Les bâtisseurs d’une nation

Les bâtisseurs d’une nation

L’évolution du Québec, en partant de la période de la Grande noirceur.

Maurice Duplessis est synonyme de cette grand période, de cette Grande noirceur. Pourquoi nommé ainsi? Un peuple essentiellement d’agriculteurs et de gens sans grande éducation. Un peuple laissé à lui-même pour suivre ce que le Grand Maurice avait à leurs dire. L’obéissance sinon, banni de l’église. L’enfer.

La pauvreté intellectuelle des citoyens laissé en place par ce grand homme. L’étau et l’emprise de l’église pour subjuguer le peuple au bon vouloir du pouvoir politique en place, et la violence utilisée contre les travailleurs qui osaient demander de meilleures conditions de travail. Ce qui se passe dans les officines politiques ne doit pas, quelle soit de droite ou de gauche, se faire sur l’ignorance et la pauvreté du peuple; ce que Duplessis a fait. Vendre le minerai à une cenne la tonne pour les Américains pendant que nous ont se pavoisaient pour célébrer notre grand nation (non-existante) de Canadien français. On était fier…de pas grand chose. La politique du «chum», du bon «jack» «à-la-va-comme-j’te-pousse». Tout était à construire, tout était à faire.

L’aboutissement logique de cette noirceur, cet obscurantisme volontaire envers un peuple, en lui disant de faire des bonnes prières et laisser la politique à sa cohorte? Il est le produit de 120 ans d’ignorance qui le servait bien. Duplessis faisait ce qu’il voulait vu la pauvreté ambiante qui a régné pendant tout ce temps et pendant ses mandats politiques. A-t-il amélioré le sort de milliers de petits québécois pour les sortir de cette pauvreté intellectuelle? Oui. il a fait construire des écoles partout dans «la belle province» pour permettre l’église de faire prier les petits élèves, tous les avant-midi, la prière du Bon Dieu. Quelle bonté. Pour aider son peuple? Non pour mieux le contrôler. Il s’est doré le blason, il s’est fait passé pour un sauveur pour son propre prestige sur le dos du peuple qui a gardé dans une situation de dépendance envers lui. Ce n’est pas un homme d’état amoureux de son peuple, ni un libérateur. Il a volontairement gardé des millions de «canayen franchais» dans la misère et dans l’ignorance.

Toute libération ne se fait pas par seulement une mouvance de pensée. Un changement se produit quand les deux antagonistes de droite et de gauche se rencontre pour produire un changement. Dans d’autres cas se sont des coups d’état qui se produises. À la mort de Duplessis, le peuple a poussé un cri de soulagement. Il restait tellement à faire, retardé depuis des décennies. Des bombes se feront entendre à Montréal au début des année’60.

Politiquement, il fallait s’attaquer à l’économie et au social. Le peuple choisi d’abord l’économie en élisant le parti libéral au début des années’60. Jean Lesage était le chef, René Lévesque faisait parti de l’équipe. Le développement économique était l’élément nécessaire pour sortir un peuple de la pauvreté chronique. Les libéraux ont vite misé sur l’hydro-électricité comme moteur principal de l’économie. Ils ont aussi misé sur l’éducation, un pré-requis pour opérer une économie. Voilà la Revolution tranquille était en route. La Commission Parent pour l’éducation et René Lévesque, grand pédagogue pour la mise sur pied de la nationalisation de l’électricité.  Mais le peuple voulait plus de l’aspect social. Il va élire Daniel Johnson à la fin des années ’60. Ça sera la première prise de conscience du peuple qui dormait en nous avec la visite du Général DeGaulle et qui va déclarer «Vive le Québec libre» du haut du balcon de l’hotel de ville de Montréal. Prise de conscience majeure de qui nous étions. Pendant cette période le Québécois découvre le monde par l’entremise de l’exposition universelle de 1967. Un réveille sur les autres et sur soi-même, les Canadiens français soumis deviennent des Québécois épanoui. Mais pour le moment, les gens voulait encore…de l’économie. Pas tout de suite le social. Robert Bourassa et son Parti Libéral, feront deux termes de 1970 à 1976 avec thématique d’économie: 100 000 emplois fut la promesse. Une branche plus pressé de souverainistes prendront les armes qui va donner la Crise d’Octobre en 1970. La violence sera rejeté par le peuple.

En 1976, finalement le peuple choisi, en connaissance de cause le social sur l’économie avec promesse de référendum pour améliorer le «social» de qui nous étions. Le peuple a volontairement choisi un parti qui offrait une consultation publique. En novembre 1976, René Lévesque, qui avait réussi à réunir de petits partis politique de droite et de gauche sous l’égide du Parti québécois, prend le pouvoir à Québec. Les années ferveurs de 1976 à 1980; quatre années d’avancées sociales jamais vu au Québec! La ferveur de Pierre Bourgault, Marcel Chaput, Gaston Miron, Pauline Julien, Diane Dufresne, Jacques Michel, Félix Leclerc, Gilles Vigneault étaient tous au rendez-vous. Partout la ferveur se faisait sentir par un et par l’autre partout dans le peuple. La droite ainsi que la gauche réuni sous un chapiteau. Un chapiteau d’importance. Qui avait peur de René Lévesque ? Les anglais et les fédéralistes. Qui avait peur de Maurice Duplessis? le peuple. René Levesque avait le poids d’un peuple sur les épaules. Et le peuple lui en était reconnaissant.

Voici une liste des mesures de grandes importances présentées par René Lévesque et son équipe dans ces 2 premiers mandats:

la Charte de la langue française (1977)

• la Loi sur le financement des partis politiques (1977)

• Droit à la non-discrimination des homosexuels (1977)

• la Loi anti-briseurs de grève (1977)

• la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles (1978)

• la création de la Société de l’assurance automobile du Québec (RAAQ/SAAQ) (1978)

• la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme (1979)

• la création du ministère de l’Environnement (1979)

• la création du Régime d’épargne-actions (RÉA) (1979)

• la création de la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) (1979)

• la création de la Commission des normes du travail (1980)

• droit à la non-discrimination des femmes enceintes (1982)

• la Loi sur l’accréditation et le financement des associations d’élèves ou d’étudiants (1983)

• la création du Fonds de solidarité FTQ (1983)

Des mesures nécessaires et encore en vigueur aujourd’hui!

Le travail accompli par cette équipe et surtout présidé par ce bâtisseur qui était René Lévesque. Un bâtisseur, un visionnaire, un pédagogue, un curieux, un fonceur, un meneur de peuple, un généreux; quelques une de ses qualités parmi tant d’autres. Un vrai chef.

Le 20 mai 1980 a eu lieu le référendum sur l’avenir du peuple québécois. Un coup de sonde auprès du peuple pour avoir leur ressenti sur leur courage sur l’avenir. La souveraineté-association fut présentée et battu par 60% à 40%. Le peuple, à ce moment-là, ne se sentait pas prêt. Pas encore. La première fois, depuis la fondation de la Nouvelle-France, qu’on demandait au peuple, comment il voyait son avenir! Il fallait un homme courageux et fonceur pour faire un tel geste.

Il fallait une équipe dynamique aussi. Les Camille Laurin pour la loi 101, Lyse Payette pour l’assurance-automobile et autres; les Jean Garon pour les terres agricoles; les Claude Charron, Jacques Parizeau, les Marois, les Jauron, les Burns et plus encore. Un travail titanesque pour présenter du nouveau «social» et d’économie dans la vie des gens.

Malgré la défaite de cette consultation populaire unique dans notre histoire, Rene Lévesque et le Parti québécois sera réélu en 1981 avec 49,5% des votes! Même ceux qui avaient voté contre lui au référendum, reconnaissaient la grandeur de l’homme et son équipe!

Arrivera deux événements qui signera la fin du règne de René Lévesque.

D’abord L’inflation et la crise économique qui poussera les taux d’emprunt à des niveaux historiques, au delà du 13% dans certains périodes et qui amènera le gouvernement à retrancher des gains faits en négociation syndicale.

Le deuxième élément clé était le désir de Pierre Trudeau de réaliser son rêve qui avait développé dans les années ’50; le rapatriement de la constitution. René Lévesque s’est retrouvé seul devant la consolidation des fédéralistes de toutes les provinces, le fédéral et le parti libéral du Québec à défendre une place pour le Québec dans cette nouvelle entente forcé sur le Québec. Personne ne pouvait résister devant un tel assaut.

Des déchirements suivront dans le parti surtout lorsque René Lévesque voulait négocier avec le nouvel élu au fédéral, Brian Mulroney.

En 1985, les citoyens ont choisi de retourner vers l’économie et on élu de nouveau, Robert Bourassa, pour deux termes.

Cette période de 11 ans de pouvoir, emportera des reculs au niveau de la langue et des reculs sociaux surtout prôné par Claude Ryan. Celui-ci prône le «fédéralisme renouvelé» qui n’aboutira jamais.

En 1994 le Parti québécois de Jacques Parizeau remporte les élections générales et formera un gouvernement majoritaire. Il a obtenu 44,7 % des voix et 77 circonscriptions. Encore un bâtisseur: Jacques Parizeau. Un visionnaire, un meneur de nation, celui qui ira plus loin que le défricheur René Lévesque, en présentant un référendum sur carrément l’indépendance du Québec. Les gens du Québec voulait encore une fois, savoir où était rendu le peuple sur cette question sociale existentielle. Le peuple voulait savoir.

Le 30 octobre 1995 la réponse est arrivée 49,6% qui voulait un pays. Malheureusement, par environ 26 000 votes, le Québec est encore dans le carcan du fédéralisme canadien. Jacques Parizeau, ayant mené le peuple aussi loin qu’il pouvait, démissionnera le lendemain remplacé par Lucien Bouchard et par la suite, une longue série de premiers ministres conservateurs.

Voici une liste des autres accomplissements du Parti québécois durant son règne:

• la Loi sur l’équité salariale (1996)

• la Loi sur l’équilibre budgétaire (1996)

• la création des centres de la petite enfance (1997)

• la création du Régime public d’assurance médicaments (1997)

• la création de la société Investissement Québec (1998)

• la création d’Héma-Québec (1998)

• la loi « 99 » réaffirmant le droit du peuple québécois à l’autodétermination par un référendum où la majorité est atteinte à partir de 50 % des voix plus une (2000)

• la Loi sur l’assurance parentale (2001) [l’historique en sera complexe53]

• la signature de la Paix des Braves (2002)

• la Politique nationale de l’eau (2002)

• la fin du nucléaire (2012)

• la fin de l’amiante (2012)

• création du Bureau des enquêtes indépendantes (2013)54

• les élections à date fixe (2013)

Regardons la suite de ce mouvement de conservatisme au Québec depuis cette époque. On a eu droit à Lucien Bouchard! Bien oui, celui qui nous a détourné de notre but de souveraineté pour parler d’équilibre budgétaire et a mis à pied combien d’infirmière déjà? Il nous a bien eu celui-là.

Mentionnons les brefs passages de Bernard Landry et de Pauline Marois à la tête des gouvernements du Parti Québécois. Mentionnons aussi, au passage, les deux tentatives de renouveler la fédération canadienne sans succès; l’accord du Lac Meech et l’entente de Charlottetown. Encore des échecs du fédéralisme canadien.

Ensuite dans la mouvance de conservatisme nous avons eu droit au cher Jean Charest. Ce grand conservateur qui n’a même pas osé se présenter sous un étiquette de conservateur. Il a eu le culot de chosir l’étiquette Libéral! Et voilà la magouille politique des p’tits amis a repris au Québec! En plus de présenter un plan pour développer le Grand Nord…comme à l’époque de Duplessis…que pour les grands riches. Éblouissant! Et son legs à part la corruption politique? Ah oui un pont payant pour joindre l’île de Montréal. Heureusement que l’autre conservateur de l’époque à Ottawa à échoué de rendre le Pont Champlain également payant. Nous avons eu aussi droit au peu flamboyant Philippe Couillard qui n’avait d’égal que son ombre.

Et finalement, bien sûr François Legault. Encore le conservatisme à l’œuvre en donnant encore une chance au fédéralisme. Pire, il augmente les seuils d’immigration et réclame un faible taux de francophones pour venir s’établir ici, contribuant à notre lente disparition!

François Legault nous ramène au conservatisme de Maurice Duplessis. Le peuple est allé grandir partout ailleurs, dans d’autres partis, avec d’autres chefs, et voilà qu’il retourne à la case départ avec François Legault: chef de l’attentisme. Peut-on vraiment attendre un autre 120 ans de conservatisme avant de poser des gestes concrets pour s’approcher de notre but, qui est la souveraineté?

Quand je lis, ou j’entends quelqu’un qui ose dire ou écrire que René Lévesque et son parti sont des perdants; l’histoire ne leur donne pas raison. Les faits leur cause un problème de crédibilité. Un bâtisseur se démarque. L’histoire ne donne pas raison à ceux qui veulent bâtir un argumentaire en abaissant un meneur de peuple, jamais.

Malheureusement, des personnages de grandes qualités, de la trempe de Lévesque et Parizeau n’arrivent pas assez souvent. Je voulais souligner la reconnaissance que j’ai envers eux pour m’avoir accompagné tout le long de ma vie et de mon peuple.

Sincèrement, merci de m’avoir fait grandir au travers de vos pensées et surtout votre courage d’action pendant toutes ces années.

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