Général GIVRE, vous êtes un monstre de naïveté. Le 23 février 2023, lors d’un colloque à l’École militaire sur la guerre en Ukraine, vous avez déclaré :
« … une dimension humanitaire qui me paraît clé, et qui va nous obliger dans la façon de conduire les opérations. Pour être encore plus clair, le tapis de bombes, le rouleau compresseur à la russe, c’est inimaginable pour nous, enfin je pense, je pense, c’est inimaginable, d’autant plus si on ne le fait pas sur notre territoire national »
Pourtant en 1999 vous aviez déjà la trentaine. Avez-vous oublié ?
Belgrade 1999, 78 jours de bombardements de l’OTAN, pas de trêve, même pour la Pâques orthodoxe. 8676 missions militaires offensives. Participation de la France : 97 aéronefs déployés, dont 76 avions de combat, 1110 missions offensives, soit 14 par jour en moyenne.
Vous dirigez le Centre de doctrine et d’enseignement du commandement (CDEC). À votre niveau, la naïveté est coupable. Si ce n’est pas de la naïveté, c’est quoi ? Un cynisme froid, qui vous fait considérer que l’opinion française n’est pas assez anti-russe pour accepter l’intervention militaire de la France sur le terrain ? Depuis quand demande-t-on leur avis aux Français pour l’entrée en guerre ou sa conduite ? Emmanuel Macron l’a déjà déclarée, le 5 septembre 2022 :
« Nous sommes en guerre. C’est un état de fait ».
Dans une interview publiée le 7 mai 2022 dans la revue Conflits, vous teniez ces propos, parlant d’une perspective de guerre totale de la Russie :
« Cette perspective ne me semble pas envisageable pour son économie et sa société. Surtout que l’ennemi n’est « que » l’Ukraine, de surcroît terre slave dont l’histoire est liée de gré ou de force à la Russie, et non l’Occident tout entier, comme du temps de la guerre froide. D’autant également que l’OTAN a fermement rejeté l’hypothèse d’entrer en guerre contre elle. Dès lors, comment justifier la mobilisation générale ? »
Il y a là un certain manque d’anticipation de votre part. Le 5 mai 2022, vous étiez aux États-Unis afin d’y rencontrer les acteurs militaires de la doctrine américaine. L’escalade guerrière de l’OTAN n’était-elle pas encore à l’ordre du jour ? Vous êtes quand même assez lucide, puisque vous avez aussi dit, dans l’interview à la revue Conflits :
« Nous nous étions habitués à ce que les Américains montent sur le ring à notre place. Tout en soufflant sur les braises en Ukraine depuis 2013, ils ont envoyé aux Russes le signal qu’ils n’interviendraient pas contre eux dans cette zone. »
Général Givre, vous n’étiez plus un gamin en 1990. Or voici ce que l’on trouve dans l’article d’une revue consacrée à l’histoire :
« Le 25 juillet 1990, [Saddam Hussein] convoque l’ambassadrice américaine à Bagdad, April Glaspie et lui fait part de son intention d’envahir le Koweit. L’ambassadrice ne bronche pas. Le dictateur croit comprendre qu’elle approuve sa décision et que les États-Unis n’interviendront pas dans le conflit. Dans le même temps, le Département d’État américain rappelle opportunément qu’aucun accord de défense ne lie les États-Unis au Koweit ! Le piège se referme. »
La ruse fait partie de la guerre, mon Général, vous ne pouvez pas l’ignorer. Et même si Biden est un vieillard sénile, ses déclarations ont un sens. Avant votre voyage aux États-Unis, il avait déclaré, le 21 mars 2022, un mois à peine après le début de l’opération spéciale russe en Ukraine :
« Now is a time when things are shifting. We’re going to – there’s going to be a new world order out there, and we’ve got to lead it. And we’ve got to unite the rest of the free world in doing it ».
« Voici venu un temps où les choses sont en train de changer. Nous allons – il va y avoir un nouvel ordre mondial là au-dehors, et nous devons le diriger. Et il nous faut unir le reste du monde libre pour le réaliser ».
Mon Général, vous avez reconnu que les États-Unis soufflaient sur les braises depuis 2013 en Ukraine, vous savez qu’ils peuvent mentir pour provoquer le déclenchement d’une guerre, vous savez qu’ils sont spécialistes du tapis de bombes et du rouleau compresseur. Vous pouvez observer que les États-Unis dirigent ce qu’ils nomment le monde libre, et donc la France, vers un conflit destiné à instituer un nouvel ordre mondial. La troisième guerre mondiale a donc commencé. Et vous n’imaginez pas que nous utilisions des tapis de bombes contre la Russie ?
Général Givre, il est temps que vous lâchiez la bride à votre imagination. Avez-vous écouté Emmanuel Macron, le 16 avril 2020, avez-vous observé son regard quand il annonçait l’arrivée de la Bête de l’évènement, qui devait faire advenir quelque chose de nouveau ?
« Il faut la combattre quand elle arrive, avec ce qu’elle a de profondément inattendu, implacable, il faut le faire en restant conforme à ses principes et n’en rien céder, mais en étant disponible à l’évènement pour qu’advienne quelque chose de nouveau ».
La folie est au pouvoir, mon Général, aux États-Unis et en France. Les présidents prennent des accents de prophètes pour annoncer ce qui doit advenir. Joe Biden a prêté serment sur la Bible, et dans la Bible (Genèse 12:23) il est écrit :
« Le sang, c’est l’âme…»
Je ne sais pas quel message l’ARN messager des injections a gravé dans les âmes, mais je sais que le sang risque de couler, et les âmes de quitter les corps. Les tapis de bombes, ce n’est pas seulement en Ukraine, ce sera bientôt en France. Non seulement ce n’est plus inimaginable, mais c’est devant nous, comme un ciel noir qui annonce l’orage. Des fous en liberté espèrent que quelque chose de nouveau naisse sur les ruines du monde. Mais si des âmes doivent pour cela quitter les corps sous un déluge de feu, certaines le feront pour trouver la paix, alors que d’autres quitteront les corps pour trouver le feu. Notre ennemi, c’est la folie humaine. Le devoir moral de chacun est d’agir selon ses capacités, pas de suivre cette folie, et encore moins de la servir.
Références :
La bataille : ruptures et continuités https://youtu.be/IxbBZATCFn8
https://www.herodote.net/17_janvier_1991-evenement-19910117.php
Emmanuel Macron la bête de l’événement https://youtu.be/VCd_fffVIP0
Les premiers enseignements de l’opération « force alliée » en Yougoslavie (rapport d’information du 30 juin 1999 par M. Xavier de VILLEPIN au nom de la commission des affaires étrangères et de la défense)
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