Dimanche 18 juin, le jour anniversaire de l’appel du général de Gaulle à la résistance des Français face à l’occupation allemande, Emmanuel Macron se rendra au mont Valérien, où de nombreux résistants ont été exécutés. Parmi eux, Missak Manouchian, un Arménien réfugié en France en 1925. Le Président y annoncera son entrée prochaine au Panthéon en compagnie de sa femme Mélinée, elle aussi résistante, le 21 février 2024, 80 ans après sa mise à mort.
Membre des FTP-MOI (Francs-tireurs et partisans – Main d’œuvre immigrée), il a fondé le groupe de résistance qui porte son nom, un groupe de résistants étrangers proche du Parti communiste français, très actif.
Joséphine Baker, panthéonisée en 2021, était née aux États-Unis, mais avait reçu la nationalité française. Manouchian, non, ce qui en fait le premier étranger à recevoir cet honneur.
D’étranger à migrant et demandeur d’asile, il n’y a qu’un pas, que François Hollande franchi, soulignant bien le message politique qu’il y a derrière cette décision. Pour le désastreux président hexagonal, « Manouchian était un demandeur d’asile qui a donné son sang à la France », soit « le plus bel exemple de ce que l’asile peut avoir comme sens ». Et cette panthéonisation le plus bel exemple de ce que peut être la récupération.
Avant son exécution Manouchian écrivait à sa femme :
« Bonheur à ceux qui vont nous suivre et goûter la douceur de la liberté et de la paix de demain. Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la liberté sauront honorer notre mémoire dignement. »
Non, Missak, votre mémoire n’est pas honorée dignement. Votre mort sert aujourd’hui la politique mortifère des dirigeants de la République contre le peuple qu’ils exècrent et qu’ils veulent évincer de leur propre histoire, afin de mieux la nier et la faire oublier. Honte à eux.
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