Par WD
La Mongolie est de plus en plus courtisée en ce moment. Elle est comme une vieille fille qui délaissée sur le chemin de la galanterie se voit fréquenter spontanément par quelques affables faquins. On la courtise non pas parce qu’elle a de beaux atours, parce qu’elle est charmante et spirituelle, mais parce qu’elle représente un très beau beau parti. On ne lui propose pas un mariage d’amour, mais un mariage de raison, l’éternelle hantise de Molière.
Après le polonais Andrzej Duda, c’est au tour de Macron de faire son boute-en-train pour que l’étalon américain puisse donner la bourrade. La manœuvre est grossière, cousue de fil blanc. On était habitué à des manigances plus fines, plus souterraines de la part de intelligentzia occidentale. C’est le signe qu’elle perd le contrôle, qu’elle pare au plus pressé. Elle n’a plus le temps de sécuriser, de rendre invisible ses combines, de minauder. Elle est acculée. Dans un telle situation, la bête devient encore plus dangereuse.
Lors de l’effondrement de l’URSS, la Mongolie libéralise les prix et privatise une partie de ses entreprises publiques. Elle introduit le ver dans le fruit et les conséquences donnent mécaniquement une crise économique majeure avec ses effets habituels ; inflation, chômage, misère. Elle a eu droit aussi pendant la période au rationnement alimentaire. En résumé, ce pays est grignoté peu à peu par l’éternel capitalisme spoliateur où la corruption l’accompagne. Il n’a pas eu la chance tout comme les pays Baltes d’avoir un « Poutine » pour reprendre son destin en main et chasser une certaine oligarchie malfaisante.
À ce jour, certains émigrent, ce qui rajoute un somme de malheur dans ce pays le moins densément peuplé du monde. Il est le 4ème pays au monde le plus richement doté en ressources naturelles dont l’Uranium et le cuivre. Cependant, il possède une dette considérable vis-à-vis de la Russie et les chinois possèdent quelques usines en son sein. Quelques enseignes françaises comme Carrefour viennent de s’implanter dans ce pays. Mais ceci n’est qu’anecdotique. Ce n’est pas le potentiel économique de ce pays qui préoccupe actuellement nos leaders occidentaux. C’est sa position géographique opportune.
Les raisons de ces visites occidentales sont évidentes. Elles ne sont pas de bonne augure pour le peuple Mongol Elles procèdent d’une stratégie non plus d’encerclement, mais d’implantation au cœur même des ennemis. Les néoconservateurs se placent à un point central qui jouxte la Russie et la Chine, ses ennemis déclarés.
Xi Jinping lors du sommet Chine-Asie centrale à Xi’an déclare « La Chine et les pays d’Asie centrale doivent résister aux tentatives extérieures de provoquer des « révolutions de couleur ». Sur le décodeur diplomatique ceci exhorte les cinq autres pays d’Asie centrale présents à ce sommet de se prévenir des Sorosiens et des services américains (CIA-Pentagone-NSA etc.).
Suivant la corruption dans ce pays, il ne sera pas nécessaire d’utiliser la tactique bien rodée de l’Open Society Foundations. Dans les prochains mois voire les prochaines semaines, nous verrons à quel point l’immixtion américaine dans ce pays est profonde. Des lignes et des postures vont évoluer. La perfidie va jouer sa grande comédie.
Face aux attaques péremptoires du dernier G7, la Chine rétorque « Le G7 claironne qu’il entend aller vers un monde pacifique, stable et prospère. Mais dans les faits, il entrave la paix dans le monde, nuit à la stabilité régionale et inhibe le développement d’autres pays ». On ne peut être plus clair et lucide.
Vu les enjeux civilisationnels en cours, la tournure économique globale, la malfaisance néoconservatrice, la Mongolie risque de devenir une nouvelle Ukraine car sa situation géographique bien comprise est fondamentale pour les projets bellicistes américains. La menace de la troisième guerre mondiale n’est pas prête à rejoindre les dossiers clos.
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