Notre ami Ultrak, fidèle lecteur de Profession-Gendarme, nous propose un texte de sa composition qui nous appelle à la réflexion sur les souffrances de nos anciens mais qui est aussi plein d’espérance.
Que ce texte soit dédié aux trente-neuf enfants de deux à sept ans et à leur institutrice, morts dans un déluge de feu, sous les quarante-trois bombes larguées par l’aviation anglaise sur l’École Notre-Dame de Lourdes, le 29 janvier 1943 à Morlaix, en Bretagne.
Je regarde la vidéo de Ronald Guillaumont sur la ville de Brest détruite par les bombardements de la seconde guerre mondiale, et des connexions se font dans mon esprit. https://www.youtube.com/watch?v=JME4z1qvAL8
Le 22 novembre 2019, le groupe anglais Coldplay interpréta son nouvel album « Everyday Life » à la Citadelle d’Amman, en Jordanie. La première partie fut jouée au lever du soleil, la seconde au coucher. Cette ville m’est familière. Je connais l’ambiance magique qui y règne le matin, quand le soleil s’annonce puis lance ses premiers rayons. Coldplay fait de la bonne musique, mais elle détonnait un peu en ces lieux, à 70 kilomètres de la ville sainte de Jérusalem, et en un temps où les prières de l’aube venaient à peine d’emplir la ville d’un autre son. Un morceau avait particulièrement attiré mon attention. Il s’intitule « Orphans », c’est-à-dire « Orphelins ».
J’écrivis à l’époque quelques lignes pour exprimer mon étonnement :
Une bonne musique, un rythme entraînant, des victimes de bombardements,
Laissant derrière elles des orphelins.
Aspiration ultime du mourant : revenir se saouler avec ses amis, retrouver sa jeunesse.
Et la jeunesse du monde entier, pleine de vitalité, chante, danse et ne rêve plus
Que de partager des moments de liesse, des moments d’ivresse,
Avant que le monde ne cesse.
C’est le message de l’Occident blanc,
De ses plus beaux représentants,
Scellant trois mille cinq cents ans de culture
Sur l’une des sept antiques collines,
Le Jabal al-Qal’a, la citadelle d’Amman.
Je ne savais pas à ce moment qu’un virus s’était échappé d’un laboratoire, et se répandait dans le monde sans encore attirer l’attention. Je ne savais pas que le président français allait marteler quelques mois plus tard son slogan : « Nous sommes en guerre ». Je ne savais pas que cette guerre allait réduire drastiquement nos libertés, et justifier une ségrégation légale entre citoyens français. Je ne savais pas que la guerre n’aurait plus de fin, que l’épisode sanitaire était le prélude à une guerre plus vaste, conventionnelle puis peut-être nucléaire. Je ne savais pas que, sous une pluie de missiles, comme , beaucoup d’entre nous pourraient bientôt devenir indigos et monter au ciel.
Je ne savais pas non plus qui était le Séraphin cité dans la chanson, qui doit selon les paroles nous ramener à la maison à la lumière de la lune. Je ne savais pas que le mot « seraphim » en hébreu signifie « les brûlants », et était autrefois traduit par « serpents » dans la Bible hébraïque. Cette chanson est décidément pleine de symbolique. Pour le confirmer, il suffit de prendre garde à l’avertissement ajouté au fond sonore de la chanson « Arabesque », interprétée au coucher du soleil de ce même jour à Amman, alors que Chris Martin et Stromae accentuent leur mouvement de danse, pendant quelques instants de complicité, de façon simiesque :
Music is the weapon,
Music is the weapon of the future
La musique est l’arme,
La musique est l’arme du futur
Chris Martin ne fait pas mystère des sources de sa musique, selon les propos qui lui sont attribués dans un article d’août 2005 du magazine RollingStone, reproduit sur le site internet :
« J’ai traversé une période étrange, à partir de l’âge de seize à vingt-deux ans, où Dieu, la religion, la superstition et le jugement étaient confondus… Je pense qu’une grande partie de notre musique en découle. Je crois définitivement en Dieu. Comment pouvez-vous regarder quoi que ce soit et ne pas être submergé par le caractère miraculeux de celui-ci ? Tout, de ce tapis à ton nez en passant par mes c…, est incroyable. En fait, mes c…. sont un miracle particulier. » (traduction de l’anglais, c… pour le mot anglais « balls », boules)
La chanson « Orphans » était une annonce des temps qui venaient. La bande annonce de la série « Messiah » sur Netflix devait sortir quelques jours plus tard, début décembre 2019. Au mois d’avril 2020, Emmanuel Macron confirmerait l’arrivée de la « Bête de l’évènement ». En cette fin du mois de novembre 2019, la jeunesse d’Occident et d’une grande partie du monde allait pourtant célébrer dans l’insouciance, la joie, les danses, l’Armageddon à venir, et ses bombes faisant boum ba-boum-boum.
Voici, pour conclure, un extrait du chapitre VII de la Hiérarchie céleste, écrit vers 490 par Pseudo-Denys l’Aréopagite, à propos des Séraphins, suivi des paroles de la chanson « Orphans ». Les trente-neuf enfants brûlés à Morlaix le 29 janvier 1943 ne sont pas devenus orphelins, mais nous sommes tous orphelins d’eux.
« En effet, leur mouvement éternel et incessant autour des réalités divines, la chaleur, la pénétration, le bouillonnement de cet éternel mouvement continu, ferme et stable, le pouvoir qu’ils ont d’élever énergiquement leurs subordonnés à leur propre ressemblance en les faisant bouillonner et en les enflammant de façon qu’ils atteignent à la même chaleur qu’eux-mêmes, leur vertu purificatrice semblable à celle de la foudre et de l’holocauste, leur propriété luminescente et éclairante qui ne se voile ni ne s’éteint et reste constamment identique à elle-même car elle fait disparaître tout ce qui est producteur d’obscures ténèbres, voilà ce que révèle le nom donné aux Séraphins. »
Rosaleen of the Damascene
Yes, she had eyes like the moon
Would have been on the silver screen
But for the missile monsoon
She went, « Woo woo, woo woo oo-oo-oo »
Indigo up to heaven today
Woo woo, woo woo oo-oo-oo
With bombs going boom ba-boom-boom
She said
Roseline, de la Damascène
Oui elle avait des yeux comme la lune
Aurait été sur le grand écran
Mais pour la pluie de missiles
Elle est devenue
Indigo et est montée au ciel aujourd’hui
Avec des bombes faisant boum ba-boum-boum
Elle a dit
I want to know when I can go
Back and get drunk with my friends
I want to know when I can go
Back and be young again
Je veux savoir quand je pourrai
Revenir me saouler avec mes amis
Je veux savoir quand je pourrai
Revenir et retrouver ma jeunesse
Baba would go where the flowers grow
Almond and peach trees in bloom
He would know just when and what to sow
So golden and opportune
He went, « Woo woo, woo woo oo-oo-oo »
Tulips the colour of honey today
It’s true true, woo woo oo-oo-oo
With bombs going boom ba-boom-boom
He said
Papa irait là où les fleurs poussent
Amandiers et pêchers en fleurs
Il saurait bien quand et quoi semer
Si doré et opportun
Il est devenu
Des tulipes couleur miel aujourd’hui
C’est vraiment vrai
Avec des bombes faisant boum ba-boum-boum
Il a dit
I want to know when I can go
Back and get drunk with my friends
I want to know when I can go
Back and be young again
Je veux savoir quand je pourrai
Revenir me saouler avec mes amis
Je veux savoir quand je pourrai
Revenir et retrouver ma jeunesse
Woo woo, woo woo oo-oo-oo
Woo woo, woo woo oo-oo-oo
Cherub Seraphim soon
Comes sailing us home by the light of the moon
Bientôt Séraphin le chérubin
Naviguera pour nous ramener au bercail à la lumière de la lune
Oh I want to know when I can go
Back and get drunk with my friends
I want to know when I can go
Back and feel home again
Oh je veux savoir quand je pourrai
Revenir me saouler avec mes amis
Je veux savoir quand je pourrai
Revenir et me sentir à nouveau chez moi
Woo woo, woo woo oo-oo-oo
I guess we’ll be raised on our own
Woo woo, woo woo oo-oo-oo
I want to be with you ’til the world ends
I want to be with you ’til the whole world ends
Je pense que nous serons élevés par nous-mêmes
Je veux être avec toi jusqu’à ce que le monde finisse
Je veux être avec toi jusqu’à ce que le monde entier finisse
Source : Ultrak
Vidéos :
Orphans :
Arabesque :https://youtu.be/O-biyaFYszk
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