Lauréats du Prix Guy-Rocher 2023

Lauréats du Prix Guy-Rocher 2023

Le Rassemblement pour la laïcité (RPL) tient à féliciter chaleureusement les trois finalistes du prix de la laïcité Guy-Rocher 2023.

À l’heure où la Loi sur la laïcité de l’État subit des assauts devant les tribunaux, il est important de rappeler les valeurs d’égalité, de liberté de conscience et de justice sociale qui animent ce projet, et de souligner l’apport essentiel de ceux et celles qui ont contribué, et contribuent, à faire du Québec l’une des sociétés les plus séculières et les plus égalitaires au monde.

En tant que ministre de l’Éducation du gouvernement Bouchard, Mme Pauline Marois a joué un rôle déterminant dans l’adoption, en 1997, d’une motion à l’Assemblée nationale du Québec appelant à une modification constitutionnelle ayant permis d’abolir le statut confessionnel des écoles publiques.

« Ne l’oublions pas, le Québec est la seule province au Canada où les congrégations catholiques et protestantes ont dû renoncer à leurs privilèges constitutionnels, pour faire place à des commissions scolaires linguistiques. Cette avancée déterminante dans la laïcisation du système d’éducation du Québec a été menée dans l’objectif de faire des écoles des milieux accueillants pour tous les enfants, dans une société de plus en plus diversifiée et pluri-religieuse. Quelle ironie que ce soit maintenant le Canada anglais qui nous fasse la leçon sur la tolérance et l’ouverture religieuse ! » de rappeler Nadia El-Mabrouk, présidente du RPL.

La Loi sur la laïcité de l’État est la suite logique de cette déconfessionnalisation des institutions du Québec. En particulier, l’interdiction des signes religieux chez les enseignants ne fait qu’officialiser la sécularisation entreprise depuis la Révolution tranquille. Elle ne relève pas d’une quelconque discrimination, mais bien du devoir minimal de l’enseignant de ne pas faire de prosélytisme, actif ou passif, à l’école. Mme Andréa Richard, qui a passé une grande partie de sa vie dans l’une des communautés religieuses les plus rigides de l’époque, est bien placée pour nous mettre en garde contre l’endoctrinement religieux, particulièrement efficace sur les jeunes esprits.

« Si le Québec s’est libéré de l’emprise de l’Église catholique, des pressions religieuses continuent à s’exercer sur bien des femmes et des enfants de diverses communautés culturelles au Québec. C’est le cas de petites filles musulmanes qui subissent des pressions de leur communauté pour porter le voile. Une enseignante qui porte le voile ne fait qu’accentuer la pression sur elles, et peut ainsi compromettre leur avenir » de poursuivre Nadia El-Mabrouk.

Au-delà des différences et des particularismes religieux, les finalistes du prix Guy-Rocher nous rappellent que la laïcité est un projet rassembleur visant à créer un espace civique commun, où toutes et tous bénéficient de la même protection et des mêmes droits, dont celui d’avoir accès à des services publics laïques.

« Face aux assauts juridiques contre la Loi 21, ce qui est en jeu c’est finalement le droit du Québec de faire ses propres choix. Dans ce débat juridique, l’apport du constitutionnaliste Benoît Pelletier est essentiel, et rappelle le caractère distinct de la société québécoise. Le fédéralisme canadien ne devrait pas avoir peur de cette différence, mais bien la protéger et la promouvoir », de conclure Etienne-Alexis Boucher, vice-président du RPL.

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