La flotte du Nord iranienne s’apprête à recevoir un nouveau destroyer, le Damavand-2, baptisé en l’honneur d’une montagne importante de la mythologie persane. Le navire, de fabrication 100 % iranienne, mesure 100 mètres de long et pèse 1 300 tonnes. Il rejoindra bientôt la flotte iranienne basée en mer Caspienne.
Le nouveau destroyer iranien Damavand-2 peut transporter des hélicoptères, des missiles anti-navires et sol-air, des torpilles, des canons avancés et des canons anti-aériens. Le navire est également muni d’équipements de guerre électronique. L’attention des experts a cependant été attirée par l’annonce du commandant de la Marine de la république islamique d’Iran, Shahram Irani, qui a déclaré que le Damavand-2 serait équipé de missiles hypersoniques. L’amiral n’a toutefois pas précisé si le missile hypersonique en question serait une variante du missile balistique hypersonique Fattah ou un tout autre missile.
Le missile Fattah, dévoilé au cours de la première semaine de juin 2023, aurait une portée de 1 400 kilomètres, peut se déplacer à des vitesses allant jusqu’à Mach 15 (18 500 km/h !) et utilise des propulseurs solides pour permettre une grande maniabilité.
Téhéran a mis en scène sa capacité de frappe sur son principal adversaire dans la région, Israël : peu de temps après le dévoilement de son premier missile hypersonique, l’Iran a érigé un panneau d’affichage très provocateur dans la capitale Téhéran qui présentait le missile Fattah ainsi qu’un message sans ambiguïté : « 400 secondes avant Tel-Aviv », menaçant directement la plus grande ville d’Israël.
La télévision d’État iranienne a déclaré que le missile pourrait contourner même les systèmes de missiles anti-balistiques les plus avancés des États-Unis et du régime sioniste, y compris le système de défense israélien « Dôme de fer ».
Des déclarations qui ne sont pas passées inaperçues chez les officiels israéliens. Ainsi, le fabricant de défense israélien Rafael Advanced Defense Systems a annoncé le 14 juin qu’il développait un nouveau missile intercepteur appelé Sky Sonic, destiné exclusivement à la menace hypersonique.
De leur côté, les États-Unis ont également prévu d’équiper leurs frégates de classe Zumwalt de missiles hypersoniques. Selon des responsables du service, la marine américaine a l’intention d’effectuer un test de missile hypersonique tiré du destroyer lance-missiles USS Zumwalt (DDG-1000) en décembre 2025.
Ce retard technologique de la part de la première puissance militaire mondiale face à une puissance régionale comme l’Iran constitue en fin de compte une menace pour les États-Unis et leurs alliés dans la région.
Cependant, la maîtrise de la technologie hypersonique ne devrait pas venir occulter une seconde prouesse de la part de l’Iran. Ce nouvel engin de la flotte iranienne a été fabriqué en cinq ans à peine, ce qui constitue un record par rapport aux trois précédents navires. En effet, il a fallu douze ans pour construire le premier destroyer de classe Jamaran et huit ans pour le deuxième, Damavand-1. Le suivant, baptisé Dena, a été livré à la Marine après six ans. Derrière cette réduction des délais se cache en réalité le fait que la Marine iranienne est devenue autosuffisante dans la conception et l’ingénierie des navires de surface et des sous-marins ainsi que de leurs équipements.
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