Alors qu’en 2008, la Communauté internationale met en place une Convention contre l’utilisation des armes à sous-munitions, en raison de l’ampleur des dégâts humains que leur utilisation provoque, Biden semble pencher pour leur fourniture – officielle – par les Etats-Unis à l’armée atlantico-ukrainienne dans leur combat contre la Russie. C’est en tout cas ce qui est annoncé par le NYT ce matin. Même si théoriquement ces armes sont interdites par les pays européens, n’ayons aucun doute, qu’ici aussi, ils se coucheront.
En 2008, une Convention sur les armes à sous-munitions a été adoptée par plus d’une centaine de pays, dont les pays européens, mais qui n’a pas été ratifiée par les Etats-Unis, ni par l’Ukraine. Le fondement humanitaire de leur interdiction est ainsi posé dans le préambule de cette Convention :
« Préoccupés par le fait que les restes d’armes à sous-munitions tuent ou mutilent des civils, y compris des femmes et des enfants, entravent le développement économique et social, y compris par la perte des moyens de subsistance, font obstacle à la réhabilitation et la reconstruction post-conflit, retardent ou empêchent le retour des réfugiés et des personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays, peuvent avoir des conséquences néfastes sur les efforts nationaux et internationaux dans les domaines de l’établissement de la paix et de l’assistance humanitaire et ont d’autres conséquences graves pouvant persister pendant de nombreuses années après l’utilisation de ces armes. »
Alors que les Etats-Unis hésitent depuis longtemps à passer officiellement le pas, le NYT laisse entendre que Biden serait prêt « à répondre aux demandes de Zelensky ». Formellement, évidemment, ce ne sont pas les Etats-Unis qui décident, ils sont bien trop faibles pour cela face à la puissance ukrainienne … Je cite le NYT :
« M. Biden subit des pressions constantes de la part du président ukrainien Vladimir Zelensky, qui soutient que les munitions – qui dispersent de minuscules bombes mortelles – sont le meilleur moyen de tuer les Russes, qui sont enterrés dans des tranchées et bloquent la contre-offensive de l’Ukraine pour reprendre le territoire. Un responsable américain a déclaré jeudi qu’il était désormais clair que les armes sont « nécessaires à 100% » pour répondre aux besoins actuels du champ de bataille. »
La rhétorique est simple : la contre-offensive atlantico-ukrainienne s’est enlisée dans une guerre de tranchées. Pour en sortir, ils n’ont plus le choix, il faut faire un massacre – de Russes. Les armes à sous-munitions sont idéales pour cela. Sans même parler de la question morale de leur utilisation, qui ne semble plus avoir de sens ici, la question géopolitique devrait toutefois se poser.
Le journal soulève le problème relationnel, qui va en découler entre les Etats-Unis et ses alliés. Ou qui devrait se poser, si ces pays étaient encore souverains. Ayant signé la Convention de 2008, il leur est interdit d’utiliser dans un conflit des armes à sous-munitions. Leur utilisation peut constituer un crime de guerre au regard du droit international.
Si Biden prend la décision d’envoyer des armes à sous-munitions en Ukraine, il va certainement travailler les pays de l’Axe atlantiste lors du sommet de Vilnius, la semaine prochaine. Il serait surprenant que ces pays opposent réellement une quelconque objection. Cela fait longtemps, qu’ils ne sont plus de véritables sujets politiques. L’escalade du conflit provoqué par l’Axe atlantiste se poursuit inéluctablement.
Karine Bechet-Golovko
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Source : Lire l'article complet par Mondialisation.ca
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