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En 1889 paraissait un important ouvrage de Gustave Le Bon, Les Premières Civilisations, traitant en particulier des civilisations de l’Orient. Parmi elles, la civilisation juive. Peu avant, il avait publié dans La Revue scientifique un article reprenant un extrait de son texte, publication suivie de différentes réponses, défendant ses thèses ou tentant de les invalider. En 1985, l’association des Amis de Gustave Le Bon réunissait cette série d’articles dans un livre intitulé Rôle des Juifs dans la civilisation, reprenant dans une première édition le texte de l’article initial, extrait du chapitre consacré à la civilisation juive dans Les Premières Civilisations, puis en le remplaçant par ce chapitre dans son entier. C’est le choix que nous avons fait ici également.
Installé entre la Mésopotamie et l’Égypte, le petit peuple d’Israël se trouvait sur le chemin de leurs affrontements, mais aussi des longues caravanes porteuses de toute la richesse de leurs échanges commerciaux faisant naturellement d’eux un peuple d’intermédiaires. Agriculteurs habiles, laboureurs et bergers, ils surent également tirer parti de la fertilité de la Palestine, excellèrent dans l’art de la musique et leur littérature nous a laissé de très belles pages, mais n’ayant développé ni sciences ni industries, ils n’eurent pas d’influence, nous dit l’auteur, sur l’histoire des civilisations. Pourtant, parce que la doctrine chrétienne, avec ses notions de charité et d’universalisme qui n’avaient rien de sémitiques, s’est greffée sur le monothéisme israélite, leur apport au monde a été capital. Alors qu’après leur dispersion en l’an 70 de notre ère, ils allaient cesser de compter au rang des nations, leur Dieu s’imposait aux peuples les plus civilisés au monde.
Gustave Le Bon (1841-1931) est un médecin, anthropologue, psychologue et sociologue français. Après avoir parcouru le monde, dont il rapporta divers récits de voyage ainsi que des études archéologiques et anthropologiques, il s’intéressa aux lois régissant les comportements humains. Fort de ses connaissances de différentes civilisations, aussi bien contemporaines qu’anciennes, il publia en 1894 Les Lois psychologiques de l’évolution des peuples, qui sera suivi de son célèbre Psychologie des foules.
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