Introduction
Depuis la prise du pouvoir par Yoon Suk-yeol au mois de mai 2022, la Corée du Sud a été la victime tragique sur tous les plans de la vie collective de la nation. La croissance économique était en chute libre. L’échange commercial international est en train de connaître un solde négatif permanent (un déficit dans la balance des paiements). Le taux de chômage ne sait pas comment s’arrêter. Les syndicats ont perdu leurs droits. Et le peuple sud-coréen commence à avoir faim.
C’est ainsi que Yoon a créé une crise d’envergure en Corée du Sud.
Il est sans doute difficile de comprendre le comportement étrange de Yoon. Cependant, ce qui compte pour lui n’est pas la souveraineté et l’avenir de la Corée, mais la continuation et la protection de son gouvernement et de la Communauté pro-Japon conservatrice (CPJC) dont fait partie Yoon.
Afin de comprendre ce phénomène, il faut souligner le conflit qui perdure depuis 1905 entre la CPJC et la Communauté nationaliste libérale (CNL).
Ce qui est beaucoup plus inquiétant est sa façon de voir les relations de la Corée du Sud avec le Japon et avec les États-Unis. Ce que Yoon fait est de quémander au Japon et aux États-Unis la reconnaissance et la protection de son gouvernement et de la CPJC dont il est leader.
Pourtant, avant l’arrivée de Yoon, la Corée du Sud sous le gouvernement de Moon Jae-in avait connu la renaissance de la démocratie pour le peuple, du peuple et par le peuple, la victoire du combat contre le virus COVID-19, l’amélioration visible du bien-être du peuple et l’assurance plus sûr de la paix sur la péninsule grâce au dialogue-paix intercoréenne. Tout ceci a permis aux Coréens à réaliser un rêve pour une société plus sécuritaire, plus prospère et plus juste.
Le Japon a commis une multitude crimes lors de son occupation illégale de la Corée pendant 35 ans (1910-1945). Par exemple, les crimes horribles et impardonnables comprennent les viols de 200 000 jeunes filles coréennes par des soldats japonais 25 fois par jour pendant la durée de la guerre du Pacifique et l’esclavage de 800 000 travailleurs coréens qui étaient forcés de travailler dans des mines et des usines japonaises dans des conditions de vie horribles.
De plus, il faut souligner le phénomène horrible qui s’est produit lors de l’occupation japonaise.Il s’agit de la formation des traîtres coréens qui ont collaboré avec le Japon pour commettre des crimes contre les Coréens. De plus, ils se sont enrichis en volant les avoirs des Coréens..
Les services loyaux de ces traîtres ont été bien honorés, de même par l’empereur du Japon, qui les a fait chevaliers. Après la guerre du Pacifique, ces traîtres devaient être punis et même éliminés, mais ils étaient épargnés et embauchés comme fonctionnaires par le gouvernement militaires américain (1945-1948).
Après le départ du gouvernement militaire américain, les patriotes qui s’étaient battus contre les Japonais ont décidé d’identifier et de punir les traîtres. Cependant, la police pro-japonaise a détruit les listes des traîtres, ce qui a empêché d’éliminer ces derniers.
Les traîtres et leurs descendants ont développé la CPJC. Enfin, depuis 1948, la CPJC a régné sur la Corée du Sud..
Le présent papier a pour objectif l’analyse de l’évolution de la lutte CPJC-CNL et d’examiner les conséquences de l’issue de cette lutte.
Cet article comporte trois sections :
•Le fonctionnement de la CPJC
•La contre-offensive de la CNL
•La lutte ultime CPJC-CNL
1. Le fonctionnement de la CPJC
Le fonctionnement de la CPJC comprend les activités suivantes: le choix du régime, la structure de l’organisation, la formation d’un parti politique, l’accumulation de la richesse, la stratégie de sauvegarder le pouvoir,
Le choix du régime
ll convient de noter que la CPJC est une collectivité des traîtres n’ayant pas la légitimité et la crédibilité se voix obligée de faire appel au régime non-électif.
Elle a choisis donc la dictature policière de Rhee Syngman (1948-1960), la dictature militaire de Park Chung-hee (1960-1979) et la dictature également militaire de Chun Doo-hwan (1980-1987) la dictature de CIA de Lee Myung-bac (2008-2013) et la dictature de CIA de Park Geun-hye (2013-2017)
La structure de la CPJC
La structure fonctionnelle de la CPJC se compose du groupe central, des groupes périphériques, des médias et du système judiciaire. Le groupe central se compose des chefs des grandes entreprises, des politiciens influents, des leaders du monde financier, des hauts fonctionnaires et même des académiciens et des leaders religieux.
Les groupes périphériques comprennent des familles du groupe central et les individus et des organismes qui partagent la richesse et des privilèges du groupe central.
Les rôles des médias et du système judiciaire constituent des éléments indispensables du fonctionnement de la CPJC.
Le rôle des médias est de justifier les activités illégales et immorales de la CPJC d’une part et, d’autre part, de diaboliser les activités légales et morales de celles de la CNL.
Maintenant, la fonction du système judiciaire est d’inculper et même d’éliminer les membres de la CNL d’une part et, d’autre part de pardonner les crimes de la CPJC ou de diminuer le niveau de pénalité des crimes commis par la CPJC.
La formation du parti politique
Il convient de se rappeler que Park Chung-hee [image à droite] était un officier de l’armée japonaise. Il se peut qu’il se soit identifié comme Japonais au lieu d’être Coréen. Il a écrit une déclaration avec son propre sens de son dévouement à l’empereur japonais pour être admis au collège militaire japonais en Mandchourie dans les années 1930.
Il a sans doute connu Kishi Nobuske qui était le ministre le plus puissant du gouvernement japonais en Manchourie dans les années 1930. Kishi Nobuske était connu comme le «démon de Mandchourie » à cause de sa cruauté et de sa discrimination raciale pathétique contre les Chinois et les Coréens.
Et bien, en 1963, Park est allé au Japon afin de rencontrer Kishi Nobuske [photo à gauche] et il lui a demandé l’aide financier pour la création d’un parti politique. Imaginez, Park a obtenu 66 millions de dollars américains, ce qui a permis à Park de créer le parti politique, le Parti Républicain de la Corée (PRC).
Dès lors, tous les partis politiques de la CPJC sont des héritiers linéaires du PRC adoptant des différents noms en vue de cacher leurs liens avec Kishi Nobuske. En ce moment (2023), le parti de la CPJC est le parti du pouvoir du peuple (PPP). C’est ainsi que le parti politique de la CPJC a été crée par les Japonais.
L’accumulation de la richesse
La survie et l’expansion de la CPJC dépend avant tout de sa capacité économique. Il faut donc chercher des moyens de s’enrichir. La CPJC se donne plusieurs moyens de le faire.
•La croissance du PIB: La croissance du PIB est la principale source de l’enrichissement de la CPJC
•Mais, pour la CPJC, le but de la croissance de l’économie n’était pas la réalisation du bien-être du peuple mais son enrichissement.
•La minimisation des dépenses gouvernementales afin de faire augmenter le profit des Chaebols et de baiser les taxes d’affaires pour que le revenu de la CPJC soit maximalisé
•La culture de corruption [pots-de-vin]
•Le vol des fonds publics: l’appropriation des subventions du gouvernement et des investissements de l’État dans des projets ayant pour but de voler des fonds investis. Le cas typique est le projet de travaux publics, par exemple, des projets de la construction des routes non-utilisées.
Les chaebol (hangeul : 재벌, prononciation coréenne /tɕɛ. pʌɭ/, [tɕɛ. bʌɭ ]) sont en Corée des ensembles d’entreprises, de domaines variés, entretenant entre elles des participations croisées. (Source de la définition : Wikipédia]
Le maintien du pouvoir de la CPJC
Il va de soit que la survie de la CPJC dépend du maintien du pouvoir. En effet, sur 75 ans de l’histoire politique de la Corée du Sud d’après guerre, la CPJC a gouverné le « pays du matin calme » pendant 60 ans. Pour y arriver, la CPJC a mis en application les mesures suivantes :
•L’élimination des leaders de la CNL: les moyens de mises en valeur comprennent des assassinats des gens de la CNL, la machination des scandales de pot-de-vin et celle de l’abus sexuel des leaders de la CNL
•La création de l’atmosphère de peur moyennant des massacres massifs. Voici la liste de cas de l’oppression par les présidents de la CPJC :
L’oppression du peuple par le président Rhee Syngman (1948-1960) [photo à droite]
• Le 3 avril, 1948 : l’Incident de Cheju (Île): la force de Rhee a assassiné 25,000 à 30,000 personnes dont la majorité était des civils pour être soupçonnés d’être sympathisants avec le communisme
• Le 19 octobre, 1948 : la force de Rhee a attaqué un régiment de l’armée coréenne pour avoir refusé de venir et massacrer les citoyens de Cheju. Cela a donné suite de 2 ,000 à 5 000 morts y compris des civils.
• Le mai, 1949: La force de Rhee a assassiné Kim Gu, le chef de l »opposition.
• En 1950: Le massacre de Ligue Bodo [image ci-dessus]: La force de Rhee a tué 200,000 civils soupçonnés d’avoir eu contact avec les Coréens du Nord lors de l’occupation de ces derniers en Corée du Sud durant la période de Juin 1950 à septembre 1950.
L’oppression par le Président Park Chung-hee (1962-1979)
• Park Chung-hee a sévèrement puni en 1974 le Parti révolutionnaire du peuple (People’s Revolutionary Party:PRP) pour être un parti socialiste et pour s’intéresser aux affaires nord-coréennes.
En tout, 300 membres du PRP ont été accusés en vertu de la Loi de sécurité nationale et d’autres lois. Parmi les accusés, 19 personnes ont été condamnées à mort.
Le 23, janvier, 2007, quant aux sept membres du PRP accusés, la Cour centrale de Séoul les a jugé non-coupables et l’État a dû rembourser aux victimes un montant de compensation.
• Le 22 novembre 1975, 21 étudiants coréens-japonais qui étaient venus en Corée du Sud pour des études ont été accusés d’espionnage et mis en prison. Parmi eux, 4 personnes ont été condamnées à mort. Cependant, elles ont été jugées non-coupables plus tard.
• Le 9 août, 1979, les employés de la compagnie YH ont protesté contre la compagnie pour le traitement injuste. La protestation a eu lieu chez le bureau du chef d’opposition, Kim Yong-sam [photo à gauche]. La police a imposé l’arrestation domicile à M. Kim Yong-sam et elle a incarcéré six leaders du parti d’opposition.
• La police a harcelé les familles et les parentés des personnes qui étaient allés en Corée du Nord..
• Les gens identifiés comme étant anti-dictature étaient bannis du marché de travail, surtout de la fonction publique.
• En juillet 1967, le KCIA a kidnappé à Berlin les 34 Coréens du Sud pour avoir été en Corée du Nord ou pour avoir étudié les affaires nord-coréennes. Ils ont été jugés coupables en vertu de la Loi Nationale de sécurité (LNS). Mais, plus tard, la Cour Supérieure de la Corée du Sud les a jugés « non-coupables ».
L’oppression du peuple par le Général Chun Doo-hwan (1980-1987)
Le Général Chun Doo-hwan [photo à droite] a pris le pouvoir à l’aide d’un coup d’État en 1980 grâce au complot du club des officiers de l’armée, le «Hana-Heux» signifiant que l’ensemble de ses membres étaient considérés comme étant une seule personne.
• Le 4 août 1980, l’Unité Sam-Tchung d’Éducation (Sam-Tchung-Kyo-Yuk-Dai). Il s’agissait du système de recruter des individus «non désirables» et de les «rééduquer» pour qu’ils puissent mieux s’intégrer à la société.
Le but était très attrayant, mais dans la réalité, le projet visait deux objectifs. D’abord, le projet avait le but d’isoler les dissidents politiques et de prévenir la contestation contre les politiques du gouvernement. Le projet avait un autre but. C’était de voler les fonds publics alloués au projet.
Le projet était extrêmement frauduleux et violent. Les responsables du projet ont ramassé n’importe qui afin de maximiser le nombre de recrues et de maximiser le budget. Ils ont recruté 60 000 personnes qui ont été forcés à travailler dans des conditions inhumaines. Les recrues ont même organisé des révoltes contre le projet qui a été éventuellement dissous.
Cependant, les recrues ont été des cibles de torture, de travaux forcés et d’autres traitements atroces. Le projet était la violation flagrante des droits de la personne humaine.
• L’Institut Frère du Bien-Être (Hyung-Jae-Bok-Ji-Won) 1975-1987. Ce qui s’est passé dans cet Institut représente un autre aspect de la criminalité du dictateur Chun. C’est une histoire de l’esclavage des gens qui avaient des difficultés à résoudre des problèmes de la vie quotidienne. L’Institut a ramassé un grand nombre de ces individus dont des adolescents de 15ans à 17 ans, des femmes et des hommes, et les ont forcé à se soumettre à l’esclavage de travail et même à l’esclavage sexuel.
Parmi les victimes, il y avait un grand nombre d’individus qui ont été littéralement arrêtés par la police dans des rues, dans des parcs et même aux restaurants. Il y avait, en tout, 3 146 internats dont plus de 500 qui ont été tués par la torture ou par des coups de bâtons.
La question est de savoir les raisons d’avoir eu ce projet diabolique Bien, il y avait deux raisons. D’abord, le dictateur Chun Doo-hwan ne voulait pas dépenser d’argent pour le bien-être du peuple pour que le revenu fiscal puisse être répartie parmi les membres de la CPJC.
En outre, le projet recevait du gouvernement une subvention plus que généreuse dont une bonne partie s’est dirigée vers les poches des membres de la CPJC, surtout, au bureau du président.
• Le massacre des citoyens de la ville Guangju du 18 mai 1980: Le crime du général Chun Doo-hwan est allé encore plus loin. C’est lui qui a ordonné à une unité militaire spéciale d’aller à la ville Gwang-joo et de massacrer la foule qui protestait contre la dictature de Chun Doo-hwan. Chun a mobilisé des hélicoptères , des chats d’assaut et il a assassiné plusieurs centaine de personnes dont des enfants.
Chun prétendait que la révolte était organisée par des unités armées de la Corée du Nord. La vraie raison était d’éliminer la force d’opposition qui s’est concentrée dans la région de Gwangju.
Il est important de noter que la CIA était impliqué en Corée. En vertu de l’Accord Séoul-Washington de 1950 (OPCON), la Corée ne peut pas mobiliser la force armée sans le consentement de Washington.
Le vol des fonds publics et le renforcement du néo-colonialisme japonais sous le gouvernement de Lee Myung Bak (2008-2013)
Lee Myung-bak [photo à gauche]a rapproché la CPJC au Japon et il a encouragé le mouvement académique et social, le «New Right Movement» (NRM) qui aurait souhaité d’une manière cachée le retour du Japon en Corée en tant que nouveau maître. Il se peut que la CPJC se sente plus en sécurité dans un régime colonial japonais en Corée.
Le NRM a pour mission de justifier le colonialisme japonais en disant que la Corée a été développée et modernisée grâce aux interventions japonaises. Le NRM nie l’existence de camps de «femmes de réconfort» et de l’esclavage des travailleurs coréens. D’ailleurs, tout ceci est la version japonaise de l’histoire de son colonialisme.
Enfin, le gouvernement de Lee Muung-bak a effacé, dans le manuel scolaire, l’histoire du crime de l’esclavage des filles coréennes et le fait historique de l’esclavage des travailleurs coréens
En outre, Lee Myung-bak a coupé tout contact avec Pyongyang en 2008.
Le renforcement de la culture de corruption de la CPJC par la présidente Park Geun-hye (2013-2917)
On arrive, alors, à Mme Park Geun-hye [photo à gauche]. Elle est la fille du dictateur, Park Chung-hee. Elle a succédé Lee Myung-bak en 2013 comme la première présidente [femme] de la Corée du Sud. Elle a continué la bonne tradition de la CPJC, à savoir, le vol de l’argent des contribuables.
Elle a aussi coupé les rapports Nord-Sud en fermant unilatéralement le Complexe industriel de Gaesong (CIG) en février 2016.
En outre, elle a produit une liste noire ayant pour objectif de censurer des artistes, des intellectuels et des journalistes qui n’ont pas eu des opinions favorables à son gouvernement. Dans la liste, on a compté 10 000 personnes qui ont perdu leurs droits de recevoir des subventions du gouvernement.
2. La Contre-offensive de la CNL
La CNL a fait appel à deux stratégies de battre la CPJC, notamment, la protestation massive contre la CPJC d’une part et, d’autres par la prise de pouvoir.
Les protestations massives
Le 19 avril 1960 : La Révolution d’étudiants 4.19
Plusieurs dizaines de milliers d’étudiants ont révolté contre l’élection fraudée du Président Rhee Syngman. Un grand nombre d’étudiants étaient tués par la police pourri. Quant même, les étudiants ont réussi à chassé Rhee du pouvoir et il s’est sauvé au bord d’un avion de la CIA le 28 avril 1960.
Le 16 Octobre 1979 La lutte BUMA : Il s’agissait de la révolte des étudiants dans les régions Busan et Masan contre le plan d’amender la constitution pour que le président Park Chung-hee puisse devenir un éternel président. Plus de 160 personnes ont été inculpées. Le président Park fut assassiné par son directeur du KCIA.
Le 18 mai 1980: Le Mouvement Démocratique de Gwangju. Les citoyens de la ville Gwangju ont battu contre l’armée en dépit de morts certaines afin de stopper la dictature du Président Chun Doo-hwan.
Plus de deux milles personnes étaient massacrées par des hélicoptères, par des chars d’assaut et par des canons.Chun a été condamné à mort pour corruption, abus de pouvoir et trahison contre le peuple Coréen, mais, il fut pardonné par le président Kim Dae-jung qui a gouverné la Corée du Sud de 1998 à 2003.
Après Chun Doo-hwan, le Général Rho Tae-woo de la CPJC pris le pouvoir (1987-2003). Mais Rho a été neutre politiquement. Quant même, il a dû passer quelque temps en prison pour corruption.
Le 10 Juin 1987 Le mouvement démocratique. Plusieurs centaines de milliers de personnes se sont descendus dans les rues demandant une constitution permettant l’élection directe du président. Grâce à ce mouvement, la Corée du Sud se dote de la constitution authentiquement démocratique.
Busan, le 26 juin 1987
2016 (novembre)-2017 (mars): La Révolution des bougies. Plus de 27 000 000 personnes se sont rassemblées dans des rue afin pour la destitution de la présidente Park Geun-hye pour corruption, abus de pouvoir et son incompétence à gouverner.. Elle a dû séjourner trois ans en prison.
Il convient de noter que le président Lee Myung-bak fut également condamné pour corruption et abus de pouvoir en 2018 et il a dû passer trois ans en prison.
C’est ainsi que la lutte du peuple sud-coréen contre la dictature, contre la corruption et contre les violations des droits de la personne a réussi à forcer tous les présidents de CPJC à terminer leur présidence d’une manière peu honorable.
Cette lutte démontre l’étendue et la profondeur de la corruption de la CPJC d’une part et, d’autre part, le courage et la patience de la CNL permettant de lutter contre la CPJC risquant leur vie.
La prise de pouvoir par le Parti Démocratique de Corée (PDC) représentant la CNL
Le PDC a pris le pouvoir trois fois depuis 1948: Kim Dae-jung (1998-2003), Rho Moo-hyun (2003-2008) et Moon Jae-in (2017-2022)
Les accomplissements des présidents Kim Dae-jung et Rho Moo-hyun peuvent se résumer comme suit.
Le dialogue de paix Nord-Sud: Kim Dae-jung a initié la politique «rayon-soleil» et Rho Moo-hyun l’a amplifié davantage. Kim a produit le 15 juin 2000 la déclaration conjointe spécifiant la modalité de la réunification des Corées. Pour sa part, Rho a produit aussi une déclaration conjointe le 2 octobre 2007.
Rencontre le 13 juin 2000 entre le Président sud-coréen Kim Dae-jung et le Dirigeant nord-coréen Kim Jong-il
Les autres accomplissements de ces deux présidents de la CNL comprennent la dé-bureaucratisation de la fonction publique, la réforme de Chaebols, le développement des PME, une répartition de revenue plus égalitaire, la reconnaissance des droits syndicaux et l’amélioration du bien-être du peuple ordinaire.
Le président Moon Jae-in (Corée du Sud) en compagnie du président de Corée du Nord Kim Jong-un à Pyongyang en septembre 2018
3. La lutte ultime CPJC-CNL
La Corée du Sud avait la chance d’avoir eu Moon Jae-in (2017-2022) comme président représentant la CNL. Président Moon a continué des reformes socio-économique initiées par Kim Dae-jung et élaborée davantage par Rho Moo-hyun. Cependant. Moon a pris des mesures plus concrètes afin de matérialiser ces réformes.
En outre, Moon a fait plus que les deux déclarations conjointes réalisées par Kim Dae-jung et Rho Moo-hyun en effectuant trois sommets intercoréens et facilitant la réalisation des trois sommets Donald Trump-Kim Jung-un.
Cependant, ce qui est plus pertinent est qu’il a fait trois choses qui ont mis Yoon Suk-yeol dans une situation peu favorable.
Les mesures ayant l’objectif de renforcer la souveraineté de la Corée
• Moon a remis dans le manuel scolaire d’histoire le crime japonais des «femmes de réconfort» et celui de l’esclavage de travailleurs coréens qu’avait imposé le Japon. La CPJC sous la présidence de Lee Mung-bak [2008-2013] avait effacé ces crimes dans les manuels scolaires d’histoire.
• Lors de la guerre commerciale contre le Japon en 2019, Moon a réussi à renforcer l’autonomie coréenne en matière des intrants nécessaires à la production des semi-conducteurs.
Les mesures ayant pour objet de combattre la culture de corruption de la CPJC se résument comme suit.
• La déclaration de la guerre contre la culture de corruption.
• La nomination des ministres et de hauts fonctionnaires qui ont eu un passé propre sans avoir été impliqués dans des scandales de corruption.
• Des enquêtes sur les cas de corruption commis par les membres de la CPJC.
• L’abolition des institutions militaires et civiles qui ont eu la fonction de protéger la culture de corruption de la CPJC.
• L’adoption d’une loi qui définit le montant maximum de cadeau accordé, au dessus duquel le cadeau devient pots-de-vin.
Les mesures ayant pour objectif de ralentir le flux d’argent à la CPJC
• La hausse des impôts sur le profit des Chaebols.
• L’encouragement du développement de PME.
• La baisse des impôts sur le faible revenu.
Certes, les mesures mise en application par Moon a été une menace sérieuse à la CPJC. Et, il se peut que ces mesures aient causé une panique chez la CPJC. Cette dernière a donc décidé de chercher un candidat qui pourrait se venger à Moon Jae-in et à la CNL. Le candidat était Yoon Suk-yeol
Alors, qui est Yoon Suk-yeol ? D’abord, il faut admettre que les comportements de Yoon dépassent la compréhension des gens rationnels. Il y a des caractéristiques qui ne devraient pas être celles d’un leader national.
Il est illettré en économie, en politique, en sécurité nationale et en diplomatie internationale. Il est psychopathe. Il se fait influé par sa femme qui se fait influée par des chamans (moo-dang).
La première stratégie de Yoon est de détruire ses ennemies. Il y a deux ennemies pour Yoon, à savoir la CNL et les Coréens du Nord.
La CNL se compose des descendants de ceux qui ont été exploité pas les ancêtres de la CPJC. Donc, il y a toujours eu l’hostilité entre la CPJC et la CNL.
De même, les Nord-Coréens sont des descendants des patriotes qui se sont battus contre les Japonais. Il y a donc le sentiment d’hostilité entre la CPJC et la Corée du Nord.
Il est donc normal que Yoon veuille détruire d’abord la CNL et ensuite la Corée du Nord.
Afin de mieux voir ce qui est en jeu, il convient de séparer l’économie sud-coréenne entre l’économie de la CPJC gouvernée par la CPJC menée par des Chaebols et celle de la CNL qui dépend de la performance des PME. Et bien, Yoon a détruit les PME. Grâce à Yoon, l’économie de la CPJC va bien, alors que celle de la CNL recule.
Mais, à la longue, si l’économie de la CNL recul, celle de la CPJC arrête de fonctionner. Mais, Yoon ne s’intéressé qu’aux intérêts immédiats.
La deuxième stratégie de Yoon est de revaloriser la présence japonaise en Corée. En réalité, le Japon n’a jamais quitté la Corée après 1945. Le Japon a financé la création du parti politique de la CPJC, Le Japon a aidé la CPJC pour le développement économique de la Corée. Le Japon a appuyé la CPJC pour les victoires électorales de la CPJC. Enfin, le Japon a aidé la CPJC pour la politique d’anti-Pyongyang.
Bref, pour Yoon, le Japon est un allié primordial pour lui dans ses offensives contre la CNL et contre la Corée du Nord. C’est pourquoi lors du sommet Kishi-Yoon au mois de mars dernier, Yoon a trahi la Corée en justifiant le colonialisme japonais et en niant les crimes de guerre dont l’esclavage sexuel et celui du travail forcé.
En outre, Yoon a l’ambition d’unifier la Corée par la force. Pour ceci, il compte sur le Japon. C’est ainsi qu’il y a des risques de perturber la sécurité sur la péninsule coréenne.
Tout ceci démontre que Yoon désire l’intégration de la Corée du Sud aux systèmes japonais sur les plans de l’économie, de la politique et de la sécurité. Mais Yoon désire plus que ça; il sollicite la protection du Japon contre la CNL et contre la Corée du Nord.
La troisième stratégie de Yoon est de se faire reconnaître comme homme d’état et de rechercher la protection de Washington.
Ce qui intrigue le monde est la vénération absolue de Yoon devant Washington. Yoon divise le monde entre «bon» et «mauvais» [méchant] et entre «blanc» et «noir». Les États-Unis sont les bons, tandis que la Chine est mauvaise.
Or, Washington force Yoon à signer l’alliance militaire avec le Japon. Washington a déjà l’alliance militaire avec le Japon. Il est vrai que le rapport Séoul-Washington n’est qu’une coopération militaire. Mais, l’alliance militaire Séoul-Tokyo signifie en toute fin pratique une alliance militaire Séoul-Washington.
Tout indique que Yoon aurait donné son consentement au Japon pour une alliance militaire. C’est-à-dire que si la guerre de Taiwan éclate, la force armée du Japon ira à Taiwan. Mais la force armée sud-coréenne doit y aller aussi à cause de l’alliance militaire. Ceci fera plaisir à Washington, car ce dernier sera en mesure de mobiliser la force armée sud-coréenne pour la guerre sans son alliance militaire directe avec Séoul.
*
Voila la tragédie d’avoir choisi un mauvais président. La question importante demeure. Est-ce-que la CNL peut limoger Yoon? Si oui, quant?
Il y a eu, depuis quelques mois, des mouvements de protestations organisées par une multitude d’organismes dont l’Église catholique et les médias indépendants. Il est vrai qu’il n’est pas facile de prévoir l’issue de ces mouvements de protestation.
Mais une chose est certaine. Si Yoon et la CPJC gagnent la bataille ultime contre la CNL, il n’y aura plus la Corée souveraine, stable et prospère.
De plus, ce qui est alarmant est la perturbation de la sécurité régionale et même la sécurité globale au cas où Yoon gagne. En effet, la victoire de Yoon fera augmenter la probabilité de la deuxième guerre de Corée et celle de la guerre militaire sino-américaine qui peut aboutir à la troisième guerre mondiale.
Joseph H. Chung
M. Joseph H. Chung est professeur de sciences économiques de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), membre du Centre d’études sur l’intégration et la mondialisation (CEIM-UQAM). Il est chercheur associé du Centre de recherche sur la Mondialisation (CRM)
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