par Panagiotis Grigoriou
Nos dieux meurent… pour peut-être mieux ressusciter. Célébration de la Pâque dans la tradition Orthodoxe grecque ; la messe… est ainsi dite par le père Pétros, originaire de la lointaine Afrique, Samedi Saint au soir dans une petite chapelle du Péloponnèse en ce 15 avril 2023. Enfin un juste mais bref moment pour le triste village côtier, triste car désormais peuplé de moins de six habitants en dehors de l’été, quand ses visiteurs de la Résurrection, essentiellement originaires des lieux, auront à peine sauvé la face.
La veille au soir, les louanges lors de l’Épitaphe, littéralement la sépulture du Christ, hymnes byzantins ayant comme départ les lamentations populaires exprimant la peine de la Mère de Dieu devant la crucifixion de son fils, réunissaient dans la dernière bourgade encore vivante des lieux, presque tous les habitants ainsi que leurs proches venus d’Athènes et du Pirée, toujours pour les circonstances.
C’est autant vrai que le ferry local depuis le Pirée, ou la route, ont amené pas mal de monde en cette période que l’on suppose sinon apocalyptique. En attendant l’aboutissement dans l’encrage de l’Apocalypse, on peut par exemple s’installer au café du village en compagnie de Stávros, matou des lieux et lire Zosime, cet historien grec ayant vécu à la fin du Ve siècle et au début du VIe siècle, auteur de « l’Histoire nouvelle », consacrée comme on sait aux derniers siècles de l’Empire romain d’Occident.
Source historique originale, Zosime fut un païen antichrétien, pour qui, l’Empire romain a sombré parce qu’il a abandonné ses dieux ancestraux et s’est converti au christianisme. Il nous a notamment laissé un récit poignant et également, un témoignage inestimable sur la fin d’un monde.
Les mondes des humains, voire celui de leurs dieux peuvent de la sorte se terminer, finir même dans la plus épatante des apathies. Comme en ce moment. Et pour ne rien rater de la fin du monde occidental, nombreux ont été ces Grecs qu’ont quitté Athènes pour soi-disant célébrer la Pâque ailleurs, le plus souvent au village d’origine.
Célébrer la Résurrection, ou plutôt, contribuer à son ersatz des laïques, comme autant des ecclésiastes sous la chappe de l’Église officielle du pays… anciennement comme on sait, protégé par Athéna, ou conduit par Appolon et ses initiés… à répétition.
Ou alors, comme le croit dénoncer sur son blog Konstantínos Vathiótis, analyste très proche de l’Orthodoxie combattante et juriste démissionnaire de l’Université sous le paroxysme totalitaire du pass vacciniste en 2021, c’est le miracle même, qui passe alors inaperçu.
« À l’occasion d’un événement miraculeux lequel a eu lieu le 13 avril 2023 dans une église en Grèce et en lien avec d’autres miracles qui se sont produits à l’intérieur et à l’extérieur des églises, nous tentons de déterminer la nature de la pathologie de la société actuelle qui croit aux… miracles techno -scientifiques, mais pas aux miracles religieux ».
« En relisant les paroles prophétiques des Pères de notre Église, nous réalisons que nous atteignons très probablement un stade avancé dans la fin des temps. La carnavalisation des églises par les croyants et même par les prêtres portant ces… masques d’oiseaux est un signe fort, démontrant que Satan a usé tous les moyens pour briser l’Église. D’une part, quand il apparait sous les parements liturgiques des ecclésiastes, et ensuite d’autre part, après avoir corrompu la foi des fidèles qui se réfugient encore dans les églises ».
« Et il faut noter à l’attention des… négationnistes du miracle ceci: il serait particulièrement bénéfique de regarder – si possible à plusieurs reprises, afin déjà de comprendre – la vidéo de la narration du miracle réalisé le 19 avril 2017 par Notre-Dame d’Akrotíri de Sérifos, au bénéfice de Vassilikí Plexída, sous-officier de l’Armée Hellénique, quand elle a été sauvée, et elle fut la seule, lors du crash de l’hélicoptère militaire à Sarandáporos dans la région d’Elassóna en Thessalie ».
« Depuis, Vassilikí ainsi sauvée, évoque son vécu à chaque occasion, exauçant le souhait de la Vierge Marie, qui lui a demandé de prêcher le miracle, afin que la foi de tous soit fortifiée devant les événements eschatologiques à venir ».
« Cependant, et jusqu’à aujourd’hui, le dit Saint Synode de l’Église de Grèce ne s’est pas du tout déplacé pour émettre la moindre circulaire élogieuse, ni même d’avertissement, devant les signes des temps. Bien sûr, il n’y a pas besoin d’avertissement concernant la fin des temps ». Pâque orthodoxe grecque donc en Péloponnèse ce 16 avril 2023… fut dans l’air du temps et ainsi dire sans trop de commentaires.
Et nous avons vu encore quelques fidèles… embrasser les Icônes à travers leurs masques, parfois même après les avoir désinfecté à l’alcool. Le miracle n’est ainsi plus de mise, et quand aux homélies enflammées du prélat officiel d’il y a à peine un an, c’est qu’elles stigmatisaient la Russie, pour porter son « regard fraternel » vers la Khazarie Kiévienne et ses satanisés.
Une Église il faut dire schismatique, et autant balancée sur la voie du wokisme que sa complice d’Athènes. Méta-Église alors de Kiev, celle qui persécute la véritable Orthodoxie, ses popes et ses moines, et qui communie avec Bartholomée Ier, l’autre éminant personnage diabolique, en somme agent de la CIA, le dit Patriarche de Constantinople. Mais tout cela, les fidèles lambda de Grèce beta actuelle, semblent l’avoir complétement oublié.
Notons que l’Église de Grèce a imposé au prélat et aux fidèles, l’ensemble complet des mesures d’exclusion politique, prétendument liées au Covidisme comme à sa gangrène vacciniste, tout comme elle a imposé le vaccin et le masque aux popes de base, les menaçant sinon de leur couper les vivres et des priver de paroisses. Et c’est exactement ce qu’elle a fait subir aux rares ecclésiastes qui lui ont résisté.
Restent enfin quelques monastères qui ne suivent pas la ligne du Régime, mais ils deviennent de plus en plus rares, y compris au Mont-Athos, dont à une, voire à deux exceptions près, ses monastères ont fini par s’aligner au dictat de Bartholomée… tout en passant par l’européisme des subventions et des concessions. Temps apocalyptiques.
Et ainsi temps des politiciens, sous l’actuelle Démocrature prostituante. Comme d’ailleurs la date des élections législatives anticipées a été fixée au 21 mai prochain, partout en Grèce ces politiciens véreux de tout gabarit, se sont largement montrés lors des cérémonies que l’on croit tout de même encore religieuses.
Tout le monde a trouvé l’affaire banale, sans rien en redire. Il faut pourtant préciser que les plus outrés parmi les Grecs, n’ont guère suivi ces masses et pour cause. Sitôt même, tout le monde a fréquenté les cafés et les tavernes, qui plus est, en ce Péloponnèse des rivages, en achetant son poisson de la Semaine Sainte, directement auprès des derniers pêcheurs locaux.
Nous avons donc bu notre café, entre Zosime, Stavros et Mítsos, le matou de l’autre café du port, surtout plein, rien que par les retrouvailles entre amis et entre familles. La célébration de la Pâque dans la tradition Orthodoxe grecque c’est aussi cela, et vue sous cet angle, tout n’est pas complétement perdu.
Le prêtre interpellant les croyants du métamonde actuel, quand il leur dit : « Venez prendre la lumière à la Lumière sans déclin et Le Christ est ressuscité » et ces derniers lui répondent « En vérité, Il est ressuscité » ; voilà ce qui tient encore d’une certaine joie, il faut alors l’admettre.
Nos dieux meurent certes, mais parfois ils ressuscitent. Zosime en savait déjà quelque chose, quand par exemple les sujets qu’il abordait restent extrêmement variés et même d’actualité, seize siècles plus tard.
L’histoire politique, faite en bonne partie d’intrigues, d’usurpations, d’assassinats, et qui retient incontestablement son attention, de même que les événements militaires, s’agissant des barbares si menaçants qu’on les considérait déjà à l’époque, sans oublier les piètres affaires religieuses, tant du côté polythéiste que du côté chrétien.
Comme il a été fonctionnaire du trésor impérial, sans doute à Constantinople, Zosime ne négligea pas non plus, les aspects les plus austères de la politique intérieure, en passant par la législation fiscale ou par les réformes institutionnelles ; en Grèce il y en a eu à peu près une douzaine depuis 2010, année inaugurale du Régime sous la Troïka.
Zosime… qui n’avait pas connu le transhumanisme à la noix de Harari et de Schwab, ne manque pas non plus de relever tous les faits miraculeux, les prodiges, les phénomènes naturels par lesquels nos dieux se manifestent à nous humains.
Cependant, ce qui ressort avec le plus d’évidence de son « Histoire nouvelle », c’est que ces mêmes Romains jadis conquérants, ont bien mis si peu de temps pour détruire leur empire. Et, aux yeux de Zosime, la cause de ce renversement n’est pas difficile à trouver, elle est d’ordre religieux. L’empire romain a sombré parce qu’il a abandonné ses dieux ancestraux et il s’est converti au christianisme. Si on était resté attaché à la religion traditionnelle, les dieux auraient continué de protéger leurs fidèles.
Et l’on dirait qu’en 2023, dans un retournement de la situation, nos divinités alors chrétiennes, voire monothéistes, semblent nous prévenir des abimes qui s’approchent, sans doute avant de sombrer, en tout cas en Occident, Grèce comprise alors totalement ou sinon partiellement.
Pourtant, nous avons célébré notre Pâque dans la tradition Orthodoxe grecque dans ce qui reste encore d’authenticité. La messe fut dite par le père Pétros, originaire de la lointaine Afrique, ceci dans une petite chapelle du Péloponnèse, construite comme parfois sur les restes d’un temple antique, non loin des bains jadis fréquentés par Pausanias.
Dimanche 16 avril, la Pâque de la tradition, ses œufs rouges et son agneau entre amis ou en famille, avec l’aimable participation des chats qui sont bien les nôtres, dont d’abord de notre Hermès intrigué de la sorte par les temps qui courent.
« Le Christ est ressuscité, En vérité, il est ressuscité » !
source : Greek Crisis
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