par Kla.tv
Les médias couvrent-ils les crimes d’État ? C’est la question que l’on peut se poser lorsqu’il s’agit de la couverture médiatique du dynamitage des pipelines Nord Stream. Pendant des mois, les médias ont gardé le silence ou ont raconté des « histoires » très douteuses. Il semble qu’il s’agit là d’un procédé qui est pratiqué depuis des décennies. Voyez vous-même, à travers d’autres événements du passé, que la recherche de la vérité est secondaire lorsque les intérêts politiques sont au premier plan.
Transcription :
Les médias couvrent-ils les crimes d’État ? C’est la question que l’on peut se poser lorsqu’il s’agit de la couverture médiatique actuelle du dynamitage des gazoducs Nord Stream 1 et 2. Pendant des mois, les médias ont gardé le silence sur le contexte et les motifs possibles de la démolition.
Maintenant, en avril 2023 – environ un mois après que le journaliste d’investigation américain Seymour Hersh a publié un rapport détaillé sur le sabotage de Nord Stream – les médias américains et allemands sortent presque simultanément une nouvelle version sur les événements et les auteurs possibles de l’attaque de sabotage.
Le rapport de Seymour Hersh a d’abord été ignoré par les médias occidentaux, puis discrédité et qualifié d’« absurde » par le gouvernement américain, sans toutefois être réfuté.
La publication de Seymour Hersh affirme que des plongeurs de la marine américaine ont placé des explosifs sur les pipelines en juin 2022 dans le cadre de l’exercice de l’OTAN « Baltops 2022 » ; ces explosifs ont ensuite été déclenchés à distance en septembre. L’attentat aurait été réalisé dans le cadre d’une opération secrète de la CIA et ordonné par le président américain en personne. Déjà le 7 février 2022, lors d’une conférence de presse à laquelle assistait également le chancelier Scholz, Joe Biden avait littéralement menacé : « Si la Russie envahit, c’est-à-dire si des chars ou des troupes franchissent à nouveau les frontières avec l’Ukraine, alors il n’y aura plus de Nord Stream 2. Nous y mettrons fin. »
Revenons à la nouvelle version de la couverture des attaques de sabotage de Nord Stream, diffusée par l’ensemble des médias publics depuis début mars 2023. À y regarder de plus près, celle-ci présente de nombreuses incohérences. Les médias affirment que l’attaque a été perpétrée par une équipe de six personnes « pro-ukrainiennes », sans aucun lien avec le gouvernement ukrainien. Le groupe serait parti de Rostock le 6 septembre 2022 à bord d’un voilier loué de 15 mètres et aurait posé les charges explosives ; celles-ci auraient alors été déclenchées le 26 septembre.
Mais comment est-il possible de charger plus de deux tonnes d’explosifs sur un yacht sans être remarqué ? Comment l’équipage a-t-il pu passer inaperçu dans la mer Baltique, étroitement surveillée, de Rostock jusqu’aux pipelines Nord Stream ? Lors de l’examen du yacht, des traces d’explosifs ont été trouvées sur une table. Cette histoire est-elle une manœuvre de diversion médiatique ? Manifestement, ce déroulement des faits offre un potentiel d’implication diplomatique et politique moins délicat que si la Maison Blanche elle-même en portait la responsabilité principale. Et les auteurs d’un attentat aussi complexe livreraient-ils le yacht sans le « nettoyer », de sorte que des traces d’explosifs pourraient être trouvées ?
Le fait que les médias allemands et américains rapportent presque simultanément la même chose, en se référant à des sources différentes, indique également qu’il s’agit d’une campagne médiatique dirigée. Ces informations ont été publiées quatre jours seulement après la visite éclair du chancelier Scholz au président américain Biden. Olaf Scholz a voyagé sans conseillers ni journalistes pour s’entretenir en privé pendant deux heures avec le président américain Biden à la Maison-Blanche. Les médias ont-ils ensuite reçu des instructions de l’État ?
Les trois exemples suivants montrent que la recherche de la vérité est secondaire lorsque les intérêts politiques sont au premier plan.
- La victoire électorale de Reagan grâce à une manipulation à grande échelle
En 1981, Ronald Reagan est devenu le 40e président des Etats-Unis grâce à une victoire électorale historique. Selon le texte du programme de la première chaîne de télévision allemande (ARD), le documentaire de 2015 d’Arte TV « Ronald Reagan – Un président sur mesure » montre que « la victoire électorale de Ronald Reagan n’était pas un hasard, mais l’œuvre de manipulations à grande échelle par le crime organisé ». Pendant la campagne présidentielle et le reste de sa carrière, l’ex-acteur Ronald Reagan a rencontré en privé d’importantes personnalités du crime organisé. Ces liens lui ont permis d’accéder à la Maison-Blanche. Dès 1986, le journaliste d’investigation Dan Moldea a révélé les liens avec la mafia. Le journaliste d’investigation a publié ses recherches dans le livre « Dark Victory : Ronald Reagan, MCA, and the Mob ».
Mais pourquoi n’est-ce que 28 ans plus tard que la télévision d’État allemande a rendu public ce crime organisé ?
- Action terroriste par l’Office allemand de protection de la Constitution
Lors de l’affaire dite du « trou de Celle », les choses se sont déroulées de manière similaire : le 25 juillet 1978, une bombe a explosé à Celle, en Basse-Saxe, près de Hanovre, laissant un trou dans le mur extérieur de l’établissement pénitentiaire de la ville. L’attentat a été attribué à l’entourage de la Fraction armée rouge (RAF) d’extrême-gauche. Il s’en est suivi pendant des années une panique terroriste de la part des politiques et des médias dominants face à de prétendus terroristes de gauche. Les mesures antiterroristes visant à protéger les citoyens ont été renforcées. Il a fallu attendre huit ans de plus pour que les véritables raisons soient révélées au grand jour. Le 29 avril 1986, le journal télévisé de la chaîne ARD a avoué : Ce n’est pas la RAF, mais l’Office de protection de la Constitution de Basse-Saxe qui a fait exploser la bombe. Le ministre-président de Basse-Saxe, Ernst Albrecht, père d’Ursula von der Leyen, était au courant des plans de l’Office de protection et a défendu l’attentat mis en scène.
Mais l’affaire du « Celler Loch » est passée inaperçue au public, car quelques secondes plus tôt, le journal télévisé a relaté l’accident choquant de la centrale nucléaire de Tchernobyl.
La commission d’enquête parlementaire a annoncé les résultats de son rapport final à l’automne 1989, soit trois ans plus tard. Une fois de plus, les résultats ont été relégués à l’arrière-plan, car au même moment la couverture médiatique de la chute du mur de Berlin a occupé le devant de la scène.
- Laboratoire de l’armée américaine et attaques à l’anthrax
Suite aux attentats mortels à l’anthrax, au cours desquels des enveloppes contenant des agents pathogènes du bacille du charbon ont été envoyées à plusieurs chaînes d’information et sénateurs, le Parlement américain a été fermé en septembre 2001.
C’est à cette occasion que le Patriot Act a été adopté en urgence. Le USA PATRIOT Act est une loi fédérale américaine qui a été adoptée dans le cadre de la guerre contre le terrorisme. Elle restreint fortement les droits civils.
Sur le plan médiatique, le coupable a été rapidement trouvé. Ainsi, dans les jours chaotiques qui ont suivi les attentats, la chaîne de télévision ABC a commencé à publier de fausses informations accusant délibérément l’Irak et son dirigeant Saddam Hussein. On a prétendu que le matériel de l’attentat contenait des traces de bentonite, une marque de fabrique du programme d’armes biologiques du dirigeant irakien.
Neuf ans plus tard, le documentaire de la chaîne franco-allemande Arte « Die Anthrax-Dealer » (Les trafiquants d’anthrax), diffusé sur une chaîne de télévision publique, a permis d’éclaircir les tenants et aboutissants de cette affaire. La souche mortelle de la bactérie de l’anthrax provenait des laboratoires de l’armée américaine.
Mais l’image de l’ennemi déjà dessinée dans la population contre l’Irak est restée prédominante.
Il apparaît clairement qu’il n’est manifestement pas dans l’intérêt des médias d’informer la population de manière complète et véridique. Au lieu de cela, ils racontent des « histoires » qui présentent de graves incohérences et sont de ce fait extrêmement douteuses, comme le montrent clairement le cas actuel et les exemples du passé présentés.
En ce qui concerne les attentats actuels du Nord Stream, les médias de droit public attendront-ils des décennies pour informer la population des véritables commanditaires ? Et si c’est le cas, la révélation de ce crime sera-t-elle faite, comme dans les exemples cités plus haut, pendant des événements d’actualité brûlants ? Ceci afin que les citoyens ne s’en rendent pas compte et qu’ils gardent en mémoire les fausses informations diffusées auparavant ? Et afin que les véritables coupables, éventuellement des États, soient couverts ?
Tout cela ne permet guère de conclure autre chose que le fait que les médias nous trompent délibérément pour protéger des intérêts politiques.
source : Kla.tv
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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