégrale des enfants, des adolescents et des jeunes, qui s’inscrit dans la volonté de renforcer les droits de la population la plus jeune, dans la mesure où elle soutient ses aspirations et ses rêves, revêtent une importance particulière dans le cadre de cette session. Sa mise en œuvre progressive, dans le contexte de la situation sociale et économique actuelle, exigera la plus grande compréhension de la population et nécessitera donc la diffusion et le débat les plus larges possibles.

Elle est née des débats qui ont eu lieu avec des jeunes et des représentants du secteur universitaire, à l’écoute de leurs préoccupations et de leurs propositions. Elle répond également, de manière fondamentale, aux préoccupations de nos compatriotes face à l’exode croissant de jeunes et à la nécessité de leur assurer qu’ils pourront développer leurs projets de vie dans le pays, en participant activement aux destinées de la nation de leurs parents et grands-parents.

Cette politique réaffirme la volonté de développer la gouvernance par le biais de politiques publiques et de rendre le processus d’élaboration de réglementations de plus en plus participatif et démocratique. En abordant les problématiques des enfants, des adolescents et des jeunes dans tous les aspects de la vie, le texte donne continuité à l’œuvre révolutionnaire et lui apporte également de la nouveauté, en phase avec les exigences de l’époque actuelle.  En tant que programme de travail, il combine des droits et des devoirs, en ce sens qu’il offre des garanties et des chances, mais exige également des devoirs et des responsabilités de la part des institutions impliquées et de la participation des jeunes.

Compatriotes,

Je voudrais faire une pause dans les questions nationales pour expliquer un peu les objectifs et les résultats de l’intense activité internationale de ces derniers mois, qui a également été précédée par le brillant exposé de notre ministre des Relations extérieures sur ce sujet.

La présidence du Groupe des 77 plus la Chine, que Cuba exerce depuis janvier de cette année, comme résultat de la large reconnaissance internationale de notre politique de principes en matière de défense des intérêts des pays en développement, exige de notre part un effort diplomatique extraordinaire qui nous honore en tant que nation.

Depuis la présidence cubaine, des événements en matière d’éducation, de culture, de tourisme et d’environnement ont été organisés, lesquels ont permis de stimuler le débat depuis le Sud et ont contribué à la défense des intérêts des pays en développement.

Les 15 et 16 septembre, nous accueillerons dans notre capitale le Sommet des chefs d’État et de gouvernement sur le thème « Défis actuels du développement : Rôle de la science, de la technologie et de l’innovation ». Il s’agit d’une rencontre nécessaire dans le cadre des efforts visant à renforcer la capacité du Groupe des 77 à utiliser des outils aussi importants pour le développement.

Nous avons continué à soutenir notre position ferme en faveur de la paix en Colombie par des actions. La tenue à Cuba du troisième cycle de la Table de dialogue de paix entre le gouvernement colombien et l’ELN a constitué une étape historique.

La coopération internationale fournie par Cuba continue de se développer comme une caractéristique emblématique de la politique extérieure.  Il s’agit d’une activité légitime et altruiste que nous maintenons en dépit de la sale campagne menée par les États-Unis pour tenter de dénigrer cet effort et priver des centaines de milliers de personnes de pays du monde entier des services médicaux de qualité fournis par les professionnels cubains.

Tous les événements auxquels nous avons participé sont des mécanismes de concertation dans lesquels Cuba a contribué de manière active et constructive, comme le veut notre politique extérieure.

En plus de respecter les engagements intergouvernementaux, nous avons eu l’occasion de rencontrer directement, dans chaque lieu, des Cubains vivant dans ces pays et des groupes d’amis de Cuba, lors de réunions caractérisées par des expressions d’amitié, de solidarité et de soutien à la Révolution.

En tant que nation, nous avons le privilège de pouvoir compter sur des groupes de Cubains vivant dans divers pays qui témoignent d’une attitude active de soutien à la Patrie, ainsi que des groupes de personnes de diverses nationalités qui sont très engagées dans la solidarité avec Cuba. C’est une réalité dont nous sommes fiers en tant que Cubains et qui s’explique par le prestige de la Révolution, son œuvre de justice et sa trajectoire solidaire et internationaliste (Applaudissements).

La participation à différents événements internationaux et l’accueil de nombreuses visites de personnalités étrangères de tous les continents démontrent notre détermination à continuer d’élargir les liens bilatéraux et de coopération avec de nombreux pays de toutes les régions, à ouvrir des possibilités commerciales et des échanges diversifiés et à promouvoir la compréhension mutuelle.

Il s’agit également d’accomplir la tâche stratégique de briser l’encerclement économique auquel l’impérialisme veut nous condamner.

Cependant, la politique agressive des États-Unis continue d’avoir un effet extrêmement néfaste sur l’économie, comme le peuple le sait bien. Du fait de la domination qu’il exerce sur les structures et les flux financiers internationaux, le gouvernement étasunien dispose du pouvoir de nuire à nos relations économiques extérieures dans presque tous les pays du monde. Et ce n’est pas par hasard, c’est délibéré.
Pour justifier cette politique, il maintient la pratique de fabriquer des calomnies et de publier des déclarations absolument mensongères, qu’il actualise fréquemment avec de nouvelles légendes, de plus en plus malhonnêtes.

Il compte sur sa domination des médias et il est convaincu qu’il a la capacité de tromper l’opinion publique, notamment celle de son propre pays.

Il n’obtient pas toujours le succès désiré. Par exemple, des dizaines de législatures d’État, de conseils municipaux, de conseils de comté, de commissions scolaires et d’organisations syndicales, ainsi que d’autres organisations représentatives de la société civile aux États-Unis, ont émis quelque 93 résolutions contre la politique de blocus économique et, tout particulièrement, exigeant le retrait de Cuba de la liste arbitraire des États soutenant le terrorisme que le Département d’État élabore unilatéralement.

Elles rejoignent ainsi la demande quasi unanime de la communauté internationale, reflétée chaque année à l’Assemblée générale des Nations unies et dans les déclarations de nombreux organismes régionaux tels que la CELAC, la CARICOM, l’Union africaine et l’Union européenne, pour n’en citer que quelques-unes.

C’est l’empire qui apporte isolement et discrédit à l’égard de sa politique criminelle.  Il repose sur le pouvoir disproportionné qu’il concentre, sur son mépris de la volonté de la communauté internationale et sur sa détermination sans scrupules de faire usage de la menace et de la coercition contre de nombreux gouvernements et contre ses propres citoyens.

Notre devoir est de continuer à dénoncer cette politique impitoyable et, en même temps, de progresser dans l’effort créatif afin de redresser l’économie et la faire progresser de manière durable, en dépit du blocus.

Lors des visites de travail brèves mais intenses à l’étranger, dans les échanges avec d’autres dirigeants de la région et du reste du monde à l’occasion de sommets, de conférences ou de réunions bilatérales, nous avons reçu du respect, de la reconnaissance, de l’admiration et de la gratitude envers notre peuple et notre histoire, pour la défense du multilatéralisme, de la coopération et de la solidarité en tant que principe de la relation entre toutes les nations.

Nous avons confirmé la valeur de la cohérence, de la dignité, de la défense des principes et du refus de céder aux pressions et aux chantages. Bref, nous avons confirmé la valeur de la résistance créative (Applaudissements).

Nous avons surtout confirmé l’extraordinaire héritage de Fidel et de Raul, dont les contributions indiscutables aux relations internationales, depuis le gouvernement et depuis le Parti, nous ont permis d’arriver à ce moment avec une œuvre solide qui se distingue par ses valeurs humanistes, internationalistes et éthiques. Une œuvre inspirée par le concept martinien selon lequel la Patrie, c’est l’humanité.

Mesdames et Messieurs les députés,

Il reste encore beaucoup à apprendre et à faire pour tirer le meilleur parti de ces sessions en tant que source de propositions de solution. La gravité et l’urgence des temps nous obligent à être plus réactifs et plus précis dans la mission que nous sommes les seuls à pouvoir entreprendre : surmonter les problèmes, en sautant par-dessus la politique criminelle de harcèlement et de persécution financière. Mais face aux pires défis, nous confirmons une fois de plus que oui, c’est possible !

Cuba n’est pas seule dans cette bataille et nous l’avons constaté. Nous ne sommes pas les seuls à être punis pour avoir défendu la souveraineté, l’indépendance et le multilatéralisme.

Je pense que nous nous souviendrons longtemps de cette 1ère Session de la 10e  législature de l’Assemblée nationale : du fait de la complexité du moment que traverse Cuba, des questions débattues et de la manière dont elles l’ont été.  Cette fois, nos problèmes ont été plus visibles, mais aussi l’effort pour atteindre l’horizon des solutions.

Nous nous en souviendrons également pour le nombre de jeunes députés de différentes professions et de tout le pays qui ont apporté leurs points de vue avec acuité et des arguments, défendant avec passion le pays dans lequel ils vivent et travaillent. En eux, nous avons vu l’horizon, nous avons vu l’avenir que nos adversaires ne peuvent pas voir.

En ces jeunes, nous avons également vu ces jeunes qui, il y a 70 ans, sont allés se battre pour un pays libre de dépendances et d’abus, se battre contre une dictature réelle et sanglante que l’empire n’a jamais condamnée ni soumise à un blocus.

Ce sont ces jeunes qui ont sauvé le pays, qui ont construit une nation cultivée et solidaire, admirée et respectée dans le monde entier.

Il y a donc des raisons de célébrer, au-delà des carences et des défis, le 70e anniversaire de cette attaque héroïque contre deux casernes militaires, afin de changer l’histoire. Merci à la Génération du Centenaire, à Fidel, à Raul et à leurs compagnons ! Merci à jamais !

Les plus jeunes légataires de leur héritage mènent la bataille la plus importante de cette époque (Applaudissements).

Rendez-vous le 26 dans l’héroïque Santiago de Cuba !

Et pour conclure, je reviens à deux phrases très connues et aimées par conviction :

Sachez, messieurs les impérialistes, que nous n’avons absolument pas peur de vous (Applaudissements).

La Patrie ou la mort !

Nous vaincrons !  (Exclamations.)

(Ovation.)

Source: Lire l'article complet de Le Cri des Peuples

À propos de l'auteur Le Cri des Peuples

« La voix des peuples et de la Résistance, sans le filtre des médias dominants. »[Le Cri des Peuples traduit en Français de nombreux articles de différentes sources, principalement sur la situation géopolitique du Moyen-Orient. C'est une source incontournable pour comprendre ce qui se passe réellement en Palestine, en Syrie, en Irak, en Iran, ainsi qu'en géopolitique internationale.]

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