Alors que le nouveau directeur du SPVM, Fady Dagher, présente sa vision pour le SPVM lors d’une conférence de presse lundi matin, une coalition de groupes communautaires montréalais critique cette vision et réclame une nouvelle approche à la sécurité publique dans la ville.
Ces groupes communautaires font partie de la Coalition pour le définancement de la police, un réseau de 80 groupes engagés pour changer notre approche à la sécurité publique. Selon la Coalition, notre approche actuelle accorde une importance démesurée à la police, tout en sous-finançant, ou en ne finançant simplement pas, les divers services et programmes communautaires qui ont une efficacité démontrée pour prévenir la violence et pour répondre à d’autres enjeux de sécurité.
Alors que la vision policière de Fady Dagher est souvent décrite comme innovative, voire «avant-gardiste», la Coalition suggère qu’elle s’inscrit pleinement dans le statu quo. Depuis qu’il est directeur, Fady Dagher a non seulement réitéré l’affirmation fallacieuse selon laquelle le SPVM aurait besoin de 450 policiers additionnels, mais il a aussi augmenté ce nombre à 750. Il a aussi réitéré des déclarations fantaisistes sur le «désengagement policier» (supposément en réaction au partage de vidéos d’interventions policières et au mouvement Black Lives Matter), et soutenu que la police doit être plus présente dans la communauté et faire partie intégrante du «village» qui élève les enfants montréalais.
La Coalition rejette également la notion que l’approche de police «communautaire» de Fady Dagher puisse résoudre les problèmes de profilage racial et social. Montréal a adopté une police «communautaire» depuis les années 80, et le résultat principal de cette approche a été d’augmenter le profilage racial et social.
En tant que commandant du poste de quartier de Saint-Michel dans les années 2000, Fady Dagher a mis en place de nombreuses initiatives communautaires, mais a également permis ou encouragé le taux de profilage racial le plus élevé jamais enregistré. Entre 2006 et 2008, environ 40% des hommes Noirs de Saint-Michel ont été interpellés par la police.
Plus récemment, alors qu’il était directeur de la police de Longueuil, Fady Dagher a refusé de rendre publiques des données raciales sur les interventions policières; et depuis qu’il est directeur du SPVM, il a refusé de rendre public un rapport sur le profilage racial réalisé par trois chercheurs.
Avec ou sans Fady Dagher, la Coalition soutient que Montréal a besoin d’une approche à la sécurité publique qui réduit le rôle de la police, qui définance partiellement le SPVM, et qui réinvestit les fonds publics dans une variété de services et de programmes communautaires.
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