Welcome aboard!

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L’ignominie d’Air Canada

Un gazouillis compromettant

De toute évidence, le transporteur aérien Air Canada persiste dans son attitude méprisante envers les Québécois de langue française. À titre de preuve, le service unilingue anglais qu’a reçu un résident de Québec, Jean-Pierre Beaudoin, lors d’un vol au départ de l’aéroport international Jean-Lesage en direction de la Floride.

Après avoir pris place sur son siège en Classe affaires, l’agente de bord s’approche de M. Beaudoin et s’adresse à lui en anglais. Après qu’il ait insisté pour être servi en français, l’agente unilingue part chercher une collègue francophone pour qu’elle explique la situation en français à M. Beaudoin. Quelques minutes plus tard, les deux agentes de bord reviennent et lui expliquent en anglais qu’il a le droit de quitter l’avion ou il sera servi par elle, compte tenu qu’il occupe une place dans la section qui lui est attitrée.

M. Beaudoin a finalement décidé de rester dans l’avion, le service se déroulant en anglais alors que lui répondait en français. Il aurait bien apprécié que les autres passagers témoins de la scène l’appuient dans son insistance pour avoir un service en français, mais personne n’a ouvert la bouche…

Et, pour ajouter à l’ignominie de la situation, selon Air Canada, deux des trois agents de bord assignés à ce vol étaient en mesure de parler et comprendre le français. Donc, il appert que le service dans les deux langues officielles était disponible. Or, il est faux de prétendre que la seule solution ait été de lui demander de quitter l’appareil puisque des membres du personnel parlant français auraient été en mesure de servir monsieur Beaudoin en français. Pourtant, ce dernier soutient qu’en aucun moment, l’agent de bord francophone lui a proposé de le servir en français, même si le voyageur n’était pas assigné à sa section.

En toile de fond de ce triste épisode relié à Air Canada, il y a lieu de se demander quelle est la culture du transporteur eu égard à sa politique de bilinguisme qui, sans l’ombre d’un doute, mérite d’être pour le mois peaufinée. À mon sens, il est tout à fait inacceptable, voire outrancier, qu’un passager francophone partant de Québec ne puisse être servi en français. Enfin, il est temps qu’Air Canada entre dans les rangs s’il désire conserver le peu de crédibilité qu’il lui reste. En attendant, welcome aboard!

Un gazouillis compromettant

Le moins qu’on puisse dire, c’est que le gazouillis de François Legault à l’effet que « le catholicisme a aussi engendré chez nous une culture de la solidarité qui nous distingue à l’échelle continentale » a suscité une levée de boucliers autant sur les médias sociaux qu’auprès de la classe politique. Or, cinq heures après sa publication, confondu à une kyrielle de critiques, le premier ministre a senti le besoin de s’expliquer en répliquant qu’« il faut distinguer la laïcité et notre patrimoine», une justification qui n’a pas eu l’heur de satisfaire la soif des critiques.

De son côté, un employé du cabinet du premier ministre, Martin Plante, a pris la défense de M. Legault en tweetant que « la laïcité n’implique aucunement l’obligation de renier notre patrimoine, ni un devoir d’effacer notre héritage religieux. On peut en être fiers, tout en défendant la laïcité de l’État ».

Pour sa part, fidèle à son sens de la pondération, le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, a plutôt appelé les internautes à «profiter du beau temps en famille» tout en alléguant qu’« il y a plusieurs choses à dire sur l’héritage du catholicisme au Québec, mais je vous soumets qu’une discussion sur Twitter ne nous avancera pas à grand chose ».

Enfin, en ce qui me concerne, François Legault joue un jeu dangereux quand il condamne la prière dans les écoles musulmanes arguant que cette pratique va à l’encontre de la laïcité (ce avec quoi je suis entièrement en accord), alors qu’il contourne la référence à la laïcité en associant le catholicisme à notre patrimoine. En ce sens, le gazouillis de François Legault est pour le moins malhabile, voire compromettant, et tombe dans le piège du deux poids deux mesures.

Henri Marineau, Québec

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