Encore une fois!
Inscrire la discrimination dans la loi
La réforme de la Loi sur les langues officielles a reçu la sanction royale, à Ottawa, mardi soir le 20 juin 2023, selon la Presse canadienne.
«La nouvelle mouture de la loi consacre le droit de travailler et d’être servi en français au Québec et dans les régions à forte présence francophone des autres provinces».
Donc, en tant que francophone du Canada, j’ai moins de droits qu’un anglophone. Je peux travailler et être servi partout en anglais, mais en français ce n’est seulement qu’au Québec …et dans les régions à forte présence francophone que je peux travailler et être servi en français?
C’est bien ça? Cette nouvelle mouture me garanti moins de droits que d’autres canadiens? Est-ce légal? Faire de la discrimination, inscrite dans une loi, contre les francophones du Canada?
Qui va définir «à forte présence francophone »? C’est qui ou quoi qui détermine cette norme? Comment va fonctionner la mesure déterminante? Comment on mesure ça une «région à forte présence francophone»?
Quand je voyage sur la 401 en Ontario, et j’arrête à Cornwall pour un café, qu’est ce qui me dit que je suis dans une zone «à forte présence francophone» et que je peux me faire servir en français? L’anglophone du Canada ne rencontre pas ce genre de problème, lui peut travailler et être servi partout dans sa langue.
Encore une fois, nous constatons les limites du fédéralisme canadien de rendre une égalité pour les deux groupes linguistiques de ce pays. Encore une fois nous acceptons sans broncher, une injustice inscrite dans une loi, avec sanction royale! Voté par deux corps de représentants du peuple, la Chambre des communes et le Sénat, non-élu.
Quelle justice rend cette nouvelle mouture des langues officielles?
«La ministre Petitpas Taylor a expliqué qu’elle vise deux objectifs. Numéro un, [il faut] protéger et promouvoir nos deux langues officielles partout au pays. Mais aussi, on doit tous faire notre juste part. Si on veut atteindre l’égalité réelle, c’est sûr qu’on doit donner un coup de pouce à la langue française. Puis, avec notre projet de loi, c’est sûr qu’on offre exactement ça.»
Promouvoir nos deux langues? Pourquoi les deux? L’anglais aussi est menacé de disparaître? Depuis quand?
On doit faire notre juste part dit-elle. Qui ça «on»? Nous les députés? Nous les Canadiens? Ou seulement nous les francophones?
Elle veut atteindre «l’égalité réelle» avec la langue française, donc on détermine les droits limités de cette langue pour la contenir qu’au Québec et dans les régions à forte présence francophone ailleurs? C’est en encadrant et en mettant des limites du français qu’elle espère donner un coup de pouce à la langue française?
Qui va se lever pour s’objecter devant un tel spectacle de déni de droit d’égalité entre les deux langues officielles du Canada? Qui va faire ça?
Blanchet? Legault? Plamondon? Dubois? Poilièvre? Duhaime? Qui va oser dénoncer cette situation qui je crois être illégale et contestable. Le gouvernement ne peut pas sanctionner une loi qui limite des droits d’une catégorie de gens, en occurence les francophones du Canada. Seulement dans des régions de «forte présence» peut-on promouvoir le français et le faire vivre. On limite la portée du rayonnement francophone à des régions désignées «forte présence» seulement.
Dorénavant, le francophone a moins de droit que l’anglophone. Inscrit dans une loi. Ne demandez pas plus, la limite est inscrite dans la loi. Il faut une «forte présence» pour faire appliquer la loi.
Combien de fois faut se faire dire que le Canada n’en veut pas de la présence française dans ce pays?
Ce n’est pas encore assez insultant pour agir?
Nous voilà devant un encadrement limitatif de notre droit d’utiliser le français et nous ne réagissons pas?
Source: Lire l'article complet de Vigile.Québec