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par Pepe Escobar
Quand la foudre de l’Histoire frappe, mieux vaut aller droit au but dans notre premier jet.
Nous y voilà.
Après les événements extraordinaires survenus en Russie au cours du Jour le plus long, le président Poutine l’emporte sur toute la ligne.
Entre autres exploits, il a fait de tous les médias mainstream de l’Occident collectif des idiots absolus intergalactiques – une fois de plus.
Il a rallié pratiquement tous les Russes pour mettre fin plus rapidement à l’opération militaire spéciale (OMS) ou à la «quasi-guerre» (selon certains milieux d’affaires).
Lui-même et le FSB ont dressé une liste impressionnante de traîtres et de membres des 5ème et 6ème colonnes, qui seront traités comme il se doit.
Et il jouit désormais d’une liberté illimitée pour déployer de facto des pouvoirs de loi martiale dans le cadre d’opérations antiterroristes (OAT).
Autant Poutine a aidé l’éternel Loukachenko en août 2020, empêchant un changement de régime en Biélorussie, autant le bon vieux Loukachenko a empêché la Russie de sombrer dans la guerre civile en juin 2023.
Une vaste opération complexe de lutte contre le terrorisme est désormais en vigueur à Moscou et au-delà, tandis que les spécimens occidentaux de sous-zoologie sont stupéfaits, hébétés et confus : n’était-ce pas censé être la rencontre de Poutine avec son tsar Nicolas II ?
Un premier coup d’œil sur l’échiquier nous apprend que toutes les pièces semblent tomber au bon endroit.
Prigojine reçoit un parachute doré en Biélorussie. Choïgou est peut-être sur le point d’être limogé, peut-être même Guerassimov (oui, il y a des couches profondément dysfonctionnelles à l’intérieur du ministère de la Défense). Les musiciens de Wagner seront incorporés en tant que corps d’armée régulier. Ils peuvent continuer à faire des affaires en Afrique : la demande est énorme.
Que s’est-il donc réellement passé après Le jour le plus long ? Des fonds considérables de la CIA ont peut-être changé de mains. Mais en fin de compte, le «coup d’État» pourrait s’avérer être la plus grande opération de trolling russe jamais menée contre l’Occident.
La mère de toutes les Maskirovkas
Une fois de plus, les faits sur le terrain prouvent que Poutine est le champion incontesté de la Russie. Après avoir gardé un silence stratégique pendant quelques heures, son intervention a recueilli le soutien total de la population civile, du FSB, des Tchétchènes, de l’armée, des communistes, de tout le monde.
Les termes exacts de l’accord entre Louka et Prigojine, avec l’aide du gouverneur de la région de Toula, Alexey Dyumin, ne sont pas encore clairs.
Prigojine s’est déclaré satisfait des termes de l’accord. Peskov a confirmé l’abandon des poursuites pénales à l’encontre de Prigojine. L’une des principales exigences de Prigojine était la double démission du ministre de la Défense Choïgou et du chef d’état-major Guerassimov. Cela pourrait – ou non – se produire dans un avenir immédiat.
Ce qui nous amène à la possibilité toujours fascinante qu’il s’agisse de la mère de toutes les Maskirovkas. Prigojine a organisé tout ce cirque dans le seul but d’obtenir une réunion à Moscou avec Choïgou et Guerassimov.
On peut parler d’une surenchère pour un simple rendez-vous.
Le scénario de la mère de toutes les Maskirovkas implique également un mouvement digne des échecs 5D.
Samedi, Wagner était à 200 km de Moscou.
Mais le dimanche, Wagner était à 100 km de Kiev.
L’art de la guerre de Sun Tzu, ça vous dit quelque chose ?
Entre souveraineté et trahison
Alexandre Douguine souligne à juste titre qu’il s’agissait également d’un exercice de souveraineté : «Seul le souverain Loukachenko, ainsi que le souverain Poutine lui-même, ont affronté [Poutine]… Il s’est avéré que beaucoup peuvent piéger le président et le peuple, en agissant dans l’ombre et apparemment en son nom, mais sauver la patrie dans une situation critique n’est pas leur spécialité».
Le corollaire est que la Russie a besoin «d’une élite souveraine, sinon tout se répétera».
Quant à l’Occident collectif hébété et confus, en particulier la junte de l’OTAN-Kiev, avec tout le monde rebaptisant instantanément Wagner de «terroristes» à «combattants de la liberté», s’enliser dans leur propre marécage est l’art dans lequel ils excellent.
Les médias grand public ont affirmé que les proverbiaux «responsables occidentaux» avaient été «pris par surprise» par la mutinerie. Cela dépend du montant des fonds qui ont changé de mains, et dans quelle direction, au cours de la préparation.
L’OMS, devenu OAT, continue de rouler. L’armée russe continue à se battre, sans être dérangée. La «contre-offensive» continue de vaciller au bord de la falaise, prête à embrasser le vide noir.
La victoire de Poutine sur tous les plans implique que toute la population civile – et l’armée – s’engage à le préserver, lui et les institutions russes, ainsi qu’à les perfectionner. Il n’y a absolument aucun pays dans l’ensemble de l’Occident où l’on trouve un tel niveau de soutien de la part des citoyens.
La politique russe est un animal particulier. Elle fonctionne au plus haut niveau, mais aussi à la base, contrairement à l’Occident, où la norme est la haine profonde entre les élites et le peuple.
Bien sûr, il faut toujours souligner que ce sont les oligarques russes les moins patriotiques qui s’enfuient chaque fois qu’un événement proche du Jour le plus long se produit.
Pendant quelques heures, l’Occident a parié lourdement sur le démembrement de la Russie. Plus maintenant. Et pas dans un avenir prévisible.
La succession se prépare déjà, par l’équipe Poutine et des oligarques patriotes triés sur le volet. Parmi les prétendants, il y a un nom secret qui étonnera tout le monde lorsqu’il apparaîtra. Il est encore invisible aux yeux de l’opinion publique et travaille dans l’ombre. Son nom doit rester secret pour l’instant.
Pour l’heure, ce qui compte, c’est que la Russie dans son ensemble est sortie encore plus forte du «Jour le plus long». L’homme et la femme de la rue se sont montrés, une fois de plus, comme de véritables patriotes, prêts à défendre la patrie quoi qu’il en coûte.
Il n’y a pas eu de confrontation entre les partisans des institutions russes et ceux de Wagner. En fait, les gens soutiennent les deux. Les gens considèrent Wagner comme les «hommes verts polis» qui ont aidé à reprendre pacifiquement la Crimée en 2014. Face à eux, il n’y avait pas un seul policier ou militaire.
Poutine est donc plus fort que jamais. Mais tout le monde devrait toujours garder ceci à l’esprit : la seule chose qu’il ne peut pas pardonner, c’est la trahison.
source : Strategic Culture Foundation
traduction Réseau International
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