par Patrick Reymond
Je vais finir par me prendre pour Napoléon, à force d’en remontrer à des bredins qui ont une excuse pour être totalement incompétents militairement parlant : ils n’ont été employé dans l’armée que toute leur vie. C’était pour une carrière, des sinécures et un poste dans un conseil d’administration, donc, on le voit, rien à voir avec un guerrier.
Que Adolf, simple caporal, ait su bien mieux que tous ces galonnés faire la guerre était humiliant pour eux, raison pour laquelle ils le détestaient. Bon, que des empereurs, tout aussi incompétent, qu’un Kronprinz fassent foirer tous les plans, c’était pas bien grave. Qu’un empereur n’ose arrêter la guerre en juillet 1914, c’était aussi péché véniel. Mais un caporal, fils de fonctionnaire de bas étage, n’ayant que survécu à 4 ans de guerre à un poste de courrier où la survie était de deux jours, c’était trop pour eux.
Donc, nous douraks de salons, disent que les Russes perdent plus de monde que les Ukrainiens, parce qu’ils sont à l’attaque, c’est du grand n’importe quoi.
Ils attaquent, comme Pétain en 1917 (Seconde bataille de Verdun, Bataille de la Malmaison étendue devant son succès au chemin des Dames), c’est à dire sous un déluge d’artillerie tellement impressionnant, tellement long, que les hommes sont cassés s’ils n’ont pas été tués, et peu en mesure de combattre. Les bombardements duraient plusieurs jours, 5 à 6. Personne n’est capable de combattre après une telle épreuve.
Le rapport des pertes dans ces deux offensives, c’était de 1 à 5, en faveur de l’assaillant, et par la suite, pendant la Seconde Guerre Mondiale, celui-ci avait appris qu’il lui suffisait d’attaquer et d’obtenir une rupture très localisée du front, pour pouvoir procéder à des manoeuvres d’encerclement. Effectivement, la phase de rupture pouvait être meurtrière pour l’assaillant, mais une préparation massive d’artillerie pouvait aussi déblayer le terrain, sauf si, comme Heinrici, on faisait évacuer la première ligne lors du marmitage. Les Russes excellaient aussi dans l’art de la maskirovka, et les exemples de fausses lignes défensives sont légions.
Bien entendu, les douraks sont excusés de n’être pas au courant qu’une attaque peut être très meurtrière pour le défenseur, plus que pour l’attaquant. En effet, les offensives Pétain, datent simplement de 1917, ils n’ont pas été mis au parfum encore. Vous savez ce que c’est la bureaucratie, surtout militaire…
Apparemment, la fabrication de lignes fortifiées bat son plein en Ukraine. Parfois, ce sont des anciens wagons qui sont enterrés et couverts de béton qui sont utilisés. Solide, mais ne prenant pas en compte l’essentiel. Le type à l’intérieur ne peut moralement pas survivre à un pilonnage intensif, même s’il n’est pas touché. Au bout d’un certain temps, et le temps, les Russes en ont, il craque sans aucun problème.
La vague humaine russe était déjà un mythe pendant la Grande Guerre Patriotique, ceux-ci préférant laisser attaquer les T34 ou pratiquer l’infiltration des éclaireurs et francs tireurs sur un front très long.
Vladimir Poutine vient d’être inculpé par un tribunal de la Haye n’ayant pas juridiction, on est dans la posture et la morale. Belle manière de jeter du pétrole sur le feu. Et pour le contreproductif, chapeau.
Il va aussi être traumatisé, les « dirigeants mondiaux réfléchiront à deux fois avant de lui serrer la main ». Bien entendu, sauf Assad, Xi, Modi, et bien d’autres. Cela illustre à merveille l’adage, disant que s’il est dangereux d’être l’ennemi des Américains, il est mortel d’être leur ami.
Cela n’a une importance que si la Russie était battue militairement, que le régime s’effondrait et que le président soit remplacé par un pro-OTAN. Ces trois conditions, sont, totalement impossibles. Par contre, ils viennent de lui envoyer un message clair. Tu gagnes ou tu meurs. Tu meurs ou nous mourrons. On rentre dans le combat où les dirigeants sont aussi destinés à mourir, chose qui est arrivé à Kadhafi et Saddam Hussein. Mais difficilement. Leurs pays respectifs étaient petits, sans grands moyens, mais ils ont combattu longtemps, malgré leur peu de ressources. Preuve, là aussi, de l’incompétence militaire occidentale.
Les dirigeants occidentaux sont dans la même narrative que Hitler à la fin de la guerre. Leurs armes sont miracles et supérieures, leurs canons tirent plus loin et sont plus précis. Bref, un bel exercice d’auto intoxication. En réalité, que se passe t’il ? Les fameux caesar tirent 6 obus en douce, en moins d’une minute et se carapatent aussi sec et le plus loin possible. Pour un soutien, c’est plutôt léger. Et non déterminant. Mais c’est plus un tir d’excuse qu’un tir réel.
On est, côté ouest collectif, rien que dans la com. En face, on est dans la guerre, avec les moyens de la faire.
illustration : La «maskirovka» ou l’art russe de tromper l’ennemi
source : La Chute
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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