par Mendelssohn Moses
Le 7 mars 2023, le parlement géorgien votait à 76 contre 13 une loi – décrite par les conformistes habituels comme une loi « russe » – intitulée « Pour la Transparence du financement étranger ». Tous les ONG et organes de presse recevant des financements étrangers auraient été obligés de s’enregistrer comme « agents étrangers » en Géorgie. Vous me direz, « pas une mauvaise idée ». Pour ne pas dire plus.
Résultat du vote : émeutes jour et nuit de type Maïdan. Nous y reviendrons.
Or, cette loi, c’est clair, net et simple. Stop au déferlement US sur la Géorgie à coups de milliards de $US.
D’ailleurs, que prétendait d’autre la Commission européenne en exigeant la mention « financé par ou associé au gouvernement russe » à apposer sur les journaux et chaînes style RT ou Sputnik en Europe occidentale – mass-média désormais bannis d’ailleurs ?
Donc, la Géorgie maintenant. C’est quoi, au juste, ce pays ?
Convertie au Christianisme depuis le IVe siècle, la Géorgie est à cheval entre l’extrême orient d’Europe et l’Asie mineure. Pendant 200 ans et jusqu’en 1991, étant de structure tribale et donc politiquement friable, elle intégrait la sphère russe puis soviétique. Elle fait partie ni de l’Europe, ni de l’UE, ni de l’OTAN … et jusqu’à la récente ingérence US, était fort éloignée de tous points de vue des influences occidentales. Ses citoyens (moins de 5 millions de personnes) parlent une langue non indo-européenne particulièrement difficile à apprendre et à prononcer, et comprise nulle part d’autre, raison pour laquelle tout le mode y parle aussi le russe ; la langue s’écrit dans un alphabet non-phénicien unique au monde. De surcroît elle se situe à 4000 km de Bruxelles.
En ces conditions, de quoi relève la préoccupation « Georgiatique » carrément fanatique des institutions européennes ? Pour faire court, tout comme la malheureuse Ukraine, la Géorgie n’intéresse les « US assets » qu’en tant que plateforme de troubles dirigés contre la Russie, avec laquelle la Géorgie partage 750 km de frontière et beaucoup de traits culturels.
Ainsi, les dernières 48 heures ont vu des déclarations diversement hostiles, hystériques, menaçantes … de la part des suspects habituels en Occident.
Celle du 7 mars, prononcée par Ned Price, porte-parole du Département d’État US en réponse à une question sur la Géorgie est délicieuse et augure bien pour le peuplement des cimetières en Géorgie :
Mr Price : « (…) nous détenons des instruments … qui nous permettront d’agir contre qui que ce soit n’importe où au monde (hold accountable anyone in any country around the world) qui interviendrait à l’encontre de ce qui devrait être un droit universel. Il y a des pouvoirs que (nous) confèrent différentes lois, des Executive Orders que nous irons peigner, afin de rechercher la responsabilité de ceux qui pourraient contrer les souhaits du peuple géorgien et surtout, contrer ce que le peuple géorgien (…) mérite en matière de droits universels ».
(Où était le Département d’État lorsque E. Macron n’a pas deigné répondre à la lettre rédigée par les ophtalmologistes qui ont eu à connaître des Gilets jaunes éborgnés ?. Mais passons – pour aujourd’hui.)
Et voilà que surgit en plein milieu des désordres actuels en Géorgie un autre curieux spécimen d’un genre que l’on peine à appeler féminin, Frau Viola von Cramon-Taubadel, MPE, sosie blonde de Cruella de Vil.
En accolant le contenu de différents sites (Wikipédia en diverses langues, parlement européen, site personnel…) on découvre un CV s’étendant sur plusieurs pages mais au profil parfaitement lisible : Frau von Cramon-Taubadel est un « US asset », plus dangereux encore peut-être que Frau von der Leyen, étant plus instruite et surtout plus sournoise que son aînée.
Écoutons ce qu’en dit Irakli Kobakhidze, président du parti « Rêve géorgien », lorsqu’il commentait le « Maïdan » actuel déclenché en Géorgie :
« Qu’est-ce que le Maïdan a amené de bon pour l’Ukraine ? – L’année suivante éclata la guerre, et l’Ukraine y perdit la Crimée et une grande partie de Lougansk et Donetsk, que la guerre en Ukraine de nos jours ne fait que continuer. Au total, l’Ukraine a perdu 20% de son territoire. Voilà le résultat du processus que les radicaux cherchent à déclencher en Géorgie, et que soutient Viola von Cramon.
« Nous ne nous conformerons pas à l’agenda de ces radicaux ni à celui de Viola von Cramon, mais aux intérêts de la Géorgie. Nous ne permettrons pas une nouvelle révolution des espions, car on sait à quoi cela a abouti en 2004-2012. Nous avons perdu 20% du pays en raison des agissements de Mikheil Saakashvili. Des gens ont été torturés et toute la presse muselée. La société géorgienne ne peut pas se le permettre de nouveau. Nous sommes un Etat et ne permettrons plus à des espions de revenir au pouvoir ».
Quelques heures après, en pleine émeute des europhiles, et sans doute pour éviter une effusion de sang, Rêve Géorgien a retiré le projet de loi. Aussitôt, Cruella de Vil tweetait dans son anglais approximatif habituel « Loi sur la transparence de l’influence étrangère – je salue la décision de Rêve géorgien de retirer ce projet de loi – on eût pu éviter tout ce drame s’ils avaient écouté des gens (sic) et les amis (sic) de Géorgie dès le départ. La voix du peuple ne peut être tue … lutter pour la liberté et les valeurs européennes est toujours une décision sensée. Gouvernement de Géorgie, arrêtez de poser des embûches, arrêtez de saborder l’avenir du pays. Le coeur de l’Europe continuera à battre en Géorgie ».
Qui est Cruella de Vil, alias Viola von Cramon-Taubadel ? Celle qui en souriant à belles dents, disait déjà à Channel 4 Television en Angleterre, soit le 22 février 2022,que le peuple allemand devra faire un « sacrifice » pour l’Ukraine – « une augmentation dramatique des prix du gaz » étant un sacrifice – pour elle – tout à fait acceptable ?
D’ailleurs, parlant de sacrifice, quels sont les revenus mensuels de cette femme et de son ineffable aristocrate d’époux Stephan von Cramon-Taubadel (Adelsgeschlecht) ? Quarante mille euro ? Cinquante ? Ou bien plus ? Appel à témoins
Cruella de Vil est bien celle, il y a un an déjà, qui déclarait que mettre en route Nord Stream serait « jeter l’Ukraine en pâture à la Russie » (die Ukraine werde « den Russen zum Fraß vorgeworfen ». Si la page Deutschland Funk en question a été, curieusement, effacée, on retrouve la citation dans un article où l’on apprend quel État de la Basse Saxe l’a élue « femme du mois » en avril 2022 pour avoir appelé à livrer des armes à l’Ukraine.
Membre, comme Annalena « Miss Piggy » Baerbock du Parti Vert, siégeant à des dizaines de commissions, délégations et fondations pour se prononcer toujours dans le sens que l’on attendrait d’un « US asset », Cruella a naturellement rejoint la Delegation to the EU-Ukraine Parliamentary Association Committee. (D’ailleurs avec un tel alignement de substantifs, on ne sait si c’est une délégation, comité ou association, mais puisque c’est l’argent du contribuable, on s’en fout).
Remontons le temps.
Comme Jens Stoltenberg ou le petit Paul Massaro, Cruella de Vil a commencé très jeune sa carrière de « US asset ». Encore étudiante, quelqu’un ou quelque chose – vraisemblablement l’antenne allemande de la Banque mondiale – repéra tant sa dévorante ambition que sa soumission à l’Hégémon, et la poussa à fonder à 21 ans seulement, en 1991 une association type 1901, Apollo e.V., déployée en Europe de l’Est tout de suite après la chute du Mur.
D’Apollo, Cruella parle ainsi : « des paysans, des avocats, des scientifiques virent là … une formidable occasion que présentait la chute du mur de Berlin, pour encourager l’agriculture écologique en Europe orientale. »
Appel à témoins (2) : la petite Cruella de Vil s’occupait-elle de la privatisation des terres en parallèle à la privatisation des biens étatiques et la ruine de l’industrie est-allemande menée par la Treuhandanstalt sous Birgit Breuel ?.
Selon la page Wikipedia « Viola von Cramon-Taubadel » en anglais, qui sera sans doute bientôt nettoyée, Cruella parlant le russe en 1994 elle a été envoyée par la Banque mondiale en Russie, à Voronezh et Belgorod puis en Estonie en 1995. S’étant alors montré bon nain de jardin à l’allemande style Schmerckel ou Scholz, en 1996 (âgé de seulement 26 ans – Paul Massaro n’a que bien se tenir!) on la retrouve envoyée du gouvernement allemand à Kiev pour conseiller le gouvernement ukrainien sur des projets économiques (« corruption endémique, mode d’emploi ? » Cum-Ex lässt grüssen ?.
Ensuite, les sept voiles de Salomé sont déployés : entre 1997 et 2004 Cruella disparaît car elle « intervenait dans des projets indépendants (sic) en Europe centrale et orientale », avant de refaire surface à New York en 2006 « en train de suivre des cours » à Cornell. Sans doute.
Après quelques années au Bundestag, Cruella se fait élire au Parlement européen en 2019 pour s’y occuper – inter alia – non seulement de l’Ukraine et de la Géorgie, mais de l’Arménie, l’Azerbaïdjan, le Kazakhstan, le Kyrgyzstan, l’Ouzbekistan, le Tadjikistan, le Tourkmenistan… et accessoirement, de la Chine où son époux enseigne. Car Stephan von Cramon-Taubadel n’est pas en reste dans l’entreprise familiale de sape – consultant de la Banque mondiale et de « plusieurs gouvernements » (lesquels ?) il est professeur à Göttingen et à Nanjing Agricultural University en Chine. Son expertise, on s’en douterait, est dans le domaine des marchés et prix agricoles.
Ah l’Ukraine ! Avec chaque tué ou blessé dans les conflits que Cruella de Vil s’efforce d’attiser, son amour tendre pour l’Ukraine – et maintenant la chère Géorgie – s’intensifie, tel l’enfant pervers qui serra un petit chaton ou chiot dans ses bras jusqu’à l’étouffer. Ainsi, un an après le coup d’état de 2014 en Ukraine, on la retrouve au Warsaw Security Forum alors qu’elle était encore membre du Bundestag. Ses interventions portaient sur « les progrès dans les réformes en Ukraine et les défis imminents pouvant se poser au processus de réforme ».
Peu avant l’attentat sur Nord Stream du 26 septembre 2022, on retrouve Cruella de Vil à Tiflis en Géorgie, à la 6ème conférence « Slava Ukraini », sponsorisée par le McCain Institute for International Leadership, le George W. Bush Institute, le Centre for Economic Policy Research. Parmi les invités US, Polonais et Lituaniens, on retrouve le notoire député polonais Anna Fotyga.
A Tiflis donc (serait-ce par hasard là où les derniers ajustements auraient été mis à l’attentat contre Nord Stream ?) Cruella de Vil s’inquiétait ainsi : « la France et l’Allemagne vont très probablement tomber dans le piège russe. Si l’Europe fait désormais beaucoup de choses, c’est loin de suffire, il faut donner un coup d’accélérateur ». Effectivement, le 26 septembre 2022, les choses ont accéléré.
Voir aussi :
Compte twitter Paul Massaro
https://mobile.twitter.com/apmassaro3
Underway with @georgian_legion
in Ukraine. Georgians have been helping to defend Ukraine since 2014. They will never stop fighting russia’s designs on their own country either
Mendelssohn Moses
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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