Par WD
Le grand public prit connaissance du Plan Kalergi par le biais des déclarations et positionnements du tandem Hollande-Merkel. Entendre n’est pas comprendre, et la plèbe européenne continua son relâchement intellectuel pour ne pas dire persévéra dans sa torpeur mentale.
Pour connaître grossièrement le personnage Richard Coudenhove-Kalergi, il suffit de consulter sa fiche sur Wikipédia. Elle vous enseignera qu’il fut réformé en 1914 comme Jean Monnet, l’autre père fondateur de l’Europe. Les deux personnages savaient que les fruits de la guerre ne sont récoltés que par les industriels et que sauver ses miches est plus important que tous les discours exaltant toute philosophie patriotique, somme toute sophistique.
En 1923, il publie à Vienne son livre Paneuropa. En 1924, sont créées les éditions paneuropéennes et le mouvement paneuropéen avec le soutient financier de la banque Warburg connue pour sa participation active et créative de la trop bien connue Banque Fédérale (la Fed) et ses financements de Lénine et de la révolution bolchevique. La Fed fut crée en Décembre 1913, en loucedé durant les fêtes, par le Federal Reserve Act.
C’est vraisemblablement au Vème Congrès paneuropéen en 1943 à New York que la véritable finalité de cette vision du monde prit la forme de la gouvernance mondiale. Apparemment, à l’insu de son fondateur d’après des sources sur la toile.
En 1950, Richard Coudenhove-Kalergi reçoit le Prix Charlemagne. Ce n’est que six ans après sa mort survenue en 1972 que le Plan qui porte son nom sort du chapeau pointu du Nouvel Ordre Mondial.
On attribue beaucoup de choses à la pensée de Kalergi surtout des volontés négatives d’ordre ethnoculturel comme « l’importation massive de populations africaines et asiatiques en Europe afin de métisser les Européens blancs. pour arriver à une espèce unique, monochrome, métisse et abâtardie, dominée par la super-élite, celle-ci étant réduite aux socialistes et aux juifs qui auraient seuls la nationalité de la Nouvelle République Mondiale, le peuple restant apatride pour qu’il oublie à la longue le mot Patrie ». Hors, lors de sa conférence du 17 Mai 1939 à l’hôtel Ambassadeur à Paris, il s’appesantit sur « L’Europe doit être une Europe majoritairement blanche, chrétienne : tendance sociale et humanitaire chrétienne, foi chrétienne portée par un esprit héroïque et chevaleresque, afin qu’elle reprenne son rôle à la tête de la planète ». Ce propos contrarie le premier plus haut.
En 1966, au Xème Congrès paneuropéen à Vienne, il se déclare « déçu par l’orientation prise par l’Europe. Il déplore la fonctionnarisation du Conseil de l’Europe et du Parlement européen ». D’après certains observateurs, « Il demande une politique étrangère commune afin de tenir tête aux États-Unis pour pouvoir arrêter d’être toujours à la remorque des États-Unis et de l’OTAN dont il demande la restructuration. Il veut un renforcement de la coopération technologique intra-européenne afin de faire de l’Europe la première puissance économique du monde ». Nous sommes loin de la louange du nouvel ordre mondial et d’une alerte soumission à l’hégémonie américaine. Il avoue justement « douter de la volonté des dirigeants (de l’époque) d’aller vers l’Europe des Nations ». Il perçoit l’énarque.
Après tant de propagandes donnant des contradictions majeures entre le réel discours de Kalergi et un certain développement économico-politique présenté en son nom, qu’elle était sa réelle pensée ? Est-ce que le Plan Kalergi est un faux tels les Protocoles des sages de Sion, mais qui restent malgré tout un réel acte pratique, une volonté supérieure ? J’avoue ne pas m’être coltiné toute son œuvre. J’ai autre chose à faire de plus pertinent à cette heure. Toutefois, je puis assurer qu’il s’est complètement planté sur le mythe de Prométhée. Il voit en lui « Le porteur de lumière, qui amène l’étincelle divine sur Terre, qui se révolte contre l’harmonie céleste, contre l’ordre du monde divin ». Il l’assimile au concept de Lucifer, « Le prince de cette Terre, le père du combat, de la technique, des Lumières et du progrès, le leader de l’humain dans sa lutte contre la nature. L’esprit de l’Europe a brisé le despotisme et la domination violente des forces de la nature ». « D’un animal effacé et faible, l’humain s’est propulsé au rang de maître de la Terre ». Je vous laisse le soin de développer ou l’antithèse ou l’exégèse.
Si Pagnol voyait en Paris le point de convergence des génies des Provinces venus apporter les lumières de leurs arts respectifs, Kalergi voyait dans la ville l’opportunité de se délivrer des lois de la nature, de créer un Homme nouveau. Cette vision délivre finalement tous les délires sociétaux actuels. Elle en est l’archétyque voué pour le pire ou le meilleur.
Pour vous faire une idée personnelle de la pensée du personnage, je vous laisse le soin de lire des extraits que j’ai choisi pour vous. Ils sont extirpés de trois de ses livrets :
Idéalisme pratique, écrit en 1925, le plus connu et le plus controversé.
Apologie de la technique, écrit en 1922.
Pacifisme, écrit en 1924.
Que ceux qui connaissent ces textes me pardonnent si ma sélection ne leur sied que tièdement. Il se peut que j’ai omis de rapporter ici des passages fondamentaux pour eux, secondaires pour moi. Tout choix en la matière est une subjectivité, il faut bien en convenir.
IDÉALISME PRATIQUE – 1925
Le matérialisme pratique est un eudémonisme. Celui qui ne croit pas en un idéal, n’a aucune raison de se battre ou de souffrir pour un idéal. En effet il ne connaît et ne reconnaît qu’une seule valeur : le plaisir et qu’un seul mal : la douleur.
L’humain de la campagne croit au pouvoir de la nature sur les humains, l’humain de la ville croit au pouvoir des humains sur la nature. L’humain rustique est un produit de la nature, l’humain de la ville un produit social ; celui-ci voit le but, la mesure et le sommet du monde dans le cosmos, celui-là dans l’humanité.
L’humain de la ville et de la campagne ne se connaissent pas l’un et l’autre ; c’est pourquoi ils se mécomprennent et se méfient l’un de l’autre, vivant dans une relation d’hostilité larvée ou ouverte. Il y a quantité de slogans sous lesquels se dissimule cet antagonisme élémentaire : l’Internationale rouge et verte ; l’industrialisme et l’agrarianisme ; le progrès et le réactionnisme.
Les parents et les grands-parents du paysan (…) transmettent à leurs enfants et à leurs descendants, en des degrés divers, ce qu’ils ont de commun : leurs traits, leurs tendances de volonté, leurs
passions, leurs préjugés, leurs inhibitions. Les traits essentiels qui résultent de cette consanguinité sont : la fidélité, la piété, le sens de la famille, l’esprit de caste, la constance, l’obstination, l’énergie.
Les métis allient souvent l’absence de caractère, l’absence d’inhibitions, la faiblesse de la volonté, l’inconstance, l’impiété et l’infidélité avec l’objectivité, la polyvalence, la vivacité spirituelle, l’absence de préjugés et l’ouverture d’horizon. Les métis se différencient constamment de leurs parents et de leurs grands-parents ; chaque génération est une variation de la précédente, aussi bien dans le sens de l’évolution que de la dégénération.
La race du futur, négroïdo-eurasienne, d’apparence semblable à celle de l’Égypte ancienne, remplacera la multiplicité des peuples par une multiplicité des personnalités. En effet d’après les lois de l’héritage, avec la diversité des ancêtres grandit la diversité des descendants, et avec l’uniformité des ancêtres grandit leur uniformité. Dans les familles consanguines, un enfant ressemble à l’autre : car tous représentent le seul type familial commun. Dans les familles métissées, les enfants se différencient davantage les uns des autres : chacun forme une nouvelle variation des éléments divergents des parents et des grands-parents.
La force d’agir, la bravoure, la grandeur, la liberté, la puissance, la gloire et l’honneur : ce sont les idéaux du paganisme ; tandis que l’amour, la clémence, l’humilité, la compassion et l’abnégation sont des idéaux chrétiens. Mais la barbarie rustique et la consanguinité favorisent sans aucun doute le développement de la mentalité païenne, la civilisation urbaine et le mélange le développement de la mentalité chrétienne.
Le christianisme et le socialisme sont des produits internationaux de la grande ville. Le christianisme a pris naissance, en tant que religion mondiale, dans la métropole sans race de Rome ; le socialisme dans les villes industrielles occidentales aux nationalités mélangées. Ces deux manifestations de la mentalité chrétienne sont construites sur l’internationalisme. La résistance contre le christianisme a émané de la population rurale, tout comme aujourd’hui c’est encore le peuple de la campagne qui oppose la plus forte résistance à la réalisation du mode de vie socialiste.
La quasi-totalité de l’éthique européenne s’enracine dans le judaïsme. Tous les précurseurs d’une morale chrétienne religieuse ou non, de Saint Augustin à Rousseau, Kant et Tolstoï, étaient
des Juifs par choix, au sens spirituel ; Nietzsche est le seul éthicien européen non juif et païen.
Il y a deux millénaires, les premiers chrétiens n’étaient pas des Pharisiens et des Sadducéens, des héritiers et des renouvelleurs de la tradition mosaïque ; aujourd’hui ce ne sont ni les sionistes, ni les chrétiens, mais les leaders juifs du socialisme.
Ce qui sépare principalement les Juifs des citadins moyens est le fait qu’ils soient des humains consanguins. La force de caractère alliée à l’acuité spirituelle prédestine le Juif à devenir, à travers ses exemples les plus éminents, un leader de l’humanité urbaine, un faux ou véritable aristocrate de l’esprit, un protagoniste du capitalisme comme de la révolution.
L’aristocratie féodale est en déclin, l’aristocratie de l’esprit en devenir. Le temps intermédiaire se nomme démocratique, mais est en vérité dominé par la pseudo-aristocratie de l’argent.
La victoire de l’absolutisme sur le féodalisme a signifié la première victoire de la ville sur la campagne et, en même temps, la première étape dans la série des victoires de la noblesse de l’esprit, et dans la chute de la noblesse d’épée. À la médiévale dictature de la campagne sur la ville s’est substituée la moderne dictature de la ville sur la campagne.
Le chaos de la politique moderne, ne prendra fin que si une aristocratie spirituelle s’approprie les instruments de pouvoir de la société : poudre, or, encre d’imprimerie, et les utilise pour le bien de la communauté. Le bolchevisme russe représente une étape décisive vers ce but. Un petit groupe d’aristocrates de l’esprit communistes y régit le pays, rompant sciemment avec le démocratisme ploutocrate qui domine aujourd’hui le reste du monde.
Le capitalisme et le communisme sont tous deux rationnels, tous deux mécanicistes, tous deux abstraits, tous deux urbains. L’état-major de ces deux partis se recrute dans la race des leaders spirituels européens : dans le judaïsme. Le capitalisme et le communisme sont tous deux rationnels, tous deux mécanicistes, tous deux abstraits, tous deux urbains.
L’école nourrit ou empoisonne l’âme de l’enfant ; la presse nourrit ou empoisonne l’âme de l’adulte. L’école et la presse sont aujourd’hui toutes deux aux mains d’une intelligentsia dénuée d’esprit : la remettre aux mains de l’esprit serait la plus haute tâche de toute politique idéale, de toute révolution idéale.
Aujourd’hui la démocratie est une façade de la ploutocratie : comme les peuples ne toléreraient pas la ploutocratie nue, il leur est laissé le pouvoir nominal, tandis que le pouvoir effectif repose dans les mains des ploutocrates. Dans les démocraties républicaines comme monarchiques, les hommes d’État sont des marionnettes, les capitalistes des tireurs de ficelles : ils dictent les lignes directrices de la politique, ils dominent les électeurs par le biais de l’achat de l’opinion publique, les ministres par le biais des relations commerciales et sociétales.
La ploutocratie d’aujourd’hui est plus puissante que l’aristocratie d’hier : car rien ne se situe au-dessus d’elle sinon l’État qui est son outil et son complice.
La classe qui domine aujourd’hui est dénuée de tout sentiment de responsabilité, de toute culture et de toute tradition. Tandis que la vision du monde du féodalisme était héroïco-religieuse, la société ploutocrate actuelle ne connaît pas de plus hautes valeurs que l’argent et la bonne vie : la valeur d’un humain est indexée sur ce qu’il a, et non sur ce qu’il est.
Propulsée par la conjoncture de guerre, une nouvelle ploutocratie de petits trafiquants a commencé à dissoudre et repousser l’ancienne ploutocratie des entrepreneurs. Les entrepreneurs sont les leaders de l’économie — les petits trafiquants en sont les parasites. Pour les profits liés au trafic ou à la spéculation, la chance et l’absence d’égards sont plus nécessaires que des dons de volonté et d’entendement.
Aucune aristocratie ne peut s’affirmer durablement sans autorité morale. Dès que la classe dominante cesse d’être un symbole des valeurs éthiques et esthétiques, sa chute devient inévitable.
Les ploutocrates se sentent, dans leur écrasante majorité, légitimés à bâtir, de façon irresponsable, leur bonne vie sur la misère des masses. Au lieu d’être des administrateurs bienveillants de l’humanité, ils en sont les exploiteurs, au lieu d’être des leaders, ce sont des induiseurs en erreur.
Une politique démocratique peut être eudémoniste — une politique évolutionniste doit être aristocratique. Pour s’élever, pour avancer, des buts sont nécessaires ; pour atteindre des buts, des humains sont nécessaires, qui posent des buts, qui mènent aux buts : des aristocrates. L’aristocrate en tant que leader est un concept politique.
Pour acquérir des connaissances, une seule vie suffit : pour éduquer les instincts, cela nécessite l’action conjointe de beaucoup de générations.
En regardant dans l’histoire du peuple juif, on est éclairé quant à son avance dans le combat pour le leadership de l’humanité. Il y a deux millénaires, le judaïsme était une communauté religieuse, composée d’individus éthiquement et religieusement prédisposés, provenant de toutes les nations du cercle culturel antique, avec un foyer central hébraïco-national situé en Palestine. À cette époque déjà, ce n’était pas la nation qui représentait ce qu’il y a de commun, ce qui réunit et ce qui prime, mais plutôt la religion. Au cours du premier millénaire de notre ère, sont entrés dans cette communauté de croyance des prosélytes issus de tous les peuples, avec pour finir, le roi, la noblesse et le peuple des Khazars mongols, les seigneurs du sud de la Russie. Ce n’est qu’à partir de là que la communauté religieuse juive s’est refermée en une communauté artificielle de peuples, et isolée de tous les peuples restants.
L’antisémitisme moderne est l’une des nombreuses manifestations réactionnaires des médiocres contre l’éminence ; c’est une forme moderne d’ostracisme, dirigée contre un peuple entier. En tant que peuple, le judaïsme fait l’expérience du combat éternel de la quantité contre la qualité, des groupes de valeur moindre contre des individus de valeur plus élevée, des majorités de valeur moindre contre des minorités de valeur plus élevée.
Du fait qu’ils soient issus d’une communauté religieuse internationale et non d’une race locale, les Juifs sont le peuple au sang le plus mélangé ; du fait qu’ils soient isolés du reste des peuples depuis un millénaire, ils sont le peuple à la consanguinité la plus forte. Les élus réunissent donc en eux, à l’instar de la haute noblesse, la force de volonté avec l’acuité d’esprit, tandis qu’une autre partie des Juifs allient les manques de la consanguinité avec les manques du mélange sanguin : l’absence de caractère avec la limitation. Ici, le plus saint des sacrifices de soi côtoie le plus limité des égotismes, l’idéalisme le plus pur côtoie le matérialisme le plus crasse. Ici aussi la règle s’applique : plus un peuple est métissé, plus ses représentants sont dissemblables les uns des autres, plus il est improbable de construire un type unique.
L’humain noble du futur ne sera ni féodal ni juif, ni bourgeois ni prolétaire : il sera synthétique. Les races et les classes, dans le sens d’aujourd’hui, disparaîtront, les personnalités demeureront.
La noblesse du passé était construite sur la quantité : la noblesse féodale sur le nombre d’ancêtres ; la noblesse ploutocrate sur le nombre de millions. La noblesse du futur reposera sur la qualité : sur la valeur personnelle, la perfection personnelle ; sur l’accomplissement du corps, del’âme, de l’esprit.
De cette noblesse de hasard d’aujourd’hui sortira la nouvelle race nobleinternationale et intersociale de demain. Toutes les personnes éminentes en beauté, en force, en énergie et en esprit se reconnaîtront et s’attacheront d’après les lois secrètes de l’attraction érotique. Que tombent d’abord les limites artificielles érigées entre les humains par le féodalisme et le capitalisme — ensuite les femmes les plus belles reviendront automatiquement aux hommes les plus significatifs, les hommes les plus accomplis aux femmes les plus éminentes. Plus un homme sera ensuite parfait dans le physique, le psychique et le spirituel — plus le nombre de femmes parmi lesquelles il pourra choisir sera grand. Seule sera libre l’alliance des hommes les plus nobles avec les femmes les plus nobles, et inversement — les personnes de valeur moindre devront se satisfaire de personnes de valeur moindre. Ainsi, le mode d’existence érotique des personnes de valeur moindre et médiocres sera l’amour libre, celle des élus : le mariage libre. La nouvelle noblesse de reproduction du futur n’émergera donc pas des normes artificielles de la culture de castes humaine, mais plutôt des lois divines de l’eugénisme érotique.
Le socialisme, qui a commencé par l’abolition de la noblesse et par le nivellement de l’humanité, culminera dans la production de la noblesse, dans la différentiation de l’humanité. C’est ici, dans l’eugénisme social, que réside sa plus haute mission historique, qu’il ne reconnaît pas encore aujourd’hui : mener d’une injuste inégalité, en passant par l’égalité, vers une inégalité juste, en passant par les décombres de toute pseudo-aristocratie, vers une véritable nouvelle noblesse.
APOLOGIE DE LA TECHNIQUE – 1922
L’Européen, qui se prend pour le sommet de la civilisation, vit dans des villes non naturelles et laides, une vie non naturelle, laide, non libre, malsaine et inorganique. Avec des instincts atrophiés et une santé affaiblie, il respire dans des espaces empoussiérés un air fétide ; la société organisée, l’État, lui dérobe toute liberté de mouvement et d’action, tandis qu’un climat rude le contraint au travail à perpétuité. La liberté, qu’il possédait jadis, l’humain l’a perdue : et avec elle le bonheur.
Chaque pression et contrainte extérieures inhibe la liberté de l’épanouissement. Dans un monde déterminé, la liberté n’a aucune autre signification que : la dépendance de lois internes, tandis que l’absence de liberté signifie : la dépendance de conditions externes. Le produit de la liberté humaine est l’humain épanoui ; le produit de l’absence de liberté humaine : l’humain atrophié.
Il y a bien plus de tigres, d’éléphants, d’aigles, de poissons et d’insectes accomplis qu’il n’y a d’humains accomplis : car l’humain est, à travers la perte de sa liberté, atrophié et inabouti.
À travers la surpopulation, l’humain a perdu la liberté d’espace : partout il se heurte à ses congénères et leurs intérêts — c’est ainsi qu’il est devenu esclave de la société.
La non-liberté sociale atteint son point culminant dans la grande ville moderne, car ici la foule et la surpopulation sont maximales. Comme les humains n’y vivent pas seulement les uns à côté des autres, mais plutôt entassés les uns sur les autres, emmurés dans des blocs de pierre artificiels ; constamment surveillés et suspectés à travers les organes de la société, ils doivent spontanément se plier à d’innombrables lois et prescriptions.
Ce besoin général de puissance a été le père des guerres, des révolutions, et des combats entre les humains.
L’éthique peut métamorphoser l’Européen, à travers l’école, la presse et la religion, de prédateur en animal domestique et par ce biais le rendre mature pour une communauté libre — la technique peut, à travers l’augmentation de la production et la métamorphose des travaux forcés humains en travail des machines, offrir à l’Européen le temps libéré et la force de travail, dont il a besoin pour la construction d’une culture.
En Europe, seules deux classes humaines ont les présupposés pour le bonheur : les riches, qui peuvent faire et avoir tout ce qu’ils veulent — et les saints qui ne veulent pas faire ou avoir plus que ce que leur destin leur accorde. Les riches se conquièrent une liberté objective, à travers leur pouvoir de métamorphoser leurs congénères et les forces de la nature en organe de leur vouloir — les saints se conquièrent une liberté subjective, à travers l’indifférence avec laquelle ils affrontent les biens terrestres. Le riche peut s’épanouir vers l’extérieur — le saint vers l’intérieur. Tout le reste des Européens sont des esclaves de la nature et de la société : des forçats et des prisonniers.
Dans l’état actuel de l’éthique et de la technique, le maximum de ce que la politique pourrait atteindre serait la généralisation de la non-liberté, de la pauvreté et du travail forcé.
L’humanité cherche à repousser les dommages de la surpopulation à travers l’État, les dangers du climat à travers le travail.
L’Européen moyen moderne n’est plus un humain de nature — mais pas encore un humain de culture ; il n’est plus un animal — mais pas encore un humain ; il n’est plus une partie de la nature — mais pas encore maître de la nature.
L’Amérique est la plus haute amélioration de l’Europe.
Après une longue période de maturité, un peuple génial se détache toujours à nouveau de l’obscurité des temps, fait sauter le déroulement naturel de la culture et élève l’humanité à un niveau plus haut.
Le créateur de cet âge technique est le génial peuple-des-Prométhéens, l’Européen germanisé. La culture moderne repose tout autant sur son esprit d’inventeur que sur l’éthique des juifs, l’art des Hellènes et la politique des Romains.
Entre la liberté et la puissance, aucune frontière ne peut être tracée : la pleine jouissance de sa propre liberté blesse les intérêts d’autrui ; la puissance est la seule assurance d’une liberté sans entrave.
La guerre a été une forme spéciale de chasse, l’esclavage une forme spéciale de gardiennage d’animaux.
Les combats décisifs de l’humanité pour la liberté et la puissance se jouent aujourd’hui sur le front du travail.
Lavoisier a plus œuvré pour le développement humain que Robespierre et Bonaparte réunis.
La volonté de puissance est le mobile du progrès technique. Dans les forces de la nature, le technicien voit des maîtres tyranniques à déchoir, des adversaires à vaincre, des bêtes féroces à apprivoiser.
À travers l’augmentation de la surpopulation, la situation de l’Européen devient toujours plus inquiétante. (…) Les peuples européens ont entrepris deux essais pour améliorer cet état lamentable : la politique coloniale et le socialisme. (…) La migration propose encore à des millions d’humains une issue hors de l’enfer européen et devrait donc de toute façon être encouragée.
Le Nord plus pauvre mais plus fort pille systématiquement le Sud plus riche mais plus faible ; il lui vole richesse, liberté et otium et transforme ce vol en une augmentation de sa propre richesse, de sa propre liberté et de son propre otium. (…) À la longue, ce moyen doit échouer : car son inéluctable conséquence est un monstrueux soulèvement des esclaves, qui finira par balayer les Européens hors des colonies colorées et détruira ainsi le fondement tropicale de la culture européenne.
En l’état actuel de la technique, la vie dans une Europe socialiste se résoudrait en une double activité : travailler pour manger et manger pour travailler. L’idéal d’égalité serait atteint, mais de la liberté, de l’otium et de la culture [99], l’Europe en serait plus éloignée que jamais.
Le socialisme se trompe lorsqu’il voit dans le capitalisme l’ultime cause du terrible travail forcé sous lequel gémit l’Europe ; car en vérité seule une partie très réduite du rendement européen s’écoule vers les capitalistes et leur luxe : la plus grande partie de ce travail sert à métamorphoser une partie du monde, de stérile à féconde, de froide à chaude, et à maintenir sur elle un nombre d’humains, qu’elle ne pourrait pas nourrir de façon naturelle.
L’hiver et la surpopulation de l’Europe sont des despotes plus durs et cruels que tous les capitalistes réunis : mais ce ne sont pas les politiciens qui mènent la révolution européenne contre ces impitoyables maîtres tyranniques — plutôt les inventeurs.
L’Europe devra se décider, soit à décimer sa population et commettre son suicide — soit à guérir à travers une augmentation considérable de la production ainsi qu’une amélioration de la technique.
La liberté et l’otium culturellement formés d’une minorité n’ont pu être créés qu’à travers la servitude et le surmenage de la majorité.
La culture de la grande ville est une plante fangeuse : car elle est portée par des humains dégénérés, maladifs et décadents qui sont, volontairement ou involontairement, tombés dans cette impasse de la vie.
C’est le but culturel de la technique que de proposer un jour à tous les humains les possibilités de vie dont disposent aujourd’hui ces millionnaires. C’est pourquoi la technique se bat contre la misère — non contre la richesse ; contre la servitude — non contre la domination. Son but est la généralisation de la richesse, de la puissance, de l’otium, de la beauté et du bonheur : non la prolétarisation, mais l’aristocratisation de l’humanité !
Le cinéma du futur aura incontestablement une influence plus grande sur la culture prolétarienne, que le théâtre n’en a eu sur la culture bourgeoise.
L’émancipation des femmes signifie le triomphe de la femme masculine sur la femme véritable, féminine ; elle ne conduit pas à la victoire — mais à l’abolition du féminin.
Depuis l’effondrement des trois grandes monarchies militaires européennes, il n’y a plus dans notre partie du monde que des États économiques : les problèmes économiques sont au centre de la politique intérieure et extérieur.
Le capitalisme et le communisme sont essentiellement apparentés, à l’instar du catholicisme et du protestantisme qui se sont considérés pendant des siècles comme des extrêmes contraires, et se sont de façon sanglante combattus par tous les moyens. Ce n’est pas leur différence, mais leur parenté, qui est à l’origine de la haine amère avec laquelle ils se persécutent mutuellement.
À travers la concurrence, le bénéfice et le risque, le capitalisme utilise un moteur insurpassable, qui maintient l’appareil économique en perpétuel mouvement : l’égoïsme. Chaque entrepreneur, inventeur, ingénieur et travailleur, se voit contraint dans l’État capitaliste de dépenser au maximum ses forces, pour ne pas être rattrapé par la concurrence et pour ne pas mourir. Les soldats et les officiers de l’armée du travail doivent pousser vers l’avant pour ne pas passer sous les roues.
En l’état actuel de l’éthique, l’égoïsme est, malheureusement, un moteur plus fort que l’idéalisme et à partir de là, la valeur de combat de l’armée du travail capitaliste est plus grande que celle de l’armée du travail communiste.
Plus la classe des travailleurs devient indépendante, consciente d’elle-même et éduquée — plus il devient impossible aux rentiers de les laisser travailler pour leurs intérêts privés.
Tout comme autrefois les condottieres conquéraient des principautés et fondaient des dynasties avec le sang de leurs mercenaires — de même les condottieres modernes, avec la sueur de leurs travailleurs, conquièrent des fortunes et des positions de pouvoir, et fondent des dynasties de ploutocrates. Tout comme jadis ces chefs de mercenaires — les rois de l’industrie négocient de même aujourd’hui d’égal à égal avec les gouvernements et les États : ils orientent la politique par le biais de leur argent, comme jadis ceux-là par le biais de leur puissance.
La réforme de l’armée a remplacé l’armée de mercenaires par une armée du peuple : elle a introduit le devoir militaire général, étatisé l’armée, interdit le recrutement privé, remplacé les chefs de lansquenets par des officiers employés par l’État et exalté éthiquement le devoir militaire.
En effet la prospérité est plus essentielle que l’égalité : mieux vaut que beaucoup deviennent prospères et peu riches — plutôt que domine une misère générale et uniforme. Seules l’envie et la pédanterie peuvent s’opposer à ce jugement.
Seules les têtes les plus claires des deux camps [capitaliste–communiste] s’accorderont sur la reconnaissance du fait qu’il vaille mieux sauver la culture du monde via une paix d’entente, que de la détruire via une victoire d’anéantissement.
Une autre des idioties de l’État des producteurs est la publicité. Elle est une conséquence nécessaire du combat concurrentiel et consiste en la hausse de la demande à travers l’éveil artificiel de la convoitise humaine. Cet étalage et cette course au luxe, qui éveille la convoitise sans jamais
pouvoir la satisfaire — agit aujourd’hui en tant que cause principale de l’envie généralisée, de l’insatisfaction et de l’aigrissement généralisés. Aucun habitant des grandes villes ne peut acheter tout ce déballage de marchandises qui aveugle ses yeux sur les étalages : il se sent donc obligatoirement toujours pauvre, comparé à ces richesses et ces jouissances empilées et déballées. Les ravages de l’âme que cause la publicité ne peuvent être aplanis qu’à travers l’abolition de la
concurrence ; le combat concurrentiel ne peut à son tour être aplani qu’à travers l’abandon du capitalisme.
C’est la mission future du parlement que de représenter et de défendre les intérêts concordants de tous les consommateurs contre les intérêts divergents des groupes de producteurs, dont les porte-paroles sont aujourd’hui encore les députés et les partis.
Si l’Europe tente de poser le toit politique sur cette construction culturelle, avant que d’en monter les murs porteurs techniques — l’édifice s’écroule et enterre sous ses décombre le maître d’œuvre irréfléchi avec ses pauvres habitants.
La machine a une tête de Janus : manipulée avec esprit, elle sera l’esclave de l’humain du futur et lui assurera la puissance, la liberté, l’otium et la culture — manipulée sans esprit, la machine réduira l’humain en esclavage et lui volera le reste de sa puissance et de sa culture. Si l’on ne réussit pas à faire de la technique un organe de l’humain — alors l’humain se réduira nécessairement à une partie de la machine.
PACIFISME-1924
Aujourd’hui, comme autrefois, une minorité guerrière petite mais énergique fait face à une majorité pacifiste grande mais dénuée d’énergie ; elle joue avec la guerre au lieu de l’écraser ; elle adoucit les bellicistes au lieu de les terrasser, et crée ainsi la même situation qu’en 1914.
Le pacifisme oublie qu’un loup est plus fort que mille moutons — et que le nombre, en politique comme en stratégie, n’est décisif que s’il est bien mené et bien organisé.
Le pacifisme est éclaté ; il a des sectes mais pas d’Église ; ses groupes travaillent isolés, sans encadrement ni organisation uniformes. Le pacifisme a l’habitude d’être une annexe plutôt que le point central des programmes politiques.
Le pacifisme est inconséquent ; il est généralement prêt à reculer aveuglément devant un « idéal plus haut », c’est-à-dire devant un slogan adroit, comme il l’a fait en 1914 et comme il serait prêt à le refaire dans le futur.
La plupart des pacifistes sont des fantaisistes, lesquels méprisent la politique et ses moyens au lieu de les pratiquer ; c’est pourquoi ils ne sont pas, au grand détriment de leurs buts, pris au sérieux politiquement.
La plupart des pacifistes sont faibles dans leurs convictions — comme la plupart des humains ; incapables de contrer une suggestion de masse à l’instant décisif — ils sont pacifistes en temps de paix, militaristes en temps de guerre.
En politique, les méthodes machiavéliennes du militarisme ont mieux fait leurs preuves que les méthodes tolstoïennes du pacifisme qui a pour conséquent dû capituler en 1914 et 1919.
Cependant, tant qu’en politique la puissance passe avant le droit, le pacifisme doit s’appuyer sur la puissance. S’il laisse la puissance aux bellicistes, tandis que lui-même s’appuie seulement sur son bon droit — il ne prête alors main forte, en tant qu’il reste borné dans ses principes qu’à la guerre du futur.
La politique est l’apprentissage de la conquête et de l’usage juste de la puissance. La paix intérieure de tous les pays est maintenue à travers le droit et le pouvoir : le droit sans le pouvoir mènerait immédiatement au chaos et à l’anarchie, donc à la plus grave forme de pouvoir. Le même destin menace la paix internationale — si son droit ne trouve aucun soutien dans une organisation internationale de la puissance.
L’affirmation : « Une nouvelle guerre est impossible ! » est aussi fausse que l’affirmation « Une nouvelle guerre est inévitable ! ».
Le pacifisme ne peut vaincre que si les pacifistes sont prêts à sacrifier honneur, argent et vie dans le combat pour la paix.
Tant que les masses voient dans les militaristes, qui sont quotidiennement prêts à donner leur vie pour leur idéal, des héros — mais dans les pacifistes des faiblards et des lâcheurs, l’enthousiasme pour la guerre sera plus fort que l’enthousiasme pour la paix.
Un pacifisme qui rend la guerre de libération impossible, prend ainsi le parti de l’oppresseur. D’un autre côté, la légitimation internationale de la guerre de libération serait un blanc-seing pour les guerres de conquête.
Le but d’un pacifisme évolutionnaire est une déconstruction pas à pas de l’oppression nationale et sociale, avec un maintien simultané de la paix.
Sans outrepasser ses forces, le pacifisme européen doit d’abord lutter sur son propre continent pour une paix durable et laisser les Américains, les Britanniques, les Russes et les Asiatiques maintenir la
paix dans les parties du monde qui leur échoient.
Si notamment un peuple passe aujourd’hui du pacifisme au refus du service de guerre, tandis que son voisin guette l’occasion de l’agresser, il n’encourage pas ainsi la paix, mais la guerre.
Une politique extérieure pacifique va main dans la main avec une politique intérieure libérale et
une politique extérieure guerrière avec une oppression intérieure.
En effet, l’une des causes principales de la haine nationale réside dans le fait que les peuples ne se connaissent pas mutuellement et ne se voient qu’à travers des images écorchées, d’après les remarques d’une presse et d’une littérature chauvines. Pour combattre ces déformations, le pacifisme doit créer une littérature populaire éclairante encourager les traductions, tout autant que les échanges entre professeurs, instituteurs, étudiants et enfants. À travers un accord international, le harcèlement chauvin contre les nations étrangères doit être combattu sans ménagement, dans les écoles et dans la presse.
Pour le soutien à la pensée pacifique et au combat contre le bellicisme, dans tous les États devraient voir le jour des ministères de la paix, qui, en étant en contact permanent entre eux et avec toutes les organisations pacifistes à l’intérieur et à l’extérieur du pays, serviraient à la réconciliation internationale.
L’une des tâches les plus essentielles du pacifisme consiste en l’introduction d’une langue de compréhensibilité internationale. En effet, avant que les peuples ne puissent parler entre eux, on peut difficilement exiger d’eux qu’ils se comprennent. (…) En tant que langue d’échange internationale, il ne peut être question que de l’espéranto ou de l’anglais. La langue anglaise a le grand avantage, par rapport à l’espéranto, d’avoir déjà endossé le rôle de langue d’échange internationale.
Les convictions humaines se modifient plus vite que les instincts humains.
Tant qu’il y aura des peuples pour voir la guerre comme étant le moyen le plus approprié pour imposer leurs buts politiques, la paix ne pourra pas s’appuyer sur le désarmement, mais seulement sur la supériorité militaire des pacifistes.
Le sport est très approprié pour détourner de l’attitude guerrière les instincts de combat humains, et plus particulièrement masculins.
La chasse constitue ici une exception : elle conserve la plus primitive des formes de combat et renforce les instincts de meurtre, au lieu de les dévier.
Le but du pacifisme n’est pas l’abolition du combat, mais plutôt l’affinement, la sublimation et la modernisation de ses méthodes.
À ce jour, la forme du combat économique est sur le point de prendre le relais de la forme du combat militaire : les boycotts et les blocus se substituent aux guerres, la grève politique se substitue à la révolution.
Depuis lors, la guerre est devenue non chevaleresque, ses méthodes odieuses, ses formes laides ; la bravoure personnelle n’est plus décisive : à la beauté chevaleresque d’un tournoi de masse s’est substituée la misérable laideur d’un abattoir de masse. La guerre mécanisée d’aujourd’hui a pour toujours perdu son romantisme d’antan.
Aucun pacifiste honnête ne tentera de contester l’héroïsme aux hommes qui, par-delà la contrainte militaire, ont risqué leur vie sur le front pour leurs idéaux ; qui ont volontairement mis de côté leur bonheur familial, leur confort, leur sécurité et leur santé, pour remplir leur devoir. Leur héroïsme n’est pas affecté par la question de savoir s’ils partaient de présupposés faux ou vrais. Rien ne serait plus odieux que la raillerie de cet héroïsme.
Le pôle opposé à ces héros est formé par ces démagogues qui, depuis leur bureau, leur assemblée, leur comité de rédaction et leur parlement ne cessent d’appeler et d’appeler à la guerre, pour ensuite, loin du front, abuser bassement de l’héroïsme étranger.
La plus lourde et injuste des offenses pour un peuple consiste en ceci qu’une position sociale, nommément la position d’officier, monopolise pour elle le caractère héroïque : car il y a de l’héroïsme dans chaque profession, de l’héroïsme silencieux et grand, sans gloire, sans romantisme et sans brillante façade : l’héroïsme du travail et de l’esprit, l’héroïsme de la maternité, l’héroïsme de la conviction. Et celui qui étudie la biographie des grands artistes, penseurs, chercheurs, inventeurs et médecins, apprendra à comprendre qu’il y a aussi un autre héroïsme que celui des guerriers et des aventuriers. Est un héros celui qui sacrifie ses intérêts privés à son idéal [188] : plus le sacrifice est grand, plus l’héroïsme est grand.
L’honneur d’un humain et d’un peuple doit devenir indépendant des actions étrangères et uniquement être déterminé par leurs propres actes. Le principe doit s’imposer selon lequel l’honneur d’une nation ne peut en aucun cas être blessé par le fait que son drapeau soit, n’importe où, abaissé par des gens ivres : mais seulement par le fait que ses juges soient partiaux, ses fonctionnaires corruptibles, ses hommes d’États sans parole ; par le fait qu’elle bannisse ou assassine ses meilleurs fils, qu’elle provoque des voisins plus faibles, qu’elle opprime des minorités, qu’elle néglige ses obligations et brises ses accords.
Source : WD
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