Pour Alba Ventura, la lourdaude commissaire politique d’Yves Calvi – à côté d’elle, Patrick Liste Noire est un analyste subtil et mesuré –, Berlusconi coche les pires cases : homme, droite, catholique, populiste, populaire, sexiste, vulgaire, mafia, foot, bling-bling, bunga bunga… Tout ce qu’on aime ! Même mort, Il Cavaliere arrive à enrager les bien-pensants.
« Berlusconi, c’est le premier populiste au pouvoir en Europe, c’est le modèle politique qui donne Trump, Orbán, Bolsonaro, Johnson, toute sa vie il a fait de la politique de façon vulgaire, avec toutes ses remarques sur les homos, sur les femmes. Il faisait des blagues racistes en public. Il surnommait quand même Barack Obama “il bronzato”, le bronzé ! »
La chronique révulsée d’Alba
La commissaire politique de RTL, dont la maman est italienne, n’aurait pas tapé dans l’œil connaisseur du Cavaliere : il aimait les femmes moins moches, plus jeunes, plus vulgaires, au sens physique du terme. On parle de brunes sensuelles, violemment roulées, et un peu putes dans l’âme, il faut bien le dire, même si pendant le procès certaines ont tourné culotte (les autres l’ont défendu). Ruby, 17 ans à l’époque, a balancé les soirées berlusconiennes, mais ça ne l’a pas fait rentrer au couvent pour autant :
« Toutes les filles étaient nues et j’avais l’impression qu’il y avait une émulation entre elles avec des gestes sexuels de plus en plus osés pour que Berlusconi les remarque »
On aurait aimé être là, pour faire notre travail de journalistes, bien entendu. Les soirées bunga bunga, selon Berlu ? « Des jeux burlesques qui se déroulaient dans une ambiance de bonne humeur et de sympathie » ! Ah, l’élégance italienne…
Le milieu médiatico-politique, hypocrite comme pas deux, tiquait et jouait les vierges effarouchées. Le peuple, lui, adorait : Berlu était populaire, chez les hommes et chez les femmes, grâce à ses émissions de télé faites de paillettes, de stars et de sexe, et surtout grâce au Milan AC, l’équipe qu’il a reprise et à qui il a rendu sa gloire avec 29 trophées en 30 ans (1986-2017) : 5 Ligues des champions et 8 Calcio. La télé, le cul et le foot, c’est ce que le peuple de Rome (les Italiens, c’est une image) retiendra. Le reste, les frasques, il s’en fout, ça l’amuse, même.
Pour info, lorsque Berlu reprend en 2018 le club de 3e division de Monza, il promet de le faire monter en Série A : promesse tenue en moins de 4 ans. Pour motiver ses joueurs, pendant la soirée de Noël 2022, il leur promettra un car de prostituées. Il savait y faire, le Cavaliere, pour motiver ses hommes.
Berlusconi, n’en déplaise à Alba, était bien le dernier empereur, celui de Rome.
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