par François Meylan
Il était prévu que nous nous rencontrions dans la Cité Éternelle, début juin 2020, la journaliste romaine anti-mafia Federica Angeli et votre serviteur. Mais la Covid-19 est passée par là et la rencontre n’a pu se faire. Depuis, elle n’a cessé d’être menacée par le crime organisé romain et vit sous bonne escorte policière depuis dix ans :
« Ça veut dire une voiture blindée et quatre policiers qui veillent sur moi. Je ne peux rien faire sans eux. Je ne peux pas aller manger une simple glace avec mes enfants. C’est très dur. Un peu comme une prison », raconte Federica Angeli.
Rappelons que dénoncer la criminalité organisée chez le voisin transalpin qui est encore nettement aux prises avec la mafia est un acte de foi. Une trentaine de journalistes italiens sont contraints de vivre sous protection policière. Née en 1975 à Rome, Federica Angeli, est journaliste pour le quotidien «La Repubblica ». Les articles de presse; les vidéos et interviews ne manquent pas à son sujet. Je suis son parcours, entre autre par le biais de sa page Facebook et de son blog «Angeli vs Demoni »https://angelivsdemoni.wordpress.com/chi-sono/ depuis trois ans. Sa popularité n’est plus à faire. Elle est devenue une légende vivante de la lutte contre le système de collusion et de corruption romain.
Me trouvant dans la capitale italienne, dans le cadre d’une étude sur le crime organisé, je me dois de relater le dernier succès obtenu par la valeureuse journaliste. La Cour de cassation a confirmé, en mars dernier, la condamnation définitive de Armando Spada. Elle a jugé irrecevable le pourvoi présenté par le prévenu. Celui-ci avait menacé ouvertement la journaliste d’attenter à sa vie. Comme le rappelle la Fédération nationale de la presse (FNSI), Armando Spada avait menacé de mort Federica Angeli, en date du 23 mai 2013, afin de l’empêcher de terminer un reportage sur l’infiltration criminelle dans la gestion des établissements balnéaires d’Ostie, municipalité côtière située à 35 km à l’ouest de Rome . Saga très bien illustrée par le long métrage Suburra, (2015) et la série Netflix du même nom (2017). Aussi, le prévenu a été condamné à un an de prison, à payer les frais de procédure et la réparation des préjudices causés, ainsi qu’à son collègue, au FNSI et au Conseil national de l’Ordre des journalistes, constitué partie civile, représenté devant la Cour par l’avocat Giulio Vasaturo.
« Nous sommes aux côtés de Federica Angeli, depuis le début de ce long procès qui a duré 10 ans et qui s’est conclu par la pleine reconnaissance de la responsabilité de l’accusé. Cette décision honore l’exemple de Federica Angeli qui a ouvertement dénoncé les magouilles d’Ostie dans les colonnes de la « Repubblica » et dans la salle d’audience, payant un prix personnel très élevé pour le courage avec lequel elle a constamment défendu sa liberté de citoyenne et de journaliste » ont déclaré, en substance, Alessandra Costante et Victor de Trapani, secrétaire général et président de la FNSI. « Le prononcé de la cassation – poursuivent-ils – réaffirme également la pleine légitimité de la FNSI en tant que garante, également dans le domaine procédural, du travail journalistique de plus en plus mis en péril par les clans opérant dans les territoires. Le syndicat des journalistes continuera soutenir, par tous les moyens et en tous lieux, l’engagement des confrères qui sont aux avant-postes des terres mafieuses, afin qu’aucun d’entre eux ne se sente jamais seul face aux potentats criminels qui voudraient les réduire au silence. »
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Prix décernés à Federica Angeli
Premio Passetti “Cronista dell’anno” 2012 (targa ministero dell’Interno), con un’inchiesta sullo scandalo nella caserma del Nocs.
Premio Passetti “Cronista dell’anno” 2013 (targa ministero dell’Interno), con un’inchiesta sull’impero dei Tredicine a Roma.
Premio “Donna dell’anno 2014” nel X Municipio per un’inchiesta sul malaffare a Ostia.
Il 17 luglio 2014 la Regione Lazio ha consegnato alla cronista una targa al civismo, sempre per la lotta contro le mafie romane e nel Lazio.
Nel dicembre del 2014 ha ricevuto dal presidente della Repubblica Giorgio Napolitano una Medaglia al “Premio Bontà” organizzato a Firenze.
Premio “Donna di Roma 2015”, consegnato dal sindaco di Roma Ignazio Marino in occasione dell’8 marzo.
Nel 2015 ha vinto il premio intitolato a Mario Franzese per l’impegno contro la criminalità organizzata.
Nel maggio 2015 ha ricevuto un premio da Articolo 21,come simbolo del giornalismo d’inchiesta italiano.
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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