« La production d’énergie renouvelable consiste à convertir, selon des méthodes qui sont sans impact sur sa viabilité, une forme d’énergie présente dans la nature en une énergie électrique, thermique ou mécanique ».
L’article de Miguel Deschênes part du principe que la production d’énergie renouvelable n’est pas possible. Pourtant de nombreuses preuves concluent du contraire. Des technologies nouvelles, de plus en plus raffinées, excluant même le nucléaire, amènent à produire de l’énergie sans altérer la nature. En tout cas, en n’endommageant pas ses fondements. Toutes les mines servant à produire les cellules photovoltaïques peuvent être restaurées et les matériaux de ces cellules peuvent être recyclés. Rien n’est vraiment condamné à persister dans un état où les fabrications humaines seraient irréversibles. Ce qui est construit par l’homme, dans sa conquête de la nature, peut être déconstruit d’une manière ou d’une autre.
La nature étant elle-même un bassin d’énergies renouvelables, et on peut y puiser sans en venir à bout. L’énergie solaire durera des millions d’années, plus que l’histoire même de l’humanité, et les moyens de la domestiquer ne sont pas épuisés tellement la science et les différentes techniques évoluent.
Mais qu’est-ce qui amène régulièrement dans l’actualité ces thèses sur la nécessaire décroissance et le confinement au passé sans perspectives originales sur le futur.
C’est le travail, manuel ou intellectuel, qui fait évoluer la production, celle de l’énergie comme celle des connaissances nouvelles qui prédisent, par exemple, la longévité du soleil comme source d’énergie.
Et l’histoire du travail est celle de l’évolution constante des modes de production. Tant qu’il y a le travail humain, manuel ou intellectuel, celui-ci peut contribuer au progrès. Que ce soit des techniques ou des connaissances qui les poussent en avant. Il n’y donc pas de limites à l’évolution. Nous n’en sommes pas à la fin de l’histoire comme tentent de le faire croire les plus pessimistes qui misent sur un aboutissement fini des capacités humaines comme si le progrès s’achevait avec le mode de production capitaliste.
Il y d’autres formes de pouvoir possibles, en progrès constants eux aussi, qui ouvrent sur des capacités insoupçonnées de l’humanité. Comme la recherche elle-même ne semble pas vouloir s’arrêter, les hommes ayant une ambition de savoir toujours poussée en avant par la simple constatation de l’ignorance elle-même, pourquoi s’imposer des limites sinon par une étroitesse de vue qui en revient à des postulats précédents les Lumières, la rationalité et la science.
Je ne peux en conclure que ce manque de confiance dans le progrès vient de classes instables, toujours mises en péril par la grande production, comme la petite-bourgeoisie, qui ne peuvent assumer leur destin qu’en hésitant devant l’avenir comme si leur fin probable devant d’autres classes plus progressistes, correspondait à celle de l’humanité.
L’énergie ne manquera pas. Et elle peut être verte.
Et même le capitalisme tel qu’on le connait, qui est passé à travers deux grandes guerres, trois ou quatre crises majeures en ce siècle et une pandémie au XXIe siècle, peut trouver une issue raisonnable, si tant est qu’il puisse être raisonnable, par des moyens techniques et scientifiques qu’il peut mettre en œuvre grâce à la grande production et l’avancement des connaissances auxquelles il est condamné. Le socialisme serait plus rapide et moins dommageable, mais c’est une autre question.
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