Humainement parlant, enrayer l’avortement dans notre pays, ou du moins le rendre illégal est l’équivalent politique d’un renversement de la loi de la gravité. Pour un homme ou une femme qui n’a pas la foi, il n’y a rien de plus insensé que de s’impliquer dans ce combat qui, à vue humaine, est perdu d’avance. Regardons pour le moment, avec les yeux du monde, l’état des lieux, le champ de bataille devant nous, combattants pro-vie.
Il y a d’abord les 338 députés fédéraux au Canada. C’est à eux qu’incombe la tâche de légiférer contre le meurtre des enfants à naître. Pour passer une loi qui pénaliserait l’avortement, il faudrait qu’un projet de loi soit présenté. Or, aucun pro-vie n’est toléré dans les rangs des partis suivants : le Parti libéral, le Bloc québécois et le NPD. Il reste seulement des partis marginaux pour accueillir les pro-vie, ou bien le Parti conservateur qui, bien qu’il ait assez régulièrement accès au pouvoir, tolère à peine la présence des députés pro-vie. Si nous pouvons compter à présent sur une quarantaine de députés pro-vie dans les rangs de ce parti (la plupart en provenance de circonscriptions campagnardes de l’Ouest canadien), il nous faudrait au moins 129 autres pour atteindre une majorité de votes dans la Chambre des communes. D’où viendront ces votes aujourd’hui ? La situation est analogue au Sénat.
Tournons maintenant notre regard vers l’électorat, car c’est finalement celui-ci qui a le devoir d’élire les députés. Là la situation n’est guère meilleure. Si à peine 10 % des députés sont pro-vie, ce n’est qu’une réflexion plus ou moins fidèle de la proportion de ceux et celles qui respectent la vie de l’enfant à naître au sein de l’électorat. Les 90 pour cent qui ne sont pas pro-vie, ou pleinement pro-vie, ne sont certainement pas tous des zélés pour le sacrifice humain, mais ils ont peut-être un défaut encore plus grave, une indifférence et un égoïsme à toute épreuve. Ils votent pour la plupart pour leur ventre.
Tournons-nous alors vers ceux et celles qui sont responsables de la formation du public, de son instruction, son éducation et son divertissement. Les médias de masse (Radio-Canada, les autres chaînes d’information, les grands quotidiens, etc.) sont gagnés à l’idéologie pro-avortement du « choix » sans égard pour la vie de l’enfant à naître. Dans une salle de nouvelles, nous aurions de la difficulté à trouver ne serait-ce qu’un seul pro-vie sur 100, et les chances seraient bonnes que ce pro-vie aurait uniquement comme tâche dans cette salle de vider les corbeilles de poubelles et de changer la cruche d’eau. La situation est identique dans les salles de théâtre ou dans les studios de cinéma : s’ils ne produisent pas toujours des séries ou films de propagande « pro-choix », ils produisent très souvent des œuvres simplement vulgaires qui corrompent les mœurs et qui abrutissent davantage la population, la rendant inapte à bien voter. Quant aux écoles et aux universités, elles ne sont guère en meilleur état, la majorité d’entre elles œuvrant à temps et à contretemps à affranchir les étudiants des « tabous » (morale) et des « superstitions » (foi) que leurs parents auront bien pu tenter de leur inculquer.
De plus, nul pays n’est complètement isolé, mais a tendance à se grouper en blocs de pays partageant les mêmes intérêts. Or, le bloc occidental (Europe/États-Unis/Grande-Bretagne-Canada-Australie, etc.) est largement « pro-choix », sauf pour quelques états au sein des États-Unis. Les blocs asiatiques (Chine, Inde, Japon, etc.) le sont également. L’Afrique est plutôt pro-vie, mais pauvre, sans grande influence, et constamment harassée pour ses valeurs « rétrogrades ». Ne nous attarderons pas sur les instances supranationales comme l’ONU, l’OMS, l’Union européenne, ou le Forum économique mondial, qui ne cessent de promouvoir non seulement l’avortement, mais tout ce qui y concourt, comme la contraception, le faux-mariage gai et la gestation pour autrui, sans parler d’un transhumanisme délirant et d’un écologisme nihiliste.
Finalement, le plus grand défi (et je parle encore à vue humaine) pour le pro-vie est l’effondrement quasi complet, à partir de la deuxième moitié du 20e siècle, de l’institution pro-vie par excellence, l’Église catholique, celle qui pour 2000 ans a prêché la dignité de l’Homme dès sa conception, en prêchant l’existence d’un Homme-Dieu qui s’est incarné dans le sein virginal de Sa Mère. L’Église est aujourd’hui dans un tel état de discrédit et d’opprobre populaire, dans un tel état de décrépitude démographique (prêtres et religieux dont l’âge moyen tourne autour de 75 ans) qu’elle ne semble plus en moyen de contrecarrer l’influence des susdits médias et systèmes de déformation anti-éducatifs. Au contraire, dans son état de déliquescence avancée, elle a non seulement cessé de s’opposer aux erreurs contemporaines, mais se presse à en bénir certains aspects dits « positifs », espérant peut-être en tirer une certaine reconnaissance, bien que ces tentatives de conciliation ne fassent que provoquer le mépris universel.
Voilà alors, à vue humaine, les défis auxquels nous faisons face, nous les pro-vie au Québec, au Canada et dans le monde. Pour la réalisation de notre objectif, il nous faut convertir la quasi-totalité des Parlements, des Sénats, des tribunaux, des médias, des écoles et des universités, des instances internationales. Et aux yeux des hommes d’Église, ces représentants de l’Institution chargée de détourner l’homme de péchés tel l’avortement, nous sommes généralement perçus comme de gênants arriérés dont il serait mieux de se départir pour mieux paraître aux yeux du monde…
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