Par WD
Sur un site où il y avait 39 menhirs, identifiés par la direction régionale des affaires culturelles (DRAC) (1), référencé comme un lieu de patrimoine à préserver, il y a la mise en chantier d’un magasin Mr. Bricolage dont le permis de construire a été délivré par la mairie de la ville à la fin du mois d’août 2022 à la SAS Au marché des Druides.
La destruction de ces menhirs plantés là depuis 7000 ans s’est opérée dans une discrétion coupable.
En effet, l’annihilation d’un site archéologique, de surcroît mondialement connu, est illégale.Moralement, c’est scandaleux.Ce site était déjà dans le liste indicative de l’Unesco et était pressenti à rentrer au Patrimoine mondial du dit Unesco.
Par ailleurs, en décembre 2014, un précédent permis de construire avait été refusé par les services de l’État à cette même SAS Au marché des Druides. À l’époque, un diagnostic archéologique avait alors été mené et avait conclu que des travaux sur le site des menhirs auraient conduit à « affecter des éléments du patrimoine archéologique ».
Que disent le maire et le gérant de cette SAS tous les deux sacrilèges ? L’édile, Olivier Lepick, prétend qu’il n’était pas au courant du placement de la zone concernée sur l’Atlas des patrimoines alors qu’il est le président de l’association « Paysages des mégalithes » (2), association qui porte le dossier de candidature au patrimoine mondial de l’Unesco. Prendre à ce point les gens pour des jambons ça dépasse l’entendement.
Il va encore plus loin, comme si sa mauvaise foi n’était mise à nu, en jouant sur une erreur dans la mise à jour du Plan local d’urbanisme (PLU) depuis les découvertes réalisées en 2015. Pour lui, l’erreur serait donc due au fait que la Drac avait inscrit le lieu de découverte des menhirs en zone de prescription dans l’ancien Plan d’occupation des sols (POS). Mais pas dans le PLU. Le gros enfumage que voilà, fait non pas avec du bois de hêtre, mais avec un bon gros pneu bien pourri. De sa position tant de maire que de président d’une association à portée patrimoniale, il ne pouvait ignorer la teneur législative de la situation. Sa mauvaise foi est flagrante.
Quant au gérant de la SAS, Stéphane Doriel, il assure : « aucun service, aucun document ne nous a jamais avertis d’une prescription » et il explique même que le précédent permis refusé en 2014 « l’avait été en raison d’une problématique de zone humide ». Il rajoute comme un illettré ne connaissant pas sa périphérie historique « Je ne suis pas archéologue, je ne connais pas les menhirs ». Pas besoin d’être une personne cultivée pour comprendre que ce site à haute valeur historique doit être conservé. La réputation de Carnac est liée directement à ces alignements mégalithiques où le secteur économique du tourisme exploite pleinement cette ressource à forte valeur ajoutée. Pour gagner 4 sous, on détruit du patrimoine, on éradique une partie de notre héritage commun, on invisibilise notre histoire. On peut même dire qu’à ce niveau, c’est un crime contre le devoir de mémoire. Bravo messieurs.
Une enquête doit s’ouvrir impérativement pour révéler ou non une collusion aux effets dévastateurs patrimonialement parlant. Le mal est fait, certes, mais ceci ne doit pas nous empêcher à chercher la vérité et à extirper des égouts les sombres motifs qui ont fomenté cette catastrophe archéologique.
1)- http://atlas.patrimoines.culture.fr/atlas/trunk/
2)- https://www.megalithes-morbihan.fr/
Source : WD
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