Des dix médailles remportées par les gymnastes artistiques et rythmiques russes lors des Jeux olympiques de Tokyo en 2021, deux étaient en or. Un doublé réalisé par les équipes hommes et femmes, ce qu’aucune nation n’avait plus réussi depuis la Communauté des états indépendants (CEI, ex-URSS) en 1992. Mais ces deux titres ne pourront pas être défendus à Paris l’an prochain, le CIO ayant recommandé qu’en cas de réintégration, la Russie, comme la Biélorussie, ne pourraient s’aligner qu’à titre individuel. De toute manière, il aurait fallu pour cela que la Russie participe aux championnats d’Europe qui débutent ce mardi à Antalya (Turquie), y finir dans le top 10 pour avoir le droit de disputer les mondiaux à Anvers (30 septembre-8 octobre), qualificatifs pour les Jeux.
Dans un sport où les Russes ont toujours été des acteurs majeurs, le coup est rude. « C’est une farce », a vociféré le Comité olympique russe au lendemain des conditions édictées par le CIO pour encadrer la réintégration de ses athlètes, en les qualifiant d’« inacceptables » et « discriminatoires ». Pour espérer concourir à Paris, ils devront ainsi se présenter sous bannière neutre, à titre individuel donc, ne pas avoir soutenu activement la guerre en Ukraine et ne pas être « sous contrat » avec l’armée ou les organes de sécurité russes.
Pour l’instant, la Fédération internationale n’a pas statué et devrait discuter ce dossier lors d’un prochain comité exécutif. L’option d’autoriser les gymnastes russes à disputer les Championnats d’Asie en juin pour compenser leur absence de l’édition continentale de cette semaine, alors qu’ils doivent se qualifier pour les mondiaux, reste en pourparlers. Mais les recommandations émises par le CIO posent d’ores et déjà beaucoup de questions. Quels gymnastes obtiendraient le droit de reprendre la compétition ?
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