Payé par l’État et invité dans les médias pour propager l’idéologie fasciste — Contre Attaque

Payé par l’État et invité dans les médias pour propager l’idéologie fasciste — Contre Attaque

6000 € par mois d’argent public pour diffuser la propagande de Le Pen et Zemmour dans les médias

Voilà un véritable cas d’assistanat et de détournement d’argent public. Si vous avez encore la télé, vous connaissez le visage angoissant et la voix insupportable de Jean Messiha : propos haineux, insultes en direct, mensonges systématiques. Il est invité quasiment tous les jours sur les plateaux de télévision et dans les radios des milliardaires. Il propage un discours d’extrême droite radicale depuis des années. Pour lui, la France est « écrasée sous la bureaucratie », il tape sur « l’islamisation » et le « grand remplacement », les « Nazislamistes » et les « féministes moisies ». Il défend les violences policières, accuse même un préfet d’être « ami » des « islamistes », estime qu’une « idéologie gouverne la France depuis 40 ans pour la défranciser ». De la propagande fasciste aux heures de grande écoute.

Mais qui paie Jean Messiha ? Avant d’être une star médiatique, c’est un haut fonctionnaire du ministère des armées. Lorsqu’il rejoint l’équipe de campagne de Marine Le Pen en 2017 il doit, théoriquement, quitter son poste. Mais non, le Ministère continue à lui verser son gros salaire. Selon Médiapart, le propagandiste touche alors 6000 euros par mois d’argent public sans travailler, sans compter les primes annuelles. Entre 2017 et 2021, il n’a pas traité le moindre dossier, et tout le monde le sait en interne, révèle le journal.

Disons les choses clairement : l’État français subventionne un fasciste pour qu’il puisse arpenter les plateaux télé. Le Ministère sait parfaitement que ce monsieur ne travaille plus dans la maison, mais il continue de le rémunérer. 5 ans d’emploi fictif à 6000€ par mois, c’est 360.000€ d’argent public détournés. Et le fameux « devoir de réserve » ? Inexistant pour Messiha. Imaginez un haut fonctionnaire qui tiendrait quotidiennement des discours d’extrême gauche dans les médias ? Impensable. Il serait viré le jour même. La hiérarchie du Ministère est donc complice de Messiha. Elle a d’ailleurs refusé de répondre à Médiapart.

Jean Messiha intervient notamment dans les médias de Bolloré : dans le « Morandini Live » (1), à « L’heure des pros » sur Cnews, chez « Touche pas à mon poste » sur C8, chez Sud Radio… En 2017 il est « coordinateur du projet présidentiel de Marine Le Pen », puis il rejoint Zemmour car il trouve Le Pen trop molle sur l’islam. Il est alors rémunéré 32.700 euros pour ses interventions à la télévision. En 2019, le haut fonctionnaire avait aussi facturé des notes de campagne au RN pompées sur des articles, blogs ou pages Wikipédia. L’équipe du RN s’en était aperçue et l’avait poussé vers la sortie. Le fascisme, ça rapporte.

Pris isolément, Jean Messiha n’est qu’un pitre d’extrême droite. Ce qui est gravissime, c’est que l’État finance délibérément cet individu, en lui garantissant un gros salaire de fonctionnaire pour continuer son activisme d’extrême droite. Ce qui est gravissime, c’est qu’il soit en plus exempté du devoir de réserve. Que les grandes chaînes de télévision lui donnent la parole en permanence.

Messiha n’est qu’un symptôme : une armée gangrenée par l’extrême droite. Une administration qui couvre un propagandiste qui n’est pas à son poste. Des médias qui offrent l’écrasante majorité de leur temps d’antenne à des « polémistes » réactionnaires. Messiha est le symptôme d’un pays qui pourrit par le haut.

(1) Morandini a été condamné pour corruption de mineurs.

»» https://contre-attaque.net/2023/06/20/paye-par-letat-et-invite-dans-le…

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Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir

À propos de l'auteur Le Grand Soir

« Journal Militant d'Information Alternative » « Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »C'est quoi, Le Grand Soir ? Bonne question. Un journal qui ne croit plus aux "médias de masse"... Un journal radicalement opposé au "Clash des civilisations", c'est certain. Anti-impérialiste, c'est sûr. Anticapitaliste, ça va de soi. Un journal qui ne court pas après l'actualité immédiate (ça fatigue de courir et pour quel résultat à la fin ?) Un journal qui croit au sens des mots "solidarité" et "internationalisme". Un journal qui accorde la priorité et le bénéfice du doute à ceux qui sont en "situation de résistance". Un journal qui se méfie du gauchisme (cet art de tirer contre son camp). Donc un journal qui se méfie des critiques faciles à distance. Un journal radical, mais pas extrémiste. Un journal qui essaie de donner à lire et à réfléchir (à vous de juger). Un journal animé par des militants qui ne se prennent pas trop au sérieux mais qui prennent leur combat très au sérieux.

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