Les régimes occidentaux n’arrivent pas à dicter leur agenda à l’écrasante majorité planétaire, y compris aux nations latino-américaines. Et ce à l’approche du Sommet entre le bloc européiste nommé UE et la Communauté des Etats d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC). Une situation qui met fortement en colère l’establishment atlantiste, mais qui confirme si ouvertement l’impossibilité à un quelconque retour vers les rêves des nostalgiques de l’unipolarité.
Les pays d’Amérique centrale et latine ont repoussé les tentatives de l’Union européenne visant à obtenir le soutien du continent pour l’Ukraine et ont appelé à des réparations coloniales dans une contre-proposition de projet de déclaration du prochain sommet avec l’UE – écrit Euractiv.
Toujours selon ce même instrument prétendument médiatique bruxellois – le texte initial de la déclaration conjointe proposé par l’UE comprenait plusieurs paragraphes sur le soutien en faveur de l’Ukraine. Toutefois, les Etats d’Amérique latine «ont supprimé tout ce qui concernait l’Ukraine».
Il faut par ailleurs rappeler que les forces européistes avaient tout fait pour permettre la participation du chef du régime kiévien Zelensky audit sommet, via une invitation de l’Espagne (au passage l’ex-puissance colonisatrice de la grande partie d’Amérique latine), mais cette participation avait été annulée suite au refus des dirigeants latino-américains.
Là aussi ce n’est pas tout. Face à l’arrogance occidentale, «dans une démarche inattendue» pour le bloc européiste-otanesque, les membres de la CELAC ont clairement annoncé aux Européens la nécessité à verser des réparations pour les dommages causés par l’esclavage. «Nous reconnaissons la nécessité de prendre des mesures appropriées pour restaurer la dignité des victimes de la traite transatlantique des Africains, y compris des réparations et des compensations pour aider à guérir notre mémoire collective et pour inverser les héritages du sous-développement (…). Nous reconnaissons et regrettons profondément les souffrances indicibles infligées à des millions d’hommes, de femmes et d’enfants du fait de la traite transatlantique des Africains» – dit le projet de déclaration proposé par les pays d’Amérique latine.
Au-delà de la justesse et de la pleine légitimité des positions des Etats latino-américains, leur approche ferme est évidemment aussi un élément de réponse au chantage des régimes occidentaux vis-à-vis de l’écrasante majorité planétaire sur le dossier dit ukrainien. Un chantage qui concerne aussi bien l’Afrique que l’Amérique latine, et d’autres régions du monde.
Une chose est sûre. Les Occidentaux continuent de vivre dans une bulle, pensant qu’ils représentent toujours le fameux «jardin enchanté» face à la jungle censée obéir comme au temps des plus terribles périodes de la colonisation et de la traite esclavagiste. Refusant de comprendre que dans le cadre des événements contemporains peu de pays seront enclins à accepter l’arrogance extrême des nostalgiques de l’unipolarité.
De manière générale, l’axe otano-occidental n’est plus aujourd’hui en mesure à dicter quoi que ce soit à l’écrasante majorité planétaire. Quant au chantage politico-économique, l’Occident, en qualité d’extrême minorité mondiale, doit se rendre à l’évidence qu’il est de-facto beaucoup plus dépendant des nations non-occidentales de la planète, que l’inverse. Evidemment, personne ne peut empêcher cet axe néocolonial à continuer de vivre dans sa bulle. Après tout et d’une certaine façon c’est même mieux car les internés psychiatriques sont souvent mieux à l’isolement que de se trouver à côté de ceux qui ne possèdent pas les dits problèmes psychiatriques. Mais une autre chose est également sûre aujourd’hui : pour la grande partie des peuples du monde – l’Europe et l’Occident représentent tout sauf un quelconque jardin prétendument enchanté.
Mikhail Gamandiy-Egorov
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Source : Lire l'article complet par Mondialisation.ca
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