09/mars/2023 / Par Ethan Huff
Les documents contractuels fédéraux examinés par The Intercept montrent que le Commandement des opérations spéciales des États-Unis (SOCOM) intensifie ses efforts pour déclencher la propagande sur Internet et d’autres campagnes de tromperie en ligne à l’aide de vidéos deepfake.
L’entité responsable de certaines des opérations militaires les plus secrètes des États-Unis, SOCOM, se prépare également à pirater les appareils connectés à Internet des gens afin d’écouter comment ils réagissent à ladite propagande – croiront-ils que les deepfakes sont réels ?
La nouvelle survient à un moment de débat mondial intense sur l’utilisation de campagnes de « désinformation » technologiquement sophistiquées, leur efficacité sur les masses et l’éthique de leur utilisation. Le gouvernement des États-Unis met constamment en garde contre le risque de deepfakes tout en les déployant comme des armes contre la population.
Pour SOCOM, utiliser des deepfakes de cette manière est sans précédent. Jamais auparavant un gouvernement n’avait ouvertement signalé son intention d’utiliser cette technologie très controversée comme arme offensive pour déclencher la propagande de la prochaine génération.
« En matière de désinformation, le Pentagone ne devrait pas combattre le feu par le feu », déclare Chris Meserole, responsable de l’Initiative sur l’intelligence artificielle et les technologies émergentes de la Brookings Institution.
« À une époque où la propagande numérique est en hausse dans le monde, les États-Unis devraient faire tout ce qui est en leur pouvoir pour renforcer la démocratie en renforçant le soutien aux notions partagées de vérité et de réalité. Les deepfakes font le contraire. En jetant le doute sur la crédibilité de tous les contenus et informations, qu’ils soient réels ou synthétiques, ils finissent par éroder le fondement même de la démocratie.
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Le Pentagone veut utiliser les deepfakes pour aider les soldats à « chasser et tuer plus efficacement leurs cibles »
Selon Meserole, une telle technologie ne devrait être exploitée et utilisée pour des opérations militaires et de renseignement ciblées qu’après avoir fait l’objet d’un examen et d’une surveillance appropriés. Comme vous pouvez l’imaginer, cela ne s’est pas produit avec le déploiement par SOCOM de la technologie des armes deepfake.
« Si les deepfakes doivent être exploités pour des opérations militaires et de renseignement ciblées, leur utilisation doit être soumise à un examen et à une surveillance », a déclaré Meserole.
Publié pour la première fois en 2020, un document de présentation publié par la Direction de la science et de la technologie de SOCOM contient une liste de souhaits de jouets de nouvelle génération, pour ainsi dire, que le complexe militaro-industriel espère déployer afin que ses soldats les plus élites puissent plus efficacement « chasser et tuer leurs cibles à l’aide de lasers, de robots, d’holographes et d’autres matériels sophistiqués.
En octobre dernier, SOCOM a publié une version mise à jour de cette liste de souhaits qui contient une nouvelle section sur les «technologies avancées à utiliser dans les opérations de soutien de l’information militaire (MISO)», qui, selon The Intercept, est «un euphémisme du Pentagone pour ses efforts mondiaux de propagande et de tromperie. ”
Le seul paragraphe simple qui a été ajouté décrit avec plus de clarté les efforts de SOCOM pour obtenir des méthodes plus avancées pour mener « des opérations d’influence, des tromperies numériques, des perturbations des communications et des campagnes de désinformation aux niveaux tactique et opérationnel ».
SOCOM recherche également « une capacité de nouvelle génération pour collecter des données disparates via des flux d’informations publics et open source tels que les médias sociaux, les médias locaux, etc. pour permettre à MISO d’élaborer et de diriger des opérations d’influence ».
Jusqu’à présent, SOCOM a surtout opéré dans l’ombre, à l’insu du commun des mortels. Il est composé d’unités d’élite de nombreuses branches de l’armée, y compris l’armée, le corps des marines, la marine et l’armée de l’air, menant les opérations militaires les plus sensibles dans les nations les plus meurtrières du monde.
« Alors que les forces spéciales américaines sont largement connues pour leurs exploits spectaculaires comme le meurtre d’Oussama ben Laden par les Navy SEALs, leur histoire est faite de missions secrètes, de subterfuges, de sabotages et de campagnes de perturbation », écrit Sam Biddle pour The Intercept .
« Les ambitions de désinformation de la » nouvelle génération « de SOCOM ne sont qu’une partie d’une longue et vaste histoire d’efforts de tromperie de la part des appareils militaires et de renseignement américains. »
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Source : News Target
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