Le Québec est le champion de la bureaucratie. Tout le long de notre vie nous sommes confronté devant les murs qui s’élèvent devant nous pour contrôler nos mouvements et nos libertés. Les ministères en profitent pour ne pas prendre leurs responsabilités avec l’arrivée d’internet. Quel beaux cadeaux pour eux! Toujours la réponse classique: allez sur internet et puis cliqué sur…
Incapable de vous répondre soit en personne ou par téléphone. Par téléphone c’est le labyrinthe du pèse sur 2, pèse sur 7, recule de 4 pi dites nous quand votre chien jappe, la nuit ou le jour. Nous voilà rendu dans la modernité. Incapable d’installer un humain derrière l’appareil téléphonique pour nous diriger vers le bon département. Vous devez chercher parmi les 8 choix suivants…et surtout ne vous trompez pas, vous allez devoir tout recommencer. La bureaucratie peaufiné dans ces plus lointains retranchement. Repousser la prise de décision. Eviter la responsabilisation. Plus personne n’est responsable aujourd’hui. Et que dire du: Ce message est enregistré; aucune violence verbale ne sera tolérée! C’est à nous de tout faire. C’est à nous d’être zen devant des murs de rectitudes politiques, de réponses toutes faites d’avance, aucune personnalisation envers nous les citoyens. On doit chercher. On doit se donner nous même la réponse.
On se demande à quoi peuvent bien servir ces fonctionnaires quand ils nous répondent tous: allez voir sur le site internet, bla bla bla…
Alors une fois que vous avez surmonté ce premier obstacle du téléphone, commence le pourquoi de votre appel. 50% de chance que vous n’êtes pas au bon endroit, alors on vous redirige ailleurs. Vous attendez, encore. Finalement, vous obtenez quelqu’un. Vous expliquez enfin le pourquoi de votre appel.
Voici quelques exemples récentes que j’ai vécu:
1. Lors de la pandémie François Legault a annoncé qu’il «donnait»( au fait il ne donnait rien, c’était une déduction sur le rapport d’impôt), je continue, il donnait 500$ à tout le monde, il avait fait l’annonce dans la période des impôts. En bon citoyen, ayant reçu le montant à payer à l’impôt ,de mon comptable et je paie immédiatement la somme. Je reçois la réponse de Revenu-Québec, mais sans ajustement du 500$. Donc je cherche sur internet, je cherche où «nous joindre» finalement je remplis le formulaire, j’indique «autres» dans les sujets proposées car rien ne correspond à ma demande. 2 mois passe, toujours pas de réponse. Je décide d’écrire une lettre (par la poste) finalement 2 autres mois plus tard j’ai une réponse qu’effectivement ils vont me faire parvenir le 500$. Je reçois le paiement 6 semaines plus tard. Donc près de 6 mois pour régler quelque chose d’assez simple. La bureaucratie, c’est ça.
Au Québec il y a eu le développement de la bureaucratie jusqu’a créer une zone spéciale de bureaucratie, la liste d’attente. On a une liste d’attente pour des chirurgies, on a une liste d’attente pour les urgences, on a une liste d’attente pour les logements à loyers modiques. Ces listes sont assorties avec plein de documents à remplir, des cases à cocher, des endroits pour signer.Il y a même une liste d’attente pour les CHSLD.
un autre exemple
2. L’an passé est décédé, ma mère à l’âge de 95 ans. Je m’occupe de ses affaires depuis plus de 6 ans. Lors des arrangements funérailles je prend l’option que le complexe funéraire s’occupe de tout la paperasse avec les deux paliers de gouvernements. Alors voilà, je reçois copie de tous ces démarches en plus de recevoir le certificat de décès du Québec. Les mois passent et je m’aperçois que ma mère continue de recevoir certains argents du fédéral et du Québec. Alors voici commence un long parcours pour faire cesser ces paiements. Je passe par internet. je passe par la ligne téléphonique, j’écris par courrier, et en vous épargnant tous les détails, rien n’est encore réglé. Et pourtant c’est relativement simple: faire cesser des prestations. Il me semble que les gouvernements seraient content de moins payer, non? La bureaucratie m’épuise. Je suis le dossier.
un troisième exemple
3. Il y a quelques années, lorsque j’habitais Montréal, j’avais un voisin mitoyen qui a décidé de faire de gros changement à son immeuble. Lors des travaux d’excavation, son entrepreneur crée un trou au sous-sol, dans le mur de briques mitoyen ( 1 pied par 3 pieds). Après de nombreuse demande auprès du propriétaire, le trou reste là et l’hiver approche. Je cherche l’inspecteur de bâtiment à la Ville de Montréal pour mon arrondissement. D’abord, sur le site internet, je cherche partout. Pas de téléphone. Finalement je trouve une boîte de dialogue et j’explique mon problème. J’attends. Pas de réponse je récris mais au maire de l’arrondissement ainsi que tous les conseillers de l’arrondissement. Le lendemain matin le chef des inspecteur me téléphone! Après avoir expliquer mon problème, il commence a lever le ton car, selon lui, je n’ai pas suivi les canaux habituels.Il me dit que j’aurais du l’appeler. Comment voulez-vous que je vous appelle lorsque votre numéro n’apparait nul part sur le site internet? Finalement il dépêche sur les lieux deux inspecteurs deux jours plus tard. Un novice qui va dans la cave de service pour constater qu’effectivement il y a un trou…causé par une mauvaise manoeuvre de l’entrepreneur du voisin. Tout reste là. Le froid arrive. Éclatement de tuyaux chez nous. Réparation d’urgence. J’isole moi-même le trou béant dans le sous-sol et j’attends. 2 semaines plus tard, je reçois une mise en demeure de la Ville de Montréal me rendant responsable car ceci est un mur mitoyen. J’ai 15 jours pour réparer le trou ou des amendes seront imposées et une procédure de cour sera prise contre moi! La bureaucratie me rend coupable à 50% car ceci est un mur mitoyen! Comme si une auto entre dans votre auto stationnée et qu’on vous dis vous êtes 50% responsable car votre auto était là! Je tente de rejoindre l’inspecteur maintenant par téléphone. Il est en vacances. Je lui écrit une lettre. Il me répondra 2 semaines plus tard. Finalement le voisin décide d’engager un type pour réparer le trou.
Je pourrais vous donner d’autres exemples dans d’autres ministères et d’autres départements de la Ville de Montréal. C’est pareil à la Régie du logement, à la CSST, à la Régie du bâtiment, lors d’obtention de permis à la ville, lors de réunion d’arrondissement, au CIUSS, à l’hôpital pour l’obtention d’une carte d’hôpital, au Registre des entreprises, et plus.
Partout, c’est pareil, la non-responsabilisation prime partout! Personne ne veut se rendre responsable de rien. On passe toujours le problème ailleurs.
Une petite dernière?
Bon allons-y!
4. Sur le même chantier de construction, un mois après l’incident du mur, une valve d’une bonbonne de gaz propane casse et le gaz se répand partout dans le quartier à 3 heures du matin. Odeur jusqu’à dans les maisons. Appelle des pompiers et eux appellent Gaz Métro. Le voisin chauffait son sous-sol de façon temporaire avec un système au gaz. Le lendemain je signale le tout à mon bon inspecteur de la ville pour qu’il puisse venir s’assurer que le tout doit être réparer et poser conformément aux règlements. Il me répond, de ne plus communiquer avec lui et me dis que je dois contacter la Régie du bâtiment ou la CSST !!! Quoi? je lui répond. C’est un chantier de construction et ça revient à moi de m’assurer de la bonne marche du chantier??? La régie du bâtiment me répond que c’est la Ville de Montréal qui s’occupe du Code du bâtiment sur le territoire de la ville. la CSST me répond, vu qu’il n’a pas eu de travailleurs impliqués dans l’événement qu’il s’en occupe pas! Et le tout restera lettre morte sans jamais avoir eu un seul inspecteur venant vérifier si le tout était sécuritaire!
En terminant, je voulais signaler cette petite parenthèse à propos de l’intervention de la ministre Proulx sur l’incendie du Vieux-Montréal récemment. Elle rend responsable le site AirBnB et elle force le site à vérifier que les habitations inscrites détiennent un numéro…pour qu’Ils puissent payer leurs taxes au Ministère du revenu! Aucune mesure sur la conformité des bâtiments au Code du bâtiment, aucune inspection d’incendie par les pompiers de Montréal. Non, rien de tout ça. Qu’est-ce qui compte pour la ministre est que les locateurs paient leurs impôts! C’est tout. Le reste n’est pas important! Selon elle, les feux à Montréal est chose du passé.
La dé-responsabilisation totale est en marche partout sans que nous puissions changer grand chose. Comment faire pour revenir en arrière et responsabiliser les gens dans les fonctions qu’ils occupent?
Moi je voterai pour le parti qui promet de l’ordre dans tout ça, couper la paperasse et revenir avec des gens qui répondent au téléphone lorsqu’on appelle.
Source: Lire l'article complet de Vigile.Québec