C’était prévisible : la Macronie, qui est issue du bon vieux bloc bourgeois du XIXe siècle, aujourd’hui mâtiné de progressisme sexuel, révèle le fond de sa pensée réactionnaire en rabattant le conflit vertical – la lutte des classes – en conflit horizontal – les Français contre les immigrés. Ça ne mange pas de pain, et Sarkozy l’a fait en 2005. Pour le résultat que l’on sait.
Au moment où la fronde sociale devient trop forte pour l’exécutif, voilà qu’il balance un nonosse au RN sous la forme d’une attaque en règle contre l’immigration. On se doute bien que ce ne sont que des mots, que 350 000 migrants continueront à venir changer le visage de la France chaque année, mais ce qui compte, c’est la communication.
Selon cette logique, on peut dire que Marine sera un jour, si ça continue à coincer entre la Banque et le peuple, appelée à gouverner. Le poste de président, ce ne sera pas facile, vu le jeu des désistements et le blocage granitique de la gauche mélenchoniste sur la moindre alliance entre populistes, mais Premier ministre, ça semble être le chemin.
Pour l’instant, c’est le tabasseur de pauvres Darmanin qui a droit à tous les grands sujets de la presse magazine. Mais c’est kif-kif bourricot.
Naturellement, la gauche y voit une attaque contre la gauche, alors qu’il s’agit d’une main tendue à la droite nationale (qui n’a pas vraiment dénoncé les violences policières, et pour cause : la police vote RN).
Waly Dia, l’humoriste racisé de l’équipe des amuseurs subventionnés de France Inter, résume l’ingénierie :
On doit donc s’attendre, dans les semaines qui viennent, à une multiplication des reportages – sur les migrants – qui vont faire monter la colère des Français, comme celui-ci, qui parle des faux mineurs à Lyon.
Il y a encore un an, évoquer le problème des faux mineurs était presque un tabou, réservé aux médias nationalistes. Aujourd’hui, BFM s’empare du dossier.
Toujours, le pouvoir bourgeois, c’est-à-dire la Banque, trouvera le moyen de conserver les manettes en endossant tantôt la tunique bleue, tantôt la tunique rouge.
Au XIXe siècle, pendant les trois révolutions françaises, notamment ouvrières, la banque Rothschild n’a jamais déménagé (de Paris), elle a toujours gardé son pouvoir sur les gouvernements successifs, qu’ils soient de droite ou de gauche.
Parce qu’ils avaient besoin d’argent.
Macron, qui passe de la gauche à la droite sans problème de conscience, est la créature contemporaine qui illustre ce pouvoir caméléon. C’est la parfaite synthèse, et c’est pour ça qu’il peut se succéder à lui-même.
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