Les États-Unis ont repris le vol du pétrole syrien quelques heures après l’attaque impitoyable des bases d’occupation
Des dizaines de camions-citernes remplis de pétrole syrien ont été acheminés clandestinement par les troupes d’occupation américaines vers leurs bases dans le nord de l’Irak.
Source : The Cradle, le 25 mars 2023
Traduction : lecridespeuples.fr
Le 25 mars, l’armée américaine a fait passer en contrebande au moins 80 camions-citernes chargés de centaines de tonnes de pétrole syrien volé dans la région de Jazira, riche en ressources naturelles, vers leurs bases en Irak.
Les camions-citernes ont quitté la Syrie dans le cadre d’un convoi de 148 véhicules qui a franchi le poste-frontière illégal d’Al-Walid tôt samedi, selon des sources locales qui se sont entretenues avec l’agence de presse syrienne SANA.
Les autres véhicules du convoi américain comprenaient des camions frigorifiques et des véhicules blindés, selon les sources.
La dernière opération de vol de pétrole de Washington a eu lieu quelques heures seulement après que les bases d’occupation des champs pétroliers de Conoco et d’Al-Omar dans le nord-est de la Syrie aient été bombardées par des missiles et des drones en représailles à une frappe aérienne américaine plus tôt vendredi dans le gouvernorat de Deir Ezzor, qui a fait plusieurs morts parmi les Syriens, et qui répondait elle-même à une attaque qui a fait au moins un mort parmi les forces américaines.
Selon des sources sur le terrain qui ont parlé à Al Mayadeen, la base d’occupation du champ de Conoco a été touchée par plus de 15 missiles. S’adressant à la chaîne de télévision Al-Jazeera, un responsable américain a déclaré que l’une des bases avait été touchée par « huit roquettes ».
Les médias américains ont cité le Pentagone qui a déclaré que les attaques avaient fait plusieurs victimes. Toutefois, aucun autre détail n’a été fourni.
Aucun groupe n’a revendiqué la responsabilité de cette attaque audacieuse, qui marque la troisième opération armée réussie contre les troupes américaines en Syrie en l’espace de 24 heures.
Commentant les frappes aériennes de vendredi, qui ont été lancées depuis la base aérienne d’Al-Udeid au Qatar, le Président américain Joe Biden a déclaré que son pays était prêt à « agir avec force pour protéger nos hommes », ajoutant que les États-Unis « ne cherchaient pas le conflit avec l’Iran ».
L’opération de vol de pétrole de samedi marque la troisième fois que les troupes américaines pillent les ressources de la Syrie depuis que le pays a été frappé par un tremblement de terre dévastateur le 6 février.
Washington maintient environ 900 soldats en Syrie, principalement répartis entre la base d’Al-Tanf et la région nord-est du pays. Leur occupation est illégale au regard du droit international, car elle a été effectuée sans l’approbation du gouvernement.
Bien que les troupes américaines, accompagnées de combattants des Forces démocratiques syriennes (FDS), aient initialement occupé de larges pans de la Syrie sous le prétexte de combattre Daech, la justification officielle de l’occupation a changé une fois que le groupe terroriste a été largement vaincu.
Dans des commentaires tristement célèbres faits en 2019, l’ancien président américain Donald Trump a déclaré : « Nous gardons le pétrole [de la Syrie]. Nous avons le pétrole. Le pétrole est en sécurité. Nous avons laissé des troupes derrière nous uniquement pour le pétrole. »
Selon une enquête menée par The Cradle, des dizaines de camions-citernes empruntent chaque semaine des passages illégaux entre l’Irak et la Syrie dans des convois accompagnés d’avions de guerre ou d’hélicoptères américains.
Des bergers de la région corroborent ces affirmations, déclarant que le pétrole syrien est transporté vers le site militaire d’Al-Harir à Erbil, la capitale de la région du Kurdistan irakien (IKR), une région connue pour être une « plaque tournante » pour les agences d’espionnage occidentales et israéliennes.
En août de l’année dernière, le ministère syrien des affaires étrangères a affirmé que les pertes subies par le secteur pétrolier et gazier du pays en raison des actions américaines s’élevaient à 107 milliards de dollars depuis le début de la crise syrienne en 2011.
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