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par Bertrand Scholler
Voici une série de questions auxquelles j’ai répondu lors d’un entretien pour Izvestia.
- Récemment, divers exercices des pays de l’OTAN sont devenus plus fréquents en Europe. En ce moment, Arctic Challenge 2023 se déroule en Scandinavie et Saber Guardian 23 se déroule en Moldavie. À partir du 12 juin se tiendra en Allemagne Air Defender 23. Dans les conditions actuelles de confrontation avec la Russie, une telle activité de l’OTAN semble particulièrement alarmante. Qu’est-ce qui l’explique ? Quels sont les principaux objectifs de ces exercices ? À quoi se prépare le bloc militaire ?
Même le dernier porte-avions américain USS Gerald R. Ford est arrivé en Norvège pour les exercices. Est-il possible de dire que de telles manœuvres militaires sont une sorte de démonstration de force ?
Dans le même temps, la Norvège et la Moldavie accueillent respectivement une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’OTAN et un sommet de la Société politique européenne. Les deux réunions discutent de l’unité de l’OTAN et de l’Europe, de la poursuite de l’assistance militaire à l’Ukraine et du futur système de sécurité en Europe. Quelle est la tâche principale de l’UE et de l’OTAN concernant le conflit en Ukraine et en Russie ? Quels objectifs les pays essaient-ils d’atteindre ?
Au cours des derniers mois, de nombreux pays européens ont commencé à parler de la pénurie de leurs propres munitions en raison de l’assistance militaire à l’Ukraine. Le Parlement européen va approuver en urgence la loi sur le soutien à la production de munitions. Peut-on désormais parler de la transition de l’économie des pays européens vers une économie militaire ? Cela signifie-t-il que les pays de l’UE et de l’OTAN commencent à participer activement au conflit ukrainien ?
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a déclaré que sans un tel plan d’urgence, le conflit en Ukraine pourrait prendre fin. Est-ce vrai ? Cela signifie-t-il que l’UE et l’OTAN sont déterminées à résoudre le conflit par des moyens militaires ?
Les pays occidentaux se préparent à commencer les livraisons de chasseurs F-16 à l’Ukraine. Peuvent-ils renverser la vapeur ? Il y avait déjà des chars, il y avait des missiles, des systèmes de défense aérienne, quelle est la prochaine étape ?
Ce qui est net, c’est que la taille et la fréquence des entraînements militaires OTAN, sont croissants.
Des armes de guerres capables de déclencher un cataclysme s’approchent sans cesse des fronts chauds, que sont l’Ukraine et Taïwan, car Russes et Chinois y répondent toujours du tac o tac.
En Ukraine, en particulier, nous avançons sur un terrain inconnu, avec une réalité militaire qui ne se traduit pas, logiquement, dans la réalité diplomatique.
Ainsi l’armée Ukrainienne qui a perdu des pans entiers de ses forces, dont une part significative lors de la bataille de Bakhmut, remportée largement par les troupes des mercenaires de Wagner (soutenues par artillerie et aviation Russes).
Nous vivons donc dans un Monde où la réalité des discours et des infos prime sur celle des faits.
Peut importe le réel, seul compte le récit ?
L’occident en contrôle l’essentiel, c’est un art dans lequel elle dispose d’un avantage sans limite.
Quand on observe cela avec une forme de distance, on se demande comment un tel édifice de propagande et de mensonges tient et surtout combien de temps cela peut durer ?
La panoplie de réponses possibles est vertigineuse, mais il est constant de noter que rien ne semble capable d’ébranler la fuite en avant.
J’explique cela par la crise des dettes et l’interdépendance entre la plupart des pays du monde, au moyen des grandes organisations internationales (imaginez le pouvoir de nuisance de la seule CPI, et du mandat d’arrêt international émis contre Poutine) ou des sanctions économiques (comment un autre Pays que la Russie pourrait avoir la moindre résilience face aux sanctions d’un occident qui contrôle encore largement la finance mondiale (place du $ et de l’€ comme monnaies d’échanges et de réserves, SWIT, BRI, FMI, BM, OMC, etc.) et les médias internationaux (dans l’histoire récente, à chaque guerre les médias sont bombardés par l’occident, puis elle les prend en main).
Et aussi une sorte de mythe du «un pour tous et tous pour un», de l’occident, alors que c’est plutôt «tout pour moi et rien pour vous et eux…»
Ainsi les déclarations récentes de Borell, mais encore plus le discours de clôture de la Société Politique Européenne (SPE) en Moldavie, lors duquel le président Macron, inspirateur de la chose dont la vocation officielle est la Paix, n’a finalement proposé que l’option de la guerre.
Son discours a créé un malaise chez de nombreux présidents présents, qui ont eu le sentiment d’être tombé dans un piège.
Les dirigeants Russes eux ne s’y sont pas trompés, leurs réactions a mis en évidence qu’ils séparaient malgré l’apparence unie et collégial du discours, la France des autres pays. Bref, notre président est démasqué pour son rôle ?
source : Bertrand Scholler
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