« On a beau se raconter des histoires sur le vivre-ensemble, l’expérience des sociétés européennes depuis cinquante ans prouve le contraire »
MISE À JOUR
Se pourrait-il que les émeutes communautaristes qui frappent la France annoncent partiellement l’avenir des autres sociétés occidentales?
Point de départ: une société extrêmement fracturée culturellement, aux nombreuses fissures identitaires, est une société fondamentalement conflictuelle.
On a beau se raconter des histoires sur le vivre-ensemble, l’expérience des sociétés européennes depuis cinquante ans prouve le contraire.
France
Derrière les affrontements quotidiens, les tensions sécuritaires, les débats sur la laïcité et les revendications ethnoreligieuses portées par certains groupes, c’est un choc de civilisation que nous avons devant nous.
On le voit en France. On l’a aussi vu en Suède. Au Danemark aussi, où le gouvernement social-démocrate a entrepris une politique de démantèlement des ghettos ethniques qui ailleurs en Europe serait assimilée par les médias à la solde du système d’extrême droite.
Il faut dire que dès qu’on s’oppose à l’immigration massive et au multiculturalisme, on risque de se faire coller cette étiquette dégueulasse. D’ailleurs, un peu partout, la classe politique préfère capituler plutôt que se faire coller cette étiquette.
Le commun des mortels, en France, a en partie renoncé à renverser la tendance.
Écoutez Les idées mènent le monde, une série balado qui cherche a éclairer, à travers le travail des intellectuels, les grands enjeux de sociétés.
Plusieurs décident désormais de fuir.
Les classes moyennes quittent les grandes villes, qu’elles n’ont plus les moyens d’habiter, et cherchent à se réfugier dans des villes éloignées, plus conformes à l’idée qu’elles se font de la France.
La bourgeoisie élève ses enfants dans l’idée qu’ils devront un jour probablement fuir la France, et les forme dans cet esprit.
Fuite
Tous semblent avoir fait le deuil d’une vie paisible, sécuritaire. À l’échelle de l’histoire, on a l’impression de revivre les années conduisant à la chute de Rome.
Que reste-t-il de la démocratie dans ce contexte? Elle suppose un peuple minimalement cohérent, capable de se diviser raisonnablement. On ne le trouve plus.
C’est ce constat qui est à l’origine de ce qu’on appellera le désespoir européen.
Source: Lire l'article complet de Vigile.Québec