par Larry Johnson
Un certain nombre de questions restent sans réponse concernant l’incident qui a coûté la vie au MQ9 Predator au large de la Crimée mardi dernier. Commençons par les faits :
- Le drone MQ9 effectuait une mission de renseignement, de surveillance et de reconnaissance dans l’espace aérien international au large de la Crimée.
Le MQ9 a éteint son transpondeur d’identification, ami ou ennemi (IFF).
Les systèmes de défense aérienne russes suivaient le drone.
Des chasseurs à réaction russes ont été mobilisés pour intercepter le drone.
Les États-Unis et l’OTAN font voler des drones le long de la côte de Crimée depuis plus d’un an.
Le drone a été abattu sans qu’aucun coup de feu ne soit tiré par les avions de combat russes.
Jusqu’à présent, les États-Unis et l’armée russe s’en tiennent à la même version : l’un des avions a accidentellement accroché l’hélice du drone, ce qui a provoqué son écrasement.
Nous sommes en plein théâtre Kabuki. Les États-Unis insistent sur le fait que ce drone était inoffensif, qu’il ne faisait que s’occuper de ses affaires, et qu’un pilote russe incompétent n’a pas réussi à contrôler son avion. La Russie insiste sur le fait qu’il n’y a pas eu de contact avec le drone et affirme que le drone a viré brusquement et est tombé du ciel.
Les commentaires du ministre russe des Affaires étrangères, Lavrov, sur l’incident montrent clairement que la Russie considérait ce drone comme une menace pour sa sécurité :
« Nos militaires ont fait une évaluation qui a été reproduite par notre ambassadeur à Washington, Alexander Antonov. Il a expliqué, notamment à des journalistes, comment nous considérons cet incident du point de vue de la sécurité mondiale. Il a été invité au Département d’État des États-Unis, où on lui a présenté des affirmations totalement infondées concernant la violation de la liberté de l’aéronautique.
Vous avez entendu des représentants du Pentagone et de l’état-major interarmées déclarer que les États-Unis continueront à voler où bon leur semble « conformément au droit international ». » (https://t.me/DonbassDevushka/48682)
L’ambassadeur de Russie à Washington a réagi vivement aux appels lancés par des responsables américains, en particulier par le sénateur Lindsey Graham, pour qu’ils abattent un avion russe ayant interféré avec un drone américain :
« « Attaquer intentionnellement un avion russe dans un espace aérien neutre n’est pas seulement un crime au regard du droit international, c’est aussi une déclaration de guerre ouverte à la plus grande puissance nucléaire », a-t-il averti. « Un affrontement armé entre la Russie et les États-Unis serait radicalement différent d’une guerre par procuration que les États-Unis mènent à distance contre nous en Ukraine. Le Capitole est-il prêt à exposer les citoyens américains et la communauté internationale au risque d’une guerre nucléaire totale ? Répondez, cher sénateur ! » (https://t.me/Slavyangrad/37513)
Si vous regardez attentivement la photo du MQ9 Reaper ci-dessus, vous verrez qu’il est presque impossible pour un jet russe de simplement « frapper » l’hélice sans causer d’autres dommages au drone. Ce type d’impact aurait fait basculer le drone, probablement d’un bout à l’autre.
Les États-Unis affirment disposer d’une vidéo de l’incident. C’est vrai ? Alors pourquoi n’a-t-elle pas été diffusée ? Si la vidéo confirme la version américaine de l’incident, il s’agirait d’un coup d’éclat en matière de relations publiques. Elle mettrait en évidence le fait que l’ambassadeur russe a menti pour son pays (cela ne serait pas propre à la Russie, tous les ambassadeurs de tous les pays sont connus pour mentir de temps en temps). La Russie dispose également d’une vidéo des deux avions impliqués dans l’interception. Pourquoi cette vidéo n’est-elle pas diffusée ?
Une explication possible est que les Russes ont utilisé une sorte de système d’arme électronique qui a mis le drone hors d’état de nuire et l’a fait s’écraser. La Russie ne veut pas diffuser d’images montrant que le drone a été neutralisé.
Je suis convaincu que cette action a été planifiée à l’avance par la Russie. Elle a choisi le moment et l’endroit pour abattre le drone parce que ses navires de récupération étaient déjà sur place pour ramasser l’épave. Si la Russie récupère les capteurs de renseignements de cet oiseau, elle sera en mesure de les analyser et de mettre au point des contre-mesures pour entraver les futures collectes.
Je pense que les États-Unis et l’OTAN vont repenser leur utilisation des drones dans la zone d’opérations de la mer Noire. La Russie a clairement indiqué qu’elle n’autoriserait pas la collecte sans entrave de renseignements pouvant être utilisés pour la planification et les opérations contre les forces russes.
Il ne s’agit pas d’un jeu vidéo. La Russie, de son point de vue, défend sa patrie. Comme je l’ai mentionné dans mon article précédent, comment réagirions-nous si des drones russes volaient le long de la frontière entre le Mexique et les États-Unis, recueillant des renseignements sur le déploiement des forces frontalières américaines et transmettant ces informations aux cartels de la drogue mexicains, qui les utiliseraient à leur tour pour inonder de migrants illégaux les points faibles de notre frontière ? Les Américains seraient à juste titre scandalisés. Alors pourquoi pensons-nous que nous pouvons faire ce que nous faisons et attendre des Russes qu’ils se couchent comme des chiens battus et ne fassent rien ?
C’est la raison du titre de cet article. Il faut que des adultes à Washington fassent taire toutes les menaces belliqueuses et s’efforcent de désamorcer cette confrontation avec la Russie. Si nous ne le faisons pas, la situation se terminera mal pour les États-Unis.
source : A Son of The New American Revolution
traduction Réseau International
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