Le logiciel AnaCrim, utilisé par les enquêteurs dans certaines affaires criminelles, a été révélé comme l’un des outils employés dans l’enquête sur la disparition du petit Emile, âgé de 2 ans, qui reste introuvable après six jours. AnaCrim fait référence à l’analyse criminelle, une méthode d’analyse judiciaire originaire des États-Unis et adoptée en France il y a environ vingt ans. Il est couramment utilisé pour désigner les logiciels développés par IBM et utilisés par les gendarmes formés à cette méthode.
Ce logiciel informatique puissant, développé par la gendarmerie nationale dans les années 1990, permet de traiter et de croiser divers éléments de preuve tels que les relevés bancaires, téléphoniques, les témoignages et les analyses ADN, dans le cadre d’une enquête. Comme le relate La Dépêche, il est capable de traiter toutes sortes de données matérielles (lieux, modes opératoires, indices) et humaines (suspects, témoins). Les informations peuvent être recoupées en utilisant des graphes sociaux, des lignes temporelles ou des cartes géographiques, entre autres techniques.
L’utilisation d’AnaCrim est particulièrement bénéfique dans les enquêtes complexes impliquant un grand nombre de données. Les analystes criminels s’appuient sur ce logiciel pour réorganiser et situer les éléments dans le temps et l’espace. Le lieutenant-colonel Karine Lejeune de la Gendarmerie nationale explique que cet outil permet de découvrir de nouvelles pistes à partir des indices existants ou de donner la priorité aux pistes déjà identifiées.
AnaCrim s’est fait connaître en 2017 lorsqu’il a contribué à des avancées significatives dans l’enquête sur la mort du petit Grégory Villemin, 32 ans après les faits. Le logiciel a mis en évidence des incohérences dans certains témoignages, ce qui a permis aux enquêteurs de formuler de nouvelles hypothèses concernant les potentiels corbeaux, Marcel Jacob et sa femme Jacqueline. À l’époque, ils ont été déférés devant le parquet général de Dijon, en partie grâce à une analyse graphologique.
Dans le cas de l’affaire Grégory, le lieutenant-colonel Karine Lejeune souligne que l’utilisation d’AnaCrim a nécessité une relecture minutieuse de 12 000 procès-verbaux, de 2 000 lettres anonymes, ainsi que de centaines de témoignages et d’auditions.
Source : Actu Forces de l’ordre
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