Le chef du Bloc Québécois, Yves-François Blanchet, et le porteparole bloquiste en matière d’Industrie, Sébastien Lemire, sont choqués du laxisme financier du gouvernement fédéral à l’égard du projet d’usine de batteries électriques Volkswagen, dans l’Ouest ontarien, dont l’aide financière estimée est déjà revue à la hausse de 13 à 16,3 milliards de dollars. Le Bloc Québécois signale que chacun des emplois créés par ce projet coûterait ainsi 11 millions de dollars en fonds publics, et demande à la ministre des Finances et vicepremière ministre, Chrystia Freeland, de revoir l’entente avec l’entreprise en cause.
« N’oublions pas que l’argent que le gouvernement fédéral entend allouer en subventions si généreuses pour un unique projet d’entreprise provient des fonds publics. Non seulement chaque emploi coûterait au final l’équivalent de 11 millions en subventions par emploi – du jamais vu – mais ce projet semble avoir pour objectif de soutirer une filière batterie déjà profondément québécoise dans son essence pour l’emmener vers l’industrie automobile de l’Ontario, avec possiblement un déplacement de la grappe industrielle de la batterie vers l’Ontario. On peut faire mieux avec 16,3 milliards au Québec! Tout cela est inacceptable, il faut que la ministre revoie l’entente », avise Yves-François Blanchet.
Le directeur parlementaire du budget (DPB) affirmait hier que le contrat exclusif du Canada avec Volkswagen pour la construction de cette usine coûtera au gouvernement fédéral jusqu’à 16,3 milliards de dollars au cours des 10 prochaines années. Cette estimation est supérieure au montant qu’Ottawa avait prévu pour les contribuables, qui comprenait une contribution initiale de 700 millions, dans le cadre du Fonds stratégique pour l’innovation, et jusqu’à 13,2 milliards en crédits d’impôt à la production.
Pour le député Lemire, il apparaît clair qu’il s’agit d’un mauvais investissement des fonds publics de la part du gouvernement fédéral qui « met toutes ses billes dans un seul et même panier ontarien ». « Le Québec a déjà une filière batterie électrique très bien implantée et développée. Plutôt que de concentrer des sommes faramineuses pour un seul projet d’entreprise en Ontario, le gouvernement fédéral devrait planifier et répartir ses investissements en considérant les possibilités d’innovation dans chaque étape de la chaîne d’approvisionnement pour permettre la transformation de nos ressources à proximité de la mine. À défaut, le Canada devra encore se fier à la Chine plutôt que d’avoir accès à des produits dont la traçabilité québécoise et verte pourrait être démontrée. C’est là notre seul véritable avantage concurrentiel, davantage que de donner ainsi plus de 16 milliards de dollars en fonds publics. La ministre Freeland doit refaire ses devoirs », conclut Sébastien Lemire.
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