C’est la dernière contribution antichrétienne de la maison Grasset, celle de Nora, Enthoven et BHL. Metin Arditi, auteur inconnu au bataillon, sort de l’ombre avec un livre blasphème, une sorte de Versets sataniques (de Salman Rusdhie) mais à la sauce antichrétienne. Le résultat ne sera pas le même : il y a peu de djihadistes chrétiens prêts à mourir pour Dieu en emportant les blasphémateurs.
Néanmoins, la sortie en 1988 de La Dernière Tentation du Christ de Scorsese provoquera deux attentats en France. À l’époque, le réalisateur italo-américain a du mal à trouver les fonds : la Paramount recule, et c’est le producteur Humbert Balsan, qui obtient 3 millions (de francs) de Jack Lang. Mais la subvention, sous la pression de l’Église, sera finalement annulée.
Une petite phrase en passant, pour mesurer la polémique, celle du cinéaste Franco Zeffirelli, qui qualifie le film de « pur produit de la chienlit culturelle juive de Los Angeles qui guette la moindre occasion de s’attaquer au monde chrétien » (Wikipédia).
Blasphème, injure et désinformation autorisés
Trente-cinq ans plus tard, rebelote avec le Bâtard d’Arditi. Dont voici le résumé, piqué sur le site de l’éditeur :
Quelle a été la vraie vie de Jésus ?
À Nazareth, au début de notre ère, deux très jeunes enfants jouent dans la rue. « Mamzer ! » lance l’un à son camarade. « Bâtard ! ». Personne, dans le petit village de Nazareth, n’ignore que Marie a fauté avec un légionnaire romain. Elle est une fille-mère, rejetée et méprisée. Jésus comprend pourquoi, tout autant qu’elle, il sera à jamais exclu de sa communauté : telle est l’exigence de la loi juive à l’égard des bâtards.
Grandissant, Jésus n’a d’autre entreprise que de réformer cette règle d’exclusion. Jusqu’au jour où il rencontre un autre mamzer. Outre d’être un bâtard, Judas est laid, brillant, et révolutionnaire. Il a un plan. S’appuyant sur le beau, non moins brillant, et réformateur Jésus, il met en marche sa vengeance. Quelle est la part de sincérité, quelle est la part de calcul de ces deux jeunes hommes parcourant la Palestine avec un message d’inclusion ?
Un roman audacieux, étonnant, passionnant, qui réinterprète la vie de Jésus dans ses plus grands épisodes. Sa présentation aux docteurs de la loi, son sermon sur la Montagne, la multiplication des pains, les quarante jours dans le désert, tant d’autres moments de la culture religieuse universelle sont revisités à l’aune de l’inguérissable blessure d’enfance de Jésus et de sa relation aussi fructueuse que dangereuse avec Judas.
Si le droit au blasphème existe en France, il s’exerce principalement contre les croyants des deux grandes religions. La première est la religion catholique : 44 millions de Français sont baptisés, mais seuls 5 % d’entre eux vont à la messe le dimanche. Il reste encore 14 000 prêtres dans 12 000 paroisses, mais les vocations diminuent, certains prêtres officiant dans plusieurs petites paroisses. De plus, les églises se mettent à brûler. La seconde est la religion musulmane, qui en prend plein la gueule dans les médias occidentaux, notamment depuis l’étrange attentat du 11 septembre 2001.
L’auteur du blasphème a été reçu très complaisamment à la RTS, la radio-télévision suisse. « On dirait presque un titre de rap, Le Bâtard de Nazareth », commence à 55’55 l’animateur, visiblement très amusé par l’idée. « Parce que je crois que toute la vie de Jésus a été marquée par ce statut », explique l’auteur.
Blasphémateur : J’ai pensé à d’autres titres, je ne le cache pas, mais aucun ne me semblait aussi honnête, et aussi juste.
Animateur : Quand vous allez expliquer à Grasset que votre prochain roman s’appellera Le Bâtard de Nazareth, comment ça réagit ?
Blasphémateur : Alors ça, c’est très marrant parce que en général le président de Grasset, Olivier Nora, aime beaucoup choisir les titres lui-même. Je lui ai dit ça, « j’ai pensé à ce titre, Le Bâtard de Nazareth », il m’a répondu, « ah, très bien ».
Nul besoin d’ajouter que dans le Talmud, Jésus a la pire des figures. Les attaques contre les symboles de la chrétienté dans l’entité israélienne en attestent. On sent sur Akacem la gêne dans les propos de l’animateur, qui essaye d’arrondir les angles à l’approche de Pâques…
Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation