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Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, alors que, exilé au Brésil, Georges Bernanos s’apprête à rentrer au pays, il s’inquiète de cette France qui lui semble prendre un chemin qui fera de lui un exilé de l’intérieur. Les progrès techniques, avec l’avènement de l’ère atomique et de la société industrielle, mettent en danger l’âme même de la France et l’humanisme chrétien qui la caractérise. Persuadé que « la civilisation française est incompatible avec une certaine idolâtrie anglo-saxonne pour le monde de la technique », il veut croire qu’elle saura, là encore, résister, car elle ne peut coexister avec le machinisme d’un monde dominé par le Nombre : « Le Nombre crée une société à son image, une société d’êtres non pas égaux, mais pareils, seulement reconnaissables à leurs empreintes digitales. » Une société dans laquelle le progrès n’est plus dans l’homme mais dans la machine, et dans le perfectionnement de méthodes « capables de permettre une utilisation chaque jour plus efficace du matériel humain ».
Du matériel humain ! Voici ce que va devenir l’homme sous la pression d’un matérialisme qui n’a pour seul objectif que le rendement grâce aux progrès techniques. Aujourd’hui que les « ressources humaines » ont remplacé le « personnel » des entreprises, nous voyons bien à quel point Georges Bernanos était visionnaire… Mais plus essentiel encore, il avait compris que la civilisation moderne est d’abord « une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure », et que c’est dans la vie intérieure que réside la véritable liberté.
Georges Bernanos est un écrivain français, né en 1888 et mort en 1948. Fervent catholique, monarchiste, il milite d’abord dans les rangs de l’Action française, avant de s’en détourner lors de la guerre d’Espagne où il s’engage au côté des Républicains ; réfugié au Brésil lors de la Seconde Guerre mondiale, il soutient la Résistance contre le régime de Vichy. Explorant sans cesse les différentes facettes du combat spirituel entre le Bien et le Mal, il est l’auteur de nombreux ouvrages tels que Sous le soleil de Satan, Journal d’un curé de campagne ou Le Dialogue des Carmélites, et de quelques essais, dont La Grande Peur des bien-pensants.
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