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par Indrajit Samarajiva
Lorsque l’on sait que c’est depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale que l’on célèbre la Journée «Opposit Day» (journée des inversions ou des contraires), les choses commencent à prendre un peu plus de sens. En 1949, le ministère de la Guerre est devenu le ministère de la Défense et les gens ont cru à ce mensonge. À cette époque, les États-Unis occupaient l’Europe (en particulier l’Allemagne), le Japon, déclenchaient la guerre en Corée et maintenaient une garnison permanente dans le Pacifique, centrée sur l’Australie. Lorsque l’URSS a fait cela, on a parlé d’occupation, mais lorsque les États-Unis l’ont fait, ils n’ont fait que «visiter». Mais ils ne sont jamais repartis. L’occupation demeure donc, mais elle est noyée dans un flot de mots contraires.
Aujourd’hui, ces pays sont appelés «démocraties libres» ou «le monde libre» ou souvent simplement «le monde». C’est dire à quel point la vision de l’Empire blanc est insulaire. Ce qui, depuis l’âge de bronze, est une occupation évidente, est, à notre époque effrontée, appelé «liberté». Mais regardez où se trouvent les bases militaires. L’occupation sous un autre nom sent toujours la défaite.
Ce que la propagande privatisée de l’Occident appelle «démocraties libres» est en réalité un territoire occupé. Ne vous arrêtez pas aux mots, il vous suffit juste de regarder. Si vous avez des troupes d’un autre pays sur votre sol, vous n’êtes pas libre. Dire qu’elles sont là pour vous protéger est une réaction profondément traumatisée à ce que n’importe quel paysan honnête reconnaîtrait comme une occupation militaire.
Pour ne citer que quelques exemples, les États-Unis ont été surpris en train d’espionner les dirigeants de la France et de l’Allemagne et ils l’assument ouvertement. Ils ont fait exploser les infrastructures de gaz naturel de l’Allemagne et ils ne s’en cachent même pas. Ils peuvent ou non stationner des sous-marins nucléaires en Australie, et lorsque la question est soulevée au Parlement, le peuple australien se voit répondre qu’il n’a pas le droit de savoir. Ils ont bien sûr déjà fait un coup d’État à l’Australie et l’obligent à présent à acheter ses propres sous-marins (donnant une grosse claque à la France, parce que celle-ci les emmerde aussi). Pourquoi ? Pour protéger leur commerce avec la Chine contre la Chine. Est-ce que c’est logique ? Non, mais c’est l’Empire qui le dit.
Le traitement réservé aux Blancs par l’Empire blanc reste meilleur que celui réservé aux autres colonies. Lorsque l’Irak a voté pour que les troupes américaines quittent son territoire, on lui a dit d’aller se faire foutre. L’armée japonaise reste constitutionnellement neutralisée alors qu’elle est occupée par plusieurs divisions d’étrangers violents. Les Coréens ne peuvent pas décider de leurs relations avec leurs propres familles sans la permission de Washington.
Comme tout vassal au sein d’un empire, ces nations ont un contrôle nominal de leurs affaires, mais lorsque les choses se gâtent, elles se font bousculer. Lorsque les bannières sont appelées, elles doivent fournir des troupes à la province que l’Empire frappe, et lorsque des économies doivent être sacrifiées contre l’Empire assiégé, ce sont les vassaux qui doivent en supporter le poids. En ce moment, «pour» l’Ukraine, l’Empire blanc fait appel à un méli-mélo de chars et de matériel provenant d’Espagne, d’Allemagne, de Corée du Sud et de tous ceux qui en ont. L’Ukraine reçoit des cercueils très coûteux tandis que ces États vassaux se démilitarisent par la même occasion. Ave, ceux qui vont mourir et détruire leurs économies te saluent, comme le crient ces gladiateurs modernes de la télévision par câble.
L’Empire appelle des «sanctions» (mot blanc pour sièges) contre la Russie, mais ce sont en fait ses «alliés» vassaux et occupés qui doivent en supporter le poids. L’Allemagne se désindustrialise, le Royaume-Uni se refroidit et l’Inde rigole en revendant les ressources russes à prix d’or. Je le répète, ces pays ne sont pas libres. Sont-ils libres de décider des guerres dans lesquelles ils s’engagent ? Sont-ils libres d’agir dans leur propre intérêt économique ? Tout au long de l’histoire, les empires ont accordé une grande liberté à leurs vassaux, mais ils ont toujours dû payer un tribut en trésor, en armées et en sang. Mettez-vous à la place de votre ancêtre moyen et demandez-vous en quoi cet empire blanc est différent.
Je vais le répéter parce que cela ne semble pas pénétrer le crâne des gens. Regardez à nouveau la carte. Si vous avez des dizaines de milliers de soldats sur votre sol, vous n’êtes pas libre. Si quelqu’un espionne ouvertement vos dirigeants et fait exploser vos infrastructures, vous n’êtes pas libre. Si vous êtes entraînés dans des guerres et des sièges aléatoires qui n’ont rien à voir avec vous, vous n’êtes pas libres. Vous avez peut-être un drapeau, une monnaie et une cuisine, mais vous n’êtes pas libres. Vous vivez en territoire occupé. On parle de Liberté© et de Démocratie, mais il ne s’agit que de titres marketing pour ce qui, pour tout observateur objectif, n’est que le plus grand empire de l’histoire, qui fait les pires choses.
En ce moment même, de pauvres Ukrainiens sont sacrifiés pour que l’Empire blanc puisse égratigner un peu son ennemi russe. En ce moment même, toute l’économie européenne est sacrifiée pour que la Russie puisse être quelque peu importunée. Pendant ce temps, les citoyens de la dernière capitale de l’Empire blanc (l’Amérique aujourd’hui, succédant au Royaume-Uni, mais ça bouge) ont vu leur espérance de vie chuter bien en dessous de celle de la Chine et même de celle du Sri Lanka, alors que leurs élites gagnent encore plus d’argent. La grande innovation de cette incarnation de l’Empire blanc a été de gagner de l’argent en perdant des guerres et en pillant son propre trésor. Et tout le monde est censé croire qu’il s’agit là de liberté. Tout le monde est censé en être fier. C’est une véritable honte. Après avoir essuyé vos larmes, regardez les choses en face.
Après la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis n’ont pas simplement repris par pure bonté les bases et les colonies britanniques dans le monde entier. Ils ont occupé le Royaume-Uni. Ils n’ont pas aidé l’Allemagne avec bienveillance, ils ont intégré les nazis dans l’OTAN et les ont occupés. Même chose pour le Japon et la Corée, et partout où leurs bottes se trouvent encore. La Seconde Guerre mondiale a été une lutte pour le pouvoir et c’est juste le pouvoir de la propagande américaine (tous ces putains de films sur la Seconde Guerre mondiale) qui a donné l’impression que tout cela n’était que de bonnes intentions «aw shucks». Pendant ce temps, les méchants communistes (qui ont en fait gagné la guerre en tuant le plus de nazis) occupaient le Pacte de Varsovie. Mais qu’en est-il de l’occupation parallèle de l’autre côté ? Rien à voir, c’est ça la liberté. Freedom. Quelle farce !
Je suis sous occupation au Sri Lanka. Je le sais. Notre gouvernement a fait l’objet d’un coup d’État coloré et nous sommes dirigés par le FMI maintenant. Nous sommes occupés depuis des centaines d’années. Je le sais. Mais vous, au cœur de l’empire, vous êtes également occupés. Votez-vous pour ces guerres ? Êtes-vous fiers d’avoir des troupes étrangères sur votre sol ? Si vous êtes aux États-Unis, aimez-vous être occupés par votre propre police hautement militarisée ? Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi vous vous retrouvez à frapper des pauvres au hasard dans le monde entier, et pourquoi vous êtes inondé de haine pour des endroits dont vous n’avez jamais entendu parler et qui n’ont foutrement rien à voir avec vous ? Que croyez-vous qu’il vous arrive ? Où croyez-vous être ?
Ces soi-disant «démocraties» sont des clubs sociaux qui n’ont aucun contrôle réel sur les politiques économiques et militaires fondamentales. Elles sont entraînées dans toutes les guerres et tous les sièges, au prix de leur propre misère. Eles peuvent conserver leur culture et leurs coutumes, jusqu’à un certain point, mais elles doivent fournir des troupes étrangères et/ou payer des impôts en détenant des devises étrangères (les réserves de dollars qui financent la prodigalité de l’Amérique). C’est littéralement la même chose que ce contre quoi les riches propriétaires terriens/esclavagistes américains se sont révoltés, considérant qu’il s’agissait de la tyrannie la plus brutale. Et c’est le système qu’ils ont imposé au reste du monde (à tous ceux qui ne sont pas activement assiégés). Retirez donc ces étiquettes que l’on vous vend comme étant la liberté et la démocratie. Regardez derrière les mots et réalisez que c’est la Journée «Opposit Day» (Journée de l’Inversion) depuis 1949. Le soi-disant «monde libre» est un territoire occupé. Et vous en faites probablement partie. Le moins que vous puissiez faire est de vous approprier les quelques centimètres cubes qui se trouvent à l’intérieur de votre crâne.
source : Indi.ca
traduction Avic – Réseau International
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