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par Sputnik Afrique
La fin du règne du dollar et la mise en place d’une monnaie de réserve alternative peuvent offrir de nouvelles opportunités aux pays des BRICS, a expliqué à Sputnik l’économiste Ashraf Patel.
Un pas de plus vers l’autonomie. La mise en place d’une nouvelle monnaie de réserve, concurrente au dollar, est l’un des sujets brûlants ces derniers temps au sein des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). Elle pourrait fluidifier les échanges commerciaux et permettre de contourner certaines sanctions occidentales, a expliqué à Sputnik l’économiste Ashraf Patel, chercheur au Global Dialogue Institute.
«La monnaie de réserve des BRICS est une possibilité des plus prometteuses. En travaillant au niveau bilatéral (Chine-Brésil, etc.) et au niveau régional (Brésil-Argentine), cela peut augmenter les flux commerciaux. Les biens produits peuvent également contourner les restrictions commerciales, en étant réexportés depuis un pays tiers», détaille-t-il ainsi.
La création d’une telle monnaie pourrait aussi permettre de s’éloigner des risques pesant sur le dollar, alors que la dette publique américaine atteint des sommets. «Le système financier national américain n’est pas viable» souligne l’économiste, tandis qu’un accord entre démocrates et républicains pour relever le plafond de la dette au-dessus des 31 400 milliards de dollars a mis du temps à se dessiner.
Stabilité économique
Le simple fait que les BRICS puissent désormais proposer une monnaie de réserve alternative prouve d’ailleurs que le groupe a le potentiel pour fournir une «stabilité économique à large assise» au niveau mondial, explique encore Ashraf Patel.
Les cinq sont par ailleurs «plus cohérents en matière d’équilibre» géopolitique que l’Occident, prônant un modèle «plus inclusif» et multilatéral sur des sujets comme le changement climatique ou le commerce équitable, souligne l’économiste.
Les BRICS sont par ailleurs riches de leur diversité, chaque pays présentant des profils économiques et politiques différents. Le géant énergétique russe côtoie ainsi la Chine, championne de la construction d’infrastructures, ainsi que le Brésil et l’Afrique du Sud, attachés au non-alignement, rappelle Ashraf Patel.
«La Chine est un leader incontesté en matière de développement substantiel et de financement des infrastructures à l’échelle mondiale. La Russie est un acteur clé sur les marchés de l’énergie et dans la région eurasienne […] L’Afrique du Sud et le Brésil sous Lula sont plus favorables au Tiers monde et au Sud en développement ; ils adoptent des positions plus non-alignées dans les affaires mondiales. Il y a des nuances», énumère-t-il ainsi.
La potentielle adhésion de membres supplémentaires, comme l’Algérie ou l’Argentine, viendrait encore enrichir les débats et ouvrir de nouveaux horizons, conclut l’économiste.
source : Sputnik Afrique
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