dimanche 21 mai 2023
Un peu partout dans le monde, notamment dans plusieurs pays d’Amérique du Sud et en Belgique, on propose de supprimer la mention du sexe sur les documents d’identité. Cela entraîne soit des articles assez neutres qui s’interrogent, comme celui-ci de Marianne : Plus de mention du sexe sur les cartes d’identité en Belgique, soit des éjaculations de haine transphobe d’idiots utiles comme il en pullule malheureusement dans les réseaux anti-covidistes.
Il est bien évident, comme le souligne à juste titre l’auteure de l’article de Marianne, que la question que l’on est en droit de se poser est la justification de cette « innovation ». Pour une fois, des gouvernements donnent un semblant de jeu au carcan liberticide qui resserre son emprise sur nous depuis cent ans, mais il le justifie d’une façon inacceptable : ce serait pour une ultra-minorité de « non-binaires ». Idiots utiles de tomber dans le panneau, de monter au créneau contre les « LGBT » et de vociférer leur haine des transgenres, exactement comme ils sont tombés dans le panneau de la paille « tableau de Miriam Cahn » qui cache la poutre « brigittegate » comme je l’ai montré dans cet article. Quel est le but des criminels mondialistes qui pratiquent ce genre d’effets d’annonce, d’après vous ?
Diviser pour mieux régner
Ben dame, de diviser les nations en minorités hostiles. Diviser pour mieux régner. Quoi de nouveau ? Quand les mondialistes qui ont pris le pouvoir en France nous amusent avec un nième projet de loi soi-disant contre la pornographie sur Internet, consistant sous prétexte de « protéger les mineurs », à obliger les adultes à donner leurs données personnelles à des fournisseurs de contenu porno, comment peut-on être naïf au point de gober que la macronie qui a poussé à l’injection des enfants, les a bâillonnés, culpabilisés, leur fait subir de la propagande LGBT dans les écoles, et dont la prétendue Première dame est un prédateur sexuel, voudrait « protéger les mineurs » ? Donc d’un côté on voudrait supprimer la mention du genre sur les documents d’identité, et de l’autre, en commençant de façon très maligne par les utilisateurs de sites porno, on voudrait nous habituer à donner toutes nos données d’identité quand nous allons sur un site… Pierre Jourde a trouvé une très belle formule pour ça : Tyrannie vertueuse.
Voici ce qu’écrivait Alexandra David-Néel dans L’Inde où j’ai vécu, Pocket, 1951 :
« Un de mes étonnements est que les hommes, après avoir goûté d’une large mesure de liberté, aient pu y renoncer ; bien plus, qu’un grand nombre d’entre eux ignorent qu’il y a un peu plus de cinquante ans [1], chacun de nous pouvait parcourir la terre à son gré. Cinquante ans, cela ne nous fait pas remonter à une époque préhistorique ; il serait naturel que l’on se souvînt des coutumes qui prévalaient alors ou, tout au moins, qu’on en eût connaissance.
Me faut-il donc réveiller les souvenirs endormis de certains de mes lecteurs et éclairer les autres ? Au temps béni où j’abordai à Ceylan pour la première fois, les passeports étaient inconnus, comme l’étaient aussi les multiples vaccinations que l’on inflige maintenant aux hommes transformés en cobayes pour l’instruction – ou le simple amusement – de quelques expérimentateurs dilettantes [2].
Quelle sinistre farce que les Assemblées, les Congrès où, à grand renfort de discours, des politiciens prétendent préparer l’union des peuples ! Nous y étions arrivés, en partie ; il ne restait aux frontières que des barrières douanières peu gênantes. On se promenait à son gré de par le monde, emportant avec soi autant d’argent qu’on le pouvait pour subvenir à ses besoins.
Aujourd’hui, les peuples sont parqués en des cages distinctes en attendant le moment où ils franchiront de nouveau les clôtures qui les séparent pour se ruer les uns contre les autres et s’entre-détruire ».
Voici maintenant un extrait de La France contre les robots de Georges Bernanos (1947) :
« C’est le mot de criminel dont le sens s’est prodigieusement élargi, jusqu’à désigner tout citoyen peu favorable au Régime, au Système, au Parti, ou à l’homme qui les incarne. Le petit bourgeois français n’avait certainement pas assez d’imagination pour se représenter un monde comme le nôtre si différent du sien, un monde où à chaque carrefour la Police d’État guetterait les suspects, filtrerait les passants, ferait du moindre portier d’hôtel, responsable de ses fiches, son auxiliaire bénévole et public. Mais tout en se félicitant de voir la Justice tirer parti, contre les récidivistes, de la nouvelle méthode, il pressentait qu’une arme si perfectionnée, aux mains de l’État, ne resterait pas longtemps inoffensive pour les simples citoyens. C’était sa dignité qu’il croyait seulement défendre, et il défendait avec elle nos sécurités et nos vies. Depuis vingt ans, combien de millions d’hommes, en Russie, en Italie, en Allemagne, en Espagne, ont été ainsi, grâce aux empreintes digitales, mis dans l’impossibilité non pas seulement de nuire aux Tyrans, mais de s’en cacher ou de les fuir ? Et ce système ingénieux a encore détruit quelque chose de plus précieux que des millions de vies humaines. L’idée qu’un citoyen, qui n’a jamais eu affaire à la Justice de son pays, devrait rester parfaitement libre de dissimuler son identité à qui lui plaît, pour des motifs dont il est seul juge, ou simplement pour son plaisir, que toute indiscrétion d’un policier sur ce chapitre ne saurait être tolérée sans les raisons les plus graves, cette idée ne vient plus à l’esprit de personne. Le jour n’est pas loin peut-être où il nous semblera aussi naturel de laisser notre clef dans la serrure, afin que la police puisse entrer chez nous nuit et jour, que d’ouvrir notre portefeuille à toute réquisition. Et lorsque l’État jugera plus pratique, afin d’épargner le temps de ses innombrables contrôleurs, de nous imposer une marque extérieure, pourquoi hésiterions-nous à nous laisser marquer au fer, à la joue ou à la fesse, comme le bétail ? L’épuration des Mal-Pensants, si chère aux régimes totalitaires, en serait grandement facilitée ».
Et voici Victor Hugo ronchonnant contre le maire de Barfleur qui lui interdit une sortie en mer, sous prétexte qu’il n’a pas un passeport en règle : « Nous sommes tous sujets au gendarme, au douanier, au maire de village, aux tracasseries de police, de passeports et d’octroi. Je sais bien qu’il en est ainsi pour tout le monde, et que cela s’appelle l’égalité. Je voudrais bien savoir si cela s’appelle aussi la liberté. En général, en France on abandonne trop volontiers la liberté, qui est la réalité, pour courir après l’égalité, qui est la chimère. C’est assez la manie française de lâcher le corps pour l’ombre ».
Je termine par une citation de votre serviteur :
« Il y a cinq catégories d’esclaves. Ceux qui aiment que leur maître les fouette ; ceux qui aiment le fouet mais renversent leur maître pour s’emparer du fouet et se fouetter eux-mêmes ; ceux qui aiment le fouet mais renversent leur maître pour s’emparer du fouet et en fouetter leur maître ; ceux qui aiment le fouet mais prennent la place du maître, s’emparent du fouet et en fouettent les autres ; et ceux qui n’aiment pas le fouet, le prennent, et le détruisent.
Choisis ton camp, camarade ! » (Lionel Labosse, Altersexualité, Éducation et Censure, Publibook, 2005)
Bref, comme dit Bernanos, « cette idée ne vient plus à l’esprit de personne ». Il suffit de ressortir de notre vieille commode nos vieux papiers d’identité, à l’époque où on ne vous les confisquait pas comme maintenant, dans le but justement que nous perdions la mémoire de la privation progressive de nos libertés. Et alors nous découvrons que la mention du genre n’existait pas sur la carte d’identité française en 1988 !
Conclusion : si vous vous scandalisez que les méchants LGBT machin blabla, blabla, eh bien je suis désolé, mais vous êtes un idiot utile, vous tombez « dans le panneau des grimaciers » selon le mot de Don Juan.
La mention du sexe sur les documents d’identité est totalement inutile. C’est un non sujet. Battons-nous pour les sujets qui en valent le coup. Battons-nous pour la Liberté, brisons le fouet !
Voici pour terminer une phrase de Marguerite Duras dans L’Amant, qui a fait scandale : « Collaborateurs, les Fernandez. Et moi, deux ans après la guerre, membre du P. C. F. L’équivalence est absolue, définitive. C’est la même chose, la même pitié, le même appel au secours, la même débilité du jugement, la même superstition disons, qui consiste à croire à la solution politique du problème personnel ».
Eh oui, n’en déplaise aux idiots utiles, quand je lis certaines saillies sous la plume de camarades complotistes ou anti-covidistes, j’y trouve parfois « la même débilité du jugement » que chez le troupeau collabo. Ne soyons pas d’un camp ou d’un autre, mais par pitié, réfléchissons avant de mettre en branle Le juke-box de l’indignation !
Est-ce si impossible de comprendre que la question de l’identité de genre sur les documents d’identité est un rideau de fumée pour nous empêcher de voir le bulldozer de l’identité numérique qui avance sur nous comme sur la place Tian-An-Men en juin 1989 ?
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[1] Exactement avant 1914.
[2] À propos de prophylaxie, je lis, dans un journal, qu’au Brésil l’on oblige les passagers descendant de l’avion, à se laisser mettre un thermomètre dans la bouche, le même thermomètre servant pour tous, après avoir été rapidement trempé dans un liquide supposé être désinfectant.
Source: Lire l'article complet de Profession Gendarme