Depuis un moment, certains pays parlent de la « réduction des risques » vis-à-vis de la Chine, en tant qu’une orientation politique différente de celle de découplage.
Au fond, ce n’est qu’une autre façon de prôner le découplage, vis-à-vis des prétendus « risques que représente la Chine ». Mais en réalité, rien de ce que la Chine a fait peut être qualifié de risque. Elle a toujours agi pour la paix, la croissance et l’innovation.
Gardien de la paix
La Chine a toujours été un pays épris de paix. En 1954, elle a avancé les cinq principes de coexistence pacifique. Aujourd’hui, elle est le seul pays à inscrire « le développement pacifique » dans sa Constitution. Elle est aussi le seul parmi les cinq pays dotés d’armes nucléaires à s’engager à ne pas utiliser les armes nucléaires en premier.
La Chine se veut une force pour la paix. Elle dit ouvertement qu’elle « ne suivra pas l’ancienne voie de la guerre, de la colonisation et du pillage que certains pays ont prise ». De plus, la croissance économique solide et la stabilité sociale de long terme dans un pays peuplé de 1,4 milliard d’habitants sont une garantie et non un risque pour la paix et la sécurité dans le monde.
La Chine a déployé des efforts actifs pour promouvoir la paix sur la scène internationale.
En mars dernier, elle a contribué à un accord entre l’Arabie saoudite et l’Iran pour le rétablissement des relations diplomatiques et la réouverture mutuelle des ambassades entre ces deux pays, mettant fin aux tensions bilatérales qui ont duré sept ans. Le rapprochement a ouvert une nouvelle page dans les relations entre les deux pays et conduit à une vague de réconciliation au Moyen-Orient.
Dans la crise ukrainienne, elle a toujours favorisé des pourparlers de paix. Suite à l’appel téléphonique entre le président Xi et le président Zelensky en avril, un envoyé spécial chinois, Li Hui, s’est récemment rendu en Ukraine, en Pologne, en France, en Allemagne, au siège de l’UE et en Russie pour rassembler un consensus international sur le règlement politique du dossier. De retour en Chine, l’ambassadeur Li a fait savoir qu’il avait eu des échanges approfondis et francs avec toutes les parties, et que la visite avait « atteint les objectifs escomptés ».
Moteur de croissance
La contribution chinoise à la croissance mondiale a augmenté en moyenne de plus de 30 % de 2013 à 2021. En 2022, le PIB chinois a atteint 121 000 milliards de yuans RMB et la croissance chinoise a dépassé celle de la plupart des grandes économies. Le Fonds monétaire international a récemment prévu une croissance de 5,2% de l’économie chinoise, soit un tiers de la croissance mondiale pour cette année. Il ne fait aucun doute que la Chine est un contributeur clé à la croissance mondiale, notamment dans l’ère post-Covid.
Devant une situation mondiale pénalisée par les séquelles de l’épidémie et les conflits, la Chine a pris des mesures efficaces pour renforcer la résilience de son économie, maintenir la stabilité des chaînes d’approvisionnement et prévenir les risques de perturbation, ce qui fait d’elle un acteur majeur des chaînes d’approvisionnement mondiales,
Alors que certains utilisent la résilience économique comme un prétexte justifiant leurs pratiques égoïstes, la Chine leur a montré l’exemple : renforcer la résilience de sa propre économie ne veut pas dire le rejet du développement partagé.
Au lieu de fermer ses portes, la Chine a élargi son ouverture de haut niveau. Elle a toujours travaillé à construire un meilleur environnement d’affaires et un marché plus large, pour offrir plus d’opportunités au monde grâce à son propre développement. L’Exposition internationale d’importation de la Chine en est une belle démonstration. Organisé une fois par an depuis 2018, l’événement a attiré, rien que pour l’année 2022, 284 entreprises du classement GLOBAL 500 de Fortune. C’est aujourd’hui un pôle d’attraction pour les participants du monde entier souhaitant exposer leurs produits haut de gamme.
La logique est simple : se « découpler » de la Chine au nom de la réduction des risques, c’est de se découpler de la coopération et du développement.
Pôle d’innovation
Aujourd’hui, la Chine est devenue rapidement un innovateur de premier plan dans divers secteurs, tels que le 5G, l’informatique quantique et le chemin de fer à grande vitesse. Selon l’indice mondial de l’innovation publié par l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, la place de la Chine dans le monde en matière d’innovation n’a cessé de se renforcer durant ces dernières 10 années. En 2022, la Chine s’est classée au 11e rang, et ses dépenses dans la R&D ont dépassé pour la première fois 3 000 milliards de yuans RMB, en hausse de 10,4 % par rapport à l’année précédente.
La Chine n’innove jamais porte fermée. Elle partage sa technologie avec ses partenaires du monde entier et mène la coopération avec toute la communauté internationale. Pour le monde, une Chine innovante est un contributeur plutôt qu’une source de risques.
L’énorme potentiel de l’industrie chinoise de haute technologie a causé chez certains pays des préoccupations en matière de sécurité nationale. Et ils s’en servent comme un prétexte pour imposer des restrictions sur les exportations des technologies et des équipements clés à destination de la Chine. Cette manière d’agir viole les règles du marché et ne fera qu’entraver les chaînes d’approvisionnement mondiales.
Les entreprises, unités économiques les plus sensibles et les moins attachées aux considérations politiques, ont fait leurs choix. Elles sont de plus en plus nombreuses à ouvrir des usines, mais également des centres de recherche en Chine. Au « fabriquer en Chine » s’ajoute désormais « innover avec la Chine », voilà un vote de confiance que les entreprises ont fait, confiantes en les perspectives d’une économie qui privilégie l’innovation.
Dans un monde plein de défis, les pays doivent s’unir et non s’éloigner les uns des autres. Nombreux sont ceux qui comprennent cette vérité. Janet Yellen, Secrétaire au Trésor des États-Unis, a déclaré que le découplage avec la Chine « serait désastreux » pour la Chine et pour son propre pays. Et la Présidente de la Commission européenne Ursula Von de Leyen a, quant à elle, annoncé que le découplage n’était « clairement pas viable, souhaitable ou même faisable » pour l’Europe.
Il est temps d’arrêter les jeux de mots. « Dérisquer », c’est découpler, et découpler, c’est déstabiliser, voire dérailler.
Pour ceux qui ont bénéficié de la mondialisation, la bonne chose à faire est de continuer de favoriser le commerce mondial et de maintenir la fluidité des chaînes d’approvisionnement. Pas besoin de « réduire les risques liés à la Chine », car une Chine en croissance apportera au monde le dynamisme dont il a tant besoin. Elle n’est pas et ne sera jamais un risque.
YI Da
(spécialiste aux relations internationales basé à Beijing.)
Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir