Le capitalisme s’épuise dans les dividendes accumulés, atteint un point critique, c’est l’analyse que la pragmatique et socialiste Chine fait du mouvement français. Cet article de Global Times le tabloïd officiel chinois revient à dire ce que dit Fabien Roussel : il faut une réforme des retraites mais si on veut qu’elle soit efficace il faut qu’elle s’inscrive contre les dividendes accumulés par le capital et aille vers plus d’égalité. Elle ne peut pas continuer à déverser des sommes fabuleuses dans les guerres impérialistes, y compris en Ukraine. C’est non seulement une question de justice sociale et la preuve est faite qu’aucun peuple n’accepte la régression, la jeunesse en particulier, mais il faut aller vers l’égalité si la France veut rester compétitive, nouvelles relations internationales comme répartition des richesses. C’est sans doute le discours en filigrane que tiendra Xi à Macron lors de la prochaine visite de ce dernier en Chine.
Certes ne nous faisant aucune illusion sur notre crétin suffisant et c onnaissant les grands talents diplomatiques de Macron qui a déjà signalé il voulait un dialogue « exigeant » avec la Chine (on sent du Ouighoure, du climat, de Taïwan) et qu’il veut que la Chine fasse pression sur la Russie (retrait des troupes russes et souveraineté territoriale de l’Ukraine) de plus flanqué de la Ursula van der leyen qui le vaut dans le genre nullité, on peut craindre le pire mais néanmoins si nous manifestons avec conviction peut-être cela l’aidera-t-il à un peu plus de réalisme…
Danielle Bleitrach
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par Global Times
La réforme du système de retraite est un enjeu clé lié à la compétitivité nationale, en particulier pour les pays développés comme la France, qui sont entrés dans l’ère du welfarisme.
En tant que l’un des moteurs importants de l’économie européenne, la réforme du système de retraite français est étroitement liée à son évolution dans l’ère postindustrielle et à la compétitivité de l’ensemble de l’UE. À l’ère de la mondialisation, la France est confrontée à des défis économiques non seulement au sein de l’UE, mais aussi de la concurrence des États-Unis, de la Chine et d’autres économies émergentes.
La force économique actuelle de la France repose sur les fondements historiques de plus de 500 ans d’expansion coloniale occidentale, ainsi que sur les réalisations d’une ou deux générations après la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Aujourd’hui, la France contrôle toujours la monnaie de 14 anciennes colonies ouest-africaines, le franc étant leur monnaie légale, et ces pays doivent déposer 50% de leurs réserves de change au Trésor public français. C’est l’une des raisons pour lesquelles les Français bénéficient encore du système de protection sociale le plus généreux au monde, y compris les retraites.
Dans la compétition au milieu de la mondialisation, les Français sont à court des dividendes accumulés par leurs prédécesseurs. Le pays a encore de l’argent et peut fournir un soutien militaire important à l’Ukraine. Cependant, avec l’augmentation continue de la population âgée à l’avenir, le système de retraite sera confronté à un déficit. C’est pourquoi le président français Emmanuel Macron insiste sur les réformes.
En tant qu’élément important du système de protection sociale, les pensions sont un facteur important pour refléter l’équité de la répartition secondaire. En outre, l’expérience de nombreux pays montre que les pensions ne peuvent qu’être augmentées et difficiles à réduire. Par conséquent, la question de savoir comment augmenter continuellement le pool de fonds de pension est devenue un problème lié à la manière de le répartir plus équitablement.
Pour la France, l’allongement du travail de chacun n’est pas juste, ce qui signifie que la grande majorité des ouvriers, y compris ceux qui travaillent dans des environnements pollués et dangereux, devront partager la charge. Mais leur nature professionnelle est complètement différente de celle de ceux qui travaillent sur des ordinateurs et jouent avec des actions et des titres. La réforme est considérée comme une nouvelle exacerbation de l’écart de richesse.
La France était connue pour un écart de richesse relativement faible en Europe, mais ces dernières années, cet écart s’est creusé. Les données du World Inequality Lab de l’École d’économie de Paris montrent que les inégalités de revenus et de richesses ont augmenté presque partout depuis les années 1980. Et les analystes estiment que l’IFI, un impôt sur le patrimoine immobilier des particuliers, qui a remplacé l’impôt sur la fortune solidaire (ISF), a entraîné une « accélération » des inégalités.
Les défis auxquels est confrontée la France, puissance économique de classe mondiale, ne sont pas seulement une question d’argent. Combien de personnes de la nouvelle génération qui bénéficient de ce système de protection sociale seront prêtes à continuer à travailler dur pour créer une croissance économique durable, en particulier au bas de l’échelle et au niveau manufacturier, comme leurs prédécesseurs l’ont fait ? Les célèbres mots de l’ancien président français Nicolas Sarkozy « travailler plus pour gagner plus » étaient considérés comme justes il y a quelques années, mais ils sont maintenant largement rejetés par de nombreux Français, en particulier les jeunes.
Par conséquent, la réforme des retraites n’est pas seulement une question systémique, mais aussi une question d’esprit. La question de savoir si la France peut continuer à maintenir sa forte compétitivité est également confrontée à un double défi à la fois systémique et spirituel.
En regardant en arrière dans l’histoire, le capitalisme européen a exploré entre efficacité et équité pour trouver constamment des points qui mènent à des réformes. Le peuple européen a choisi une voie différente de celle des États-Unis – une voie qui met l’accent sur le bien-être et la répartition équitable. Cependant, même sous le capitalisme social, cela ne change pas la nature du capitalisme et ses défauts inhérents, ce qui a inévitablement conduit à l’élargissement de l’écart de richesse.
Il semble que les Français ne trouvent pas d’issue maintenant. Les États-Unis non plus. Le capitalisme semble avoir atteint un point critique, et bien qu’il ne disparaisse pas rapidement, la voie future est incertaine.
source : Global Times via Histoire et Société
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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