par Resumen Latinoamericano
La fuite de Juan Guaidó du Venezuela a été un objet de controverse ces derniers jours. Bien que plus de 20 enquêtes aient été ouvertes contre lui pour des délits comme usurpation de fonctions, corruption, blanchiment d’argent, trafic d’armes et terrorisme ainsi que trahison, le gouvernement vénézuélien a décidé de ne pas l’emprisonner.
Dans cette situation, beaucoup de gens se demandent pourquoi Guaidó n’est pas en prison. La réponse à cette question a à voir avec une série de facteurs qui vont au-delà de la simple application de la loi.
Premièrement, il est important de comprendre le rôle de Juan Guaidó dans la crise politique et sociale qui s’est développée au Venezuela : son image a été utilisée par des acteurs politiques et économiques qui cherchent (encore) à imposer leurs intérêts dans le pays.
Concrètement, le pouvoir réel qui se trouve derrière Guaidó est composé par un ensemble d’agents étrangers. D’un côté, il y a les entreprises pétrolières situées aux États-Unis qui cherchent à contrôler les ressources énergétiques du pays pour obtenir des bénéfices économiques.
De plus, le département d’État et la Maison-Blanche jouent aussi un rôle important dans la stratégie de Guaidó, ainsi que les grandes structures financières d’Europe et des États-Unis.
Face à cette situation, le Venezuela se trouve à carrefour complexe puisqu’il doit affronter les intérêts de ces agents étrangers sans mettre en danger sa propre souveraineté et sa stabilité politique. C’est pourquoi la décision de ne pas emprisonner Guaidó peut être interprétée comme une tentative pour éviter un affrontement direct avec ces pouvoirs extérieurs.
Le cadre doit être analysé dans un contexte plus large. Il est certain que la mesure est tentante parce qu’elle aurait moralisé à nouveau le chavsme pour une courte période mais il faut voir ce qui arrive, par contre, quand une figure de l’anti-chavisme perd de la force à cause des propres erreurs de ce secteur. L’expérience de ses cas démontre que quand ils fuient le pays et prétendent faire de la politique depuis l’étranger, ils deviennent sans importance, ils tombent dans l’ostracisme, perdent leur crédibilité et finissent par être haïs par leur partisans. Antonio Ledezma, Julio Borges et Leopoldo Lopez en sont des exemples évidents.
Mais un autre élément est à prendre en compte : le gouvernement vénézuélien est en ce moment en position de force face à ses détracteurs grâce au prix élevé du pétrole. Alors que les États-Unis sont dans une situation compliquée avec leurs inventaires de combustible, la nécessité pour les Nord-américains d’accéder à son pétrole pour éviter que le prix de l’essence explose encore plus profite au Venezuela.
La situation de désavantage dans laquelle se trouve le Gouvernement de Joe Biden a été provoquée par ses propres actions, en particulier par sa campagne de guerre contre la Russie Qui a fait monter les prix des combustibles à des niveaux historiques. Si cela perdure jusqu’aux élections présidentielles, cela pourrait jouer contre la réélection de Biden qui a déjà annoncé sa candidature. Cela l’a amené à vouloir négocier avec le Venezuela le problème des « sanctions » pour pouvoir avoir accès au pétrole et accroître le volume de marché de la côte du golfe du Mexique des États-Unis.
La photographie du moment actuel est celle du président Nicolas Maduro fixant au gouvernement des États-Unis les conditions pour aller vers un processus de dialogue et de négociation. C’est le monde du pétrole, de la finance et de l’énergie des États-Unis qui a besoin du Venezuela et demande sa participation et pas le contraire.
Il ne faut pas cesser de souligner combien l’apogée du « projet Guaidó » qui a perdu sa crédibilité dans le domaine international et dans l’opposition vénézuélienne elle-même presque dès le début a été éphémère. Son auto proclamation en tant que président par intérim en janvier 2019 n’a pas eu le soutien de la majorité des pays du monde, mais seulement du fondateur de ce projet, les États-Unis, des Gouvernements alliés et soumis de l’Union européenne et certains d’Amérique latine. Le lancement de la soi-disant « entrée d’aide humanitaire » en février a été démantelé en quelques heures et la tentative de coup d’État en avril n’a eu pratiquement aucun soutien de la population et a finalement échoué.
Mettre Guaidó en prison aurais pu revivifier l’opération de destitution et l’aurait portée à un niveau beaucoup plus important. Au contraire, le gouvernement Venezuela a continué à suivre une route politique avec laquelle il a réussi à déminer une situation qu’aucun autre pays n’a affronté auparavant au moindre coût.
source : Resumen Latinoamericano via Bolivar Infos
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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