par Patrick Reymond
La seule leçon de l’histoire, c’est qu’on n’apprend rien de l’histoire, sauf pendant une courte durée appelée vie humaine.
Une fois cette vie humaine passée, la génération suivante a des échos, et celle d’après, est totalement ignare.
L’intervention US en Ukraine est de celle-là. Les différentes magouilles anglo-saxonnes dans la politique européenne sont des guerres picrocholines, aux buts grandioses, et aux effets contreversés.
On rêve de reconstituer l’empire universel, et on échoue devant un mur entourant un champ, loin de toute conquête.
Donc, les Américains et les Godons, ont monté une guerre contre la Russie, du mieux qu’ils pouvaient, reformant une armée ukrainienne, certes, à l’économie, mais en la dotant du mieux qu’ils savaient le faire. Comme en 1939 où l’on se leurrait complétement sur les potentiels des armées. Et on méconnaissait gravement les réalités politiques du continent, chose qu’on peut voir aussi aujourd’hui.
Le problème avec des armées du temps de paix, c’est qu’elles ne savent pas faire la guerre, et les cadres expérimentés qui les dirigent sont entrainés à la guerre précédente, qui ne sera pas celle-là.
Les plans sont obsolètes dès le premier coup de feu tiré.
En Ukraine, le jeu occidental était clair. L’armée ukrainienne, tenant des zones fortifiées devaient tenir quelques semaines, le temps que les sanctions de l’ouest collectif abattent l’économie russe, entrainant une révolution, comme celle de 1917, mais pour le rétablissement du pillage de la Russie par les grandes compagnies. On ne se faisait donc, pas beaucoup d’illusions sur la capacité de l’armée ukrainienne, mais tenir des zones intensément fortifiées n’est pas compliqué.
Mais le plan n’a pas fonctionné. L’économie russe, dans les faits, a mieux tenu que celles de l’ouest collectif. Il faut dire que sa base, minière et industrielle, est dans les faits, irremplaçable pour l’économie mondiale. L’économie de l’occident, c’est du pipeau.
L’armée russe, était comme toute les armées en début de conflit, à roder.
La finalité de la guerre pour les Russes n’a pas été facile à déchiffrer, si tant est qu’au départ, elle était pensée ainsi. Un broyeur pour le matériel militaire de l’OTAN, et un hachoir à viande pour les hommes. Avec une pensée de détruire un matériel devenu irremplaçable à la suite du strip tease industriel de l’ouest. Un matériel, de plus, rare, aux pièces détachées inexistantes. Combien de Leclerc et de Léopard réellement utilisables ? Pour le Leclerc, la totalité doit se chiffrer à 12, faute de pièces, qu’on faisait fabriquer, loin, très loin, et comme on s’en servait pas ou peu, dans les expéditions coloniales, pourquoi entretenir ces jouets coûteux autres qu’à l’économie. La vitrine. Pour le Léopard, c’est la même chose : 50 utilisables, à tout casser sur le continent…
Pour les Amx 10, moins chers, mieux entretenus, plus souvent utilisés pour le tabassage de négros, niakoués et zarbis, il y avait plus d’entretien et de disponibilités, ils ont été donc envoyés en Ukraine. Mais une dizaine, employées comme pièce d’artillerie mobile, ça ne pèse guère, et la fourniture parallèle de chars obsolètes aux républiques novorusses, en mars 2022, c’était 800.
De fait, les 300 chars promis, seront, au plus, 50… Tel Mussolini voulant faire son réduit, partait sur une base réduite, de 3000 hommes. Un religieux lui annonça que ses 3000 seraient 300. En réalité, ils furent 12.
Résumons. Les sanctions économiques ne fonctionnent pas, et détruisent l’économie de l’ouest collectif, au profit de l’Inde et de la Chine, le matériel fourni est détruit à grande allure et il n’y a aucun moyen de le remplacer, faute d’industrie. L’aide financière attribuée maintient l’Ukraine à flot.
Mais il est clair que l’ouest collectif se lasse de cette guerre. Elle coûte cher, se voit porter la responsabilité d’une inflation débridée, en accélération, et surtout, la propagande ne peut que retarder la prise de conscience qu’elle se passe mal pour le camp autoproclamé du bien, que c’est une boucherie inutile, et que dans le centre impérial, Washington, le soutien politique faiblit. Malgré tout, les députés et sénateurs se font significativement remonter les bretelles par leurs électeurs pour ne pas en tenir compte.
Bref, l’arrière en occident tient de moins en moins bien. Leur caractère martial fait rire. Les 7000 hommes de l’opération Orion seraient détruits en moins de trois jours.
Si la Rand corporation pense fortement à la guerre, c’est que l’ouest collectif n’est plus équipé pour faire face à un conflit de haute intensité. Armées ridiculement petites pour des budgets militaires insensés, corruption généralisée, « Pentagone à la Française », déformation des armées et de la pensée militaire dans des combats coloniaux qu’on s’est quand même démerdés pour perdre…
Deux conceptions s’affrontent : pour l’ouest la paix doit revenir très vite, parce qu’il commence à sentir fortement les douleurs de la guerre. Pour la Russie, qui a resserré les rangs dans une très grande guerre patriotique, le seuil de souffrance est encore nettement supportable.
Et surtout, on ne peut plus cacher l’échec militaire occidental. Pour qu’il y ait emploi massif de l’armée russe, au delà de son contingent mesuré en Ukraine, il faudrait que se dessine une urgence et entraine un changement de stratégie. Pour le moment, il n’y a rien d’urgent.
source : La Chute
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