Russie-Ukraine : Une guerre fratricide (1/2)
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par Oleg Nesterenko
Quels sont les effets des sanctions occidentales sur l’économie russe ?
Avant de parler des effets des sanctions sur l’économie russe, j’aimerais rappeler que l’histoire contemporaine a déjà démontré à maintes reprises que les sanctions économiques n’ont jamais fait plier aucun pays ni abandonner ses objectifs.
Les auteurs des sanctions en cours ne sont ni des naïfs, ni des incompétents et connaissent parfaitement l’Histoire. Attention, je ne parle nullement de Bruno Lemaire qui n’est qu’un petit exécutant du rôle qui lui a été attribué, sans qu’il le sache, mais je parle des véritables auteurs des sanctions. Des véritables auteurs des sanctions européennes qui résident non pas à Bruxelles, Paris ou Berlin, mais à Washington.
L’Union européenne n’a que l’honorable rôle de l’idiot utile dans le grand jeu en cours.
Les USA savaient parfaitement d’avance que ce ne sont certainement pas les sanctions qui changeront le cours de la guerre et feront reculer la Russie. Plus encore, je suis absolument convaincu qu’ils savaient également d’avance et savent aujourd’hui que la victoire contre la Russie sur les champs de batailles en Ukraine est impossible.
Pourquoi, alors, les sanctions ont été lancées, répétées et amplifiées ? Pour des raisons qui n’ont rien à avoir avec l’Ukraine. Selon moi, en instaurant le régime des sanctions actuelles, les USA se fixent plusieurs objectifs multimodaux, dont je peux énumérer les trois principaux.
Premièrement, détériorer au maximum et à long terme les relations entre la Russie et l’Europe, surtout avec l’Allemagne qui est le centre de gravité de la puissance économique européenne, afin d’affaiblir le principal concurrent direct des Américains sur les marchés mondiaux qui n’est personne d’autre que l’Union européenne.
L’explosion des deux gazoducs du Nord Stream, véritable source d’alimentation de son industrie, met l’Allemagne en grande difficultés, pour le présent et pour l’avenir. Car il ne suffit plus d’ouvrir ou de fermer le robinet en fonction d’une décision politique, mais d’un arrêt définitif de l’acheminement du gaz. A l’évidence, les Etats-Unis sont les seuls et uniques bénéficiaires de cet acte de sabotage. Ils vont pouvoir fournir l’énergie indispensable au fonctionnement des usines. Dans le même temps, ils renchérissent les coûts de production de l’industrie allemande qui, dès lors, devient moins concurrentielle sur les marchés mondiaux.
Deuxièmement – et vous allez être étonné – causer un maximum de dégâts sur le territoire de l’Ukraine. Chaque guerre se termine par la paix. Quand la paix viendra, il faudra reconstruire le pays. Et si les Européens imaginent que ce sont eux qui auront l’accès à ce « jack pot » du siècle, ils sont d’une naïveté déconcertante. Les chances de l’Europe d’accéder à ce futur marché très juteux sont encore moindres que les chances de la France dans ses ventes d’armements vers l’Allemagne. C’est bien et sans le moindre doute possible que ce sont les États-Unis avec leur nouveau « Plan Marshall » pour l’Ukraine qui y seront à la tâche.
Troisièmement, et principalement : affaiblir au maximum, faire épuiser la Russie avant le déclanchement des véritables hostilités qui se préparent depuis longtemps contre la Chine, afin que, le moment donné, les russes ne puissent pas être d’un grand soutien à leur grand partenaire asiatique.
Cette guerre durera donc aussi longtemps que possible. Son arrêt immédiat serait une véritable catastrophe géopolitique et économique pour les États-Unis, il n’y a donc strictement aucun risque que cela arrive.
Dans le cadre de ces trois intérêts stratégiques, l’Ukraine n’est que ce qu’elle est depuis 2014 : un combustible.
Le pyromane de l’économie française
En ce qui concerne les effets des sanctions occidentales sur l’économie russe :
Les sanctions… la Russie, elle les connaît déjà et non pas depuis 24 février 2022, mais depuis 17 mars 2014. Parmi les sanctions depuis 2014 il y a, par exemple, l’interdiction de l’exportation vers la Russie d’équipements pétroliers, ce qui est d’une importance stratégique. Mais après, avez-vous vu l’effondrement de l’industrie pétrolière et gazière russe qui a suivi ? C’est exactement le contraire qui s’est produit.
Il a eu également des sanctions dans plusieurs autres domaines, comme le domaine bancaire et militaire.
Unique réelle conséquence significative de la série de sanctions contre la Russie en 2014, ou, plus précisément, conséquence des contre-sanctions russes, n’était que le très important développement du secteur agro-alimentaire russe ce qui a non seulement conduit vers une totale autosuffisance alimentaire du pays, mais également à fait de la Russie qui était avant 2014 un grand importateur alimentaire, un des leaders mondiaux de l’agroalimentaire.
Je ne vais pas vous répéter les faits connus de la quasi totale inefficacité, jusqu’à présent, des sanctions qui ont été déclenchées dans les sept derniers mois et qui auraient dû mettre la Russie à genoux depuis longtemps, selon les responsables, ou plutôt, selon les irresponsables occidentaux, à commencer par l’actuel ministre de l’Economie et des Finances français qui est bien en train de mettre à genoux l’économie française. Il lui faudra beaucoup de temps pour se remettre debout après le départ de ce pyromane économique et génie du domaine des sanctions antirusses.
Coup d’État organisé par les USA
Cela ne veut pas dire que tout va bien et tout ira bien. Non, cela n’est certainement pas le cas et les sanctions actuelles pénalisent bien un grand nombre de secteurs de l’économie du pays.
Sauf que dans ses projets de la destruction de l’économie russe, l’Occident n’a pas pris en compte plusieurs éléments, dont les trois principaux sont le fait que la Russie peut, réellement et à tout moment, mettre au bord de l’effondrement l’économie de l’UE en coupant, tout de suite et à très long terme l’intégralité des robinets énergétiques, le fait que la Russie est un pays avec des réserves inégalées et le fait que la nature a horreur du vide.
Il est certain que le pays est entré dans des temps difficiles, mais le vide qui est créé par des sanctions occidentales sera obligatoirement rempli par des alternatives. Les alternatives qui seront, dorénavant, sous le contrôle absolu de Moscou, ce qui sera un grand pas stratégique en avant pour la stabilité du pays.
Par ailleurs, en réalité les USA s’en fichent royalement et de l’Ukraine et de sa population. Pour eux, ce pays n’est qu’un pays sous-développé du tiers monde, un outil dont le seul intérêt, mais pas le moindre, c’est d’être à la frontière de la Fédération de Russie. Depuis le coup d’État de 2014 à Kiev, non seulement soutenu, mais directement organisé par les USA, ce que la secrétaire d’État américaine Victoria Nuland a reconnu officiellement : l’Amérique a fait le nécessaire à l’égard des pouvoirs successifs à Kiev pour provoquer la guerre avec la Russie. En connaissant les intérêts stratégiques de l’ennemi qui est la Fédération de Russie, il fallait, tout simplement diriger la situation vers le point du franchissement de la ligne rouge, ce qui a été fait avec succès.
La presse russe a été interdite en Occident en général et en France en particulier. Est-ce pour mieux contrôler l’information et donc la désinformation ?
Cela va de soi. Il est important de souligner que l’UE et la France en particulier ont eu parfaitement raison d’interdire chez eux la presse russe ou, plus précisément, pro-russe. Car si cela ne serait pas fait les populations européennes auraient l’accès libre à des informations venant de « l’autre côté des barricades » – ils seraient, tout simplement, choqués par la grossièreté de la propagande « otanienne » qui est tellement mal faite qu’elle ne peut tenir uniquement si elle est la seule à être diffusée, sans aucun contre-poids informationnel.
Aucune action du soutien massif, généralisé et à long terme à l’Ukraine dans le cadre des objectifs préétablis par les États-Unis ne serait alors possible.
À savoir que du côté russe, malgré les bêtises qu’on raconte, les populations ont une parfaite vision globale de la situation et ceci des deux côtés « des barricades ». Elles ont un accès exhaustif à toutes les informations. Mais comment c’est possible, vu que, selon l’avis qui règne à l’Occident, la liberté de parole n’existe pas en Russie. C’est très simple : tout le monde a une grande habitude depuis des décennies à regarder non seulement les chaines télé contrôlées par l’État, mais également de consulter sur internet les sources indépendantes de l’opposition et de la partie adverse, ce qui est toujours très intéressant. Par exemple, il en existe des centaines de sources d’information ukrainiennes en langue russe et elles sont consultées encore d’avantage par les habitants de Russie que par les Ukrainiens eux-mêmes. Les russes connaissent donc parfaitement l’intégralité des positions et des arguments des adversaires et à l’occident et en Ukraine et ne se trouvent nullement dans l’ignorance ce qui est le cas de la quasi intégralité des occidentaux.
Selon la presse occidentale, l’armée russe se serait rendue coupable d’exactions, voire de crimes de guerre, notamment à Boutcha, Krementchoug, Izioum etc. Et de tirs ciblés sur les centrales électriques, y compris la centrale nucléaire de Zaporijjia. Qu’en dites-vous ?
Avant de parler des massacres énumérés, j’aimerais que, d’une part, vous imaginiez qu’aucun de ces événements tragiques n’a jamais eu lieu et, d’autre part, que vous vous rappeliez des réactions immédiates de l’Occident qui ont suivi.
Imaginez cela et vous verrez que sans existence de Boutcha, Krementchoug, Izioum et les autres il n’y aurait, tout simplement, aucun élément déclencheur majeur pour de nouvelles sanctions contre la Russie et de nouvelles aides significatives à l’Ukraine.
Il faut se rappeler le bon vieux principe juridique romain « Cui Bono ? À qui profite le crime ? ». L’existence de ces grands crimes de guerre était, tout simplement, une question de vie et de mort pour le régime de Kiev ou, pour être plus précis, pour ceux qui dirigent réellement la guerre du côté ukrainien.
Maintenant, voyons les principaux éléments des massacres énumérés, sans trop entrer dans les détails qui sont, d’ailleurs, bien documentés.
Boutcha
À propos de cette mise en scène criminelle constituée par le régime de Kiev, très certainement à la demande de leur curateur outre-Atlantique.
L’armée russe quitte la ville de Boutcha le 31 mars 2022 en guise de bonne volonté, à la suite de négociations entre les Russes et les Ukrainiens qui ont eu lieu en Turquie et qui ont pratiquement abouti à un accord qui prévoyait l’arrêt des hostilités, raison réelle du retrait volontaire des troupes russes de la région de Kiev. Et non pas celle avancée par les propagandistes occidentaux.
Durant les 2 journées suivant le départ des Russes, le maire de la ville a été filmé sur les réseau sociaux et dans les médias en proclamant son bonheur pour le retrait de l’armée russe. Il disait que la vie reprenait dans sa ville, sans dire un seul mot sur des victimes parmi les habitants.
Et à la troisième journée suivante l’arrivée des forces armées ukrainiens à Boucha – le monde découvre que toute la ville est jonchée par une énorme quantité de cadavres.
J’ai qualifié cet événement non pas comme une mise en scène, mais une mise en scène criminelle.
Sans même prendre en compte les éléments que je vais vous énumérer, il faut vraiment être un faible d’esprit pour seulement imaginer que les russes pourraient être aussi idiots pour laisser en partant des centaines de cadavres jonchant les rues, si il s’agissait de leurs victimes. Surtout qu’ils se sont retirés d’une manière très organisée et sans aucune précipitation.
Selon les éléments dont je dispose, je suis persuadé qu’à l’arrivé de l’armée et des unités spéciales ukrainiennes sur les lieux, ils ont perpétré une véritable tuerie.
Un grand nombre de photos montrent les cadavres avec des brassards blancs. Dans le cas de la guerre en cours, ce brassard blanc, comme on sait, est le signe de l’appartenance à l’armée russe chez les militaires et chez les civils, l’indication de la position loyale vers les forces russes. Et le brassard bleu ou jaune est le signe de l’appartenance à l’armée ukrainienne. À l’arrivé des « libérateurs » ukrainiens à Boutcha tous ceux qui ont porté le brassard blanc ont été considérés comme des traitres et fusillés sur le champ.
Sur d’autres photos on voit un groupe de personnes fusillées, dont parmi leurs affaires qui jonchent le sol autour on distingue bien les rations militaires de la nourriture qui a été distribuée aux civils en tant qu’aide humanitaire par les soldats russes durant leur présence sur place. Kiev affirme donc que juste avant de fusiller les civils, les russes leur ont distribué à manger.
Il est clair que les auteurs de cette propagande ont une très mauvaise opinion sur les capacités intellectuelles du public occidental qui est la cible.
Mieux encore, il y a également une vidéo filmée par un téléphone portable d’un soldat ukrainien qui circule sur le net et qui date du 3 avril où l’on voit un peloton de soldats ukrainiens auprès de blindés russes brulés, un endroit devenu célèbre à Boutcha, l’erreur sur le lieu est donc impossible. Et dessus on entend un échange verbal : un soldat demande à son supérieur « là, il y a des gars sans le brassard bleu, peut-on leur tirer dessus ? » ; la réponse en argot qu’il reçoit « on peut ! ». C’est-à-dire que même les civils qui ne portaient aucun brassard ont été tués sur place car, il semble, que selon les soldats ukrainiens, ceux qui n’ont pas mis le brassard bleu sont des sympathisants pro-russes à abattre.
La légende de la photo indique : « aujourd’hui, le 2 avril, les unités spéciales de la Police Nationale ont commencé le « nettoyage » du territoire de la ville de Boutcha des espions et des sympathisant des forces russes ».
Буча. Разговор “военных” на видео:
“- Вон пацаны без синих повязок, можно по ним стрелять?
– А то, бля!”
Это видео выложил вчера главарь Киевской теробороны Сергей «боцман» Коротких.
Ролик называется «Работа BOATSMAN BOYS в Буче»
У кого-то ещё есть вопросы? pic.twitter.com/8DaooiUwuv
— Vasilisa (@Vasilisa_2_0) April 3, 2022
Буча. Une conversation « militaire » dans la vidéo :
« – Il y a des gars sans brassard bleu, on peut leur tirer dessus ?
– Putain oui ! »
Cette vidéo a été postée hier par Sergei « BOATSMAN » Korotkikh, le chef des militaires de Kiev.
La vidéo s’appelle « BOATSMAN BOYS work in Bucha ». Quelqu’un d’autre a des questions ? – Vasilisa (@Vasilisa_2_0) 3 avril 2022
Après, il est certain qu’il n’y a pas que des assassinats prémédités. Tout au long de la présence de l’armée russe à Boutcha la ville était pilonnée sans cesse par l’artillerie ukrainienne qui était, d’ailleurs, parfaitement informé d’une importante présence de la population civile dans la ville et cela été la dernière chose qui les a dérangés. Un grand nombre de victimes est à déplorer à la suite de ces frappes.
Comme preuve matérielle, il y a ce même maire de Boutcha qui s’est déjà filmé bien avant, le 28 février, où il annonçait que les forces ukrainiennes ont détruit beaucoup de blindés russes, mais que le quartier résidentiel a beaucoup souffert. C’est-à-dire que même un mois avant la fin des combats à Boutcha, l’artillerie ukrainienne de longue portée a déjà partiellement détruit la ville et donc très certainement fait beaucoup de victimes parmi la population civile.
Les victimes et leurs bourreaux
Par ailleurs, après que la Russie a été incriminée pour ce soi-disant massacre, elle a demandé et à l’Ukraine et à l’ONU que la liste des noms de victimes soit publiée, ce qui est une pratique criminalistique parfaitement normale : on fait savoir aux « bourreaux » les noms de ses victimes. Et sachez que les noms des victimes n’ont jamais été dévoilés par le pouvoir de Kiev, qui a toujours refusé de le faire pour des raisons qu’on devine.
En outre, un peu de temps passé – plus personne ne parle de ce soi-disant massacre de Boutscha. Ceci est certainement dû au fait que l’événement a déjà pleinement joué son rôle et il n’est pas souhaitable pour Kiev d’entrer davantage dans les détails.
En bref, comme disait Joseph Goebbels : « plus le mensonge est gros, mieux il passe ».
Krementchoug
Tout le monde se souvient d’un grand centre commercial ukrainien en flammes au mois de juin 2022. Zelensky a partage une vidéo montrant un nuage de fumée. Il a affirmé que l’armée russe a frappé le centre commercial « Amstor » de Krementchoug alors que 1000 personnes se trouvaient à l’intérieur.
Le centre commercial « Amstor »
Zelensky a oublié de préciser que, juste derrière ce centre commercial « Amstor », se situait une grande usine mécanique « Kredmash », qui a servi en tant qu’entrepôt de munitions venues de l’Occident.
Selon la propagande de l’OTAN, les généraux russes se sont dit : « tiens, que pourrons nous cramer aujourd’hui… les infrastructures d’ennemi sur le front ? Non. Les usines d’armement ? Non. Les entrepôts de munitions ? Non. Un centre commercial et de loisirs à 200 km du front ? Oui ! ». Sans commentaires.
Sauf qu’un politicien ukrainien arrivé sur les lieux pour se faire de la publicité a fait une grande bêtise : il a filmé ce centre commercial de l’intérieur après la « frappe ». Quand on visionne sa vidéo, on le voit se promener entre les étalages, dont l’intégralité des bouteilles d’alcool sur les étalages bien intactes et on aperçoit un grand trou noir sur le plafond. Savez-vous ce que fait un missile de longue portée comme déflagration sur le point d’impact et dans les 100 m autour ? Je peux vous le dire : il n’y reste même pas des traces des étalages, encore moins des bouteilles d’alcool dessus.
Comme si ce film n’a pas été suffisant, un journaliste ukrainien a fait une bêtise de plus qui discrédite la version de Zelensky répétée par la propagande de l’OTAN : il a filmé ce qui restait de l’entrepôt de munitions frappé par les missiles russes sur le territoire de l’usine mécanique « Kredmash », derrière le centre commercial.
De nouvelles images de l’attaque de l’usine #Kredmash à #Kremenchug, en Ukraine, ont circulé en ligne, ce qui prouve une fois de plus le mensonge des autorités de Kiev selon lequel l’explosion se serait produite dans le centre commercial #Amstor. pic.twitter.com/NzwkOedk9m
— Black Russian (@BlackRussian84) June 29, 2022
En le visionnant nous voyons un gros cratère sur le point d’impact du missile.
La version des méchants Russes, disant que ce centre commercial n’a même pas été touché par le missile et n’a eu qu’un incendie que suite à la détonation des munitions de l’entrepôt détruit derrière le centre commercial n’est donc pas aussi bête que ce que la propagande occidentale a essayé de démontrer.
Izioum
Cette tentative de manipulation des masses occidentales n’a pas vraiment fonctionné. Le régime de Kiev s’est décontracté un peu en comptant sur l’abrutissement général des populations visées, suite à quoi il a commis beaucoup trop d’erreurs au niveau de la « découverte des charniers des civiles assassinés par les troupes d’occupation russes ». Je peux vous énumérer juste quelques-unes : chaque tombe porte des croix ; sur les croix il y a un grand nombre de dates de décès indiqués et qui sont antérieures à la date de l’arrivée des troupes russes sur les lieux ; de nombreuses croix attestent que ce sont des soldats ukrainiens qui y sont enterrés; un grand nombre des corps déterrés portent l’uniforme de l’armée ukrainienne ; les journalistes occidentaux présents à Izioum ont posé des questions à la population civile sur les exactions des russes sous l’occupation et ont reçu des réponses unanimes que rien de tel n’a jamais eu lieu.
La réalité, c’est que ce soi-disant charnier n’est qu’un nouveau cimetière où sont enterrés les civils décédés avant l’arrivée des russes à Izioum, ainsi que les corps des soldats ukrainiens abandonnés par les siens sur les champs de batailles aux alentours, surtout durant les importants combats du mois de mai, ramassés et inhumés avec une dignité chrétienne par l’armée russe. Le fait que les russes ont procédé au ramassage systématique des corps des soldats ukrainiens sur les champs de batailles et les a inhumés ensuite dans la forêt à côté d’Izioum est parfaitement connu le public russe, des mois avant le retour de l’armée ukrainienne sur les lieux. Après, pourquoi l’abandon des corps des soldats ukrainiens sur les champs de combats est systématique et généralisé est une autre histoire de la politique de Kiev qui ne concerne pas qu’Izioum en particulier.
Néanmoins, comme vous vous rappelez, Emmanuel Macron s’est précipité à condamner immédiatement, comme d’habitude, ce « nouveau massacre commis par les Russes ».
Je considère très fortement improbable que Macron n’est pas parfaitement renseigné sur tout ce qui se passe réellement en Ukraine et qu’il n’a pas une parfaite connaissance non seulement de la vérité sur l’histoire d’Izoum, qui n’a rien à avoir avec ses déclarations, mais également sur chaque événement qui a eu lieu dans ce pays depuis 2014. Contrairement à ce que raconte la presse soumise et incompétente à la population française crédule, Macron est bien l’un des personnages-clés personnellement responsables de l’échec des accords de Minsk, ce qui a mené vers la guerre qu’on connait aujourd’hui.
Et les soi-disant découvertes répétées des massacres de masse ne sont que de la « nourriture » pour l’opinion publique occidentale, afin qu’elle ne se rebelle pas contre les sacrifices qu’elle doit faire au sein du projet américain qui est en train d’être réalisé en Ukraine.
Energodar
En ce qui concerne les tirs ciblés sur les centrales électriques, y compris la centrale nucléaire de Zaporijjia.
Il faut bien distinguer les tirs sur les centrales électriques dit classiques et les tirs sur la centrale nucléaire d’Energodar, plus connue sous le nom de la centrale de Zaporojié. Je dis bien Zaporojié en russe et non pas Zaporijjia en ukrainien, car c’est une ville fondée par les Russes en 1770, et non pas mille ans plutôt par les ukrainiens ce qu’affirment les pseudo historiens ukrainiens et, avant 1921 a porté le nom d’Alexandrovsk.
Il n’y a pas eu de tirs sur les centrales électriques classiques durant les six premiers mois des affrontements. Ce n’est que dans le cadre de la dernière offensive ukrainienne dans la région de Charkov que la centrale électrique de la ville de Charkov a été visée, afin de priver l’accès à l’énergie l’industrie de la ville mobilisée pour les besoins de l’armée ukrainienne.
Auparavant, quelques petites sous-stations électriques ont été visées, mais, cela n’a été que des frappes tactiques. Par exemple, pour arrêter ponctuellement la circulation ferroviaire dans un endroit donné, une sous-station ce qu’on appelle de traction pouvait être visée. Mais, il faut savoir que même ces frappes tactiques ont été extrêmement limitées jusqu’à présent.
Zaporojié
Concernant les tirs sur la centrale nucléaire de Zaporojié, (mon propre grand-père est né à 50 km exactement au nord de cette centrale) il est tout simplement absurde d’imaginer que les Russes qui contrôlent à 100% la station depuis le 28 février, se tirent dessus depuis des mois comme l’affirme la propagande de Kiev.
Vous avez très certainement déjà attendu parler qu’une unité de l’artillerie se précipite de quitter les lieux immédiatement après avoir réalisé une série de tirs. La raison est très simple : l’ennemi calcule et détermine immédiatement le point de départ des tirs et réalise les frappes de riposte. Les unités russes à la centrale nucléaire ont une connaissance très précise d’où proviennent les tirs. Or, selon la propagande occidentale, les Russes bombarderaient chaque jour, depuis des mois, leurs propres troupes. Ce n’est pas cohérent.
Bien évidement et sans aucune alternative possible, ce sont les troupes ukrainiennes qui pilonnent et bombardent cette centrale nucléaire. Et cela ne date pas d’hier. La première attaque sur la centrale par les ukrainiens et qui est parfaitement documentée, y compris par les caméras de vidéo-surveillance, a eu lieu peu après sa prise par les Russes. Vu le danger de telles provocations, le commandement russe a très fortement augmenté la présence des unités de protection de la ville et de la centrale, grâce à quoi durant pratiquement les 4 mois qui ont suivi plus aucune attaque des ukrainiens n’a pas eu lieu.
À savoir, que la centrale elle-même est sécurisé que par les unités spéciales de « protection radiologique, chimique et bactériologique » (RHBZ) de l’armée russe. D’ailleurs, dans cette période des premiers mois du conflit, Kiev a eu d’autres chats à fouetter.
Après l’augmentation très significatif des livraisons d’armes et munitions par l’occident à Kiev, les attaques par l’artillerie et drones sur la centrale se sont renouvelées et sont devenues constantes depuis le mois de juillet, parfois même à plusieurs reprises par jour.
Par ailleurs, l’opinion publique occidentale n’est même pas au courant que dans les derniers mois les ukrainiens ont entrepris plus de 10 tentatives de reconquête de la centrale, en traversant la rivière Dniepr. Plusieurs centaines de leurs soldats sont morts dans ces tentatives, avant même d’avoir approché les murs de la centrale. Les combats qui ont eu lieu sont parfaitement documentés et plusieurs même filmés. Mais, vu que l’objectif est totalement sécurisé par les russes au sol, l’intégralité des tentatives de débarquement ont tourné au désastre coté ukrainien. Voilà pourquoi l’Occident n’en parle pas.
Autre élément : il existe une vidéo, en ma possession, où un petit politicien ultra-nationaliste ukrainien appelle ouvertement à attaquer les centrales nucléaires. Selon ce dernier, je le cite : « certes, il y aura beaucoup de victimes parmi les civils si on frappe aujourd’hui, mais, si on ne le fait pas, à l’avenir il y en aura beaucoup plus. »
Aujourd’hui, si vous parlez en tête-à-tête avec des habitants d’Energodar tous, sans exception, savent parfaitement que ce sont les ukrainiens de l’autre côté de Dniepr qui leur tirent dessus.
Kiev affirme que les militaires russes tirent depuis la centrale. Il suffit juste de se poser la question : dans quel but ? pour comprendre l’idiotie de tels propos.
Au cours des deux dernières semaines, les forces ukrainiennes ont progressé reprenant des terres occupées par l’armée russe. Quel est l’état de l’armée russe, selon vous ? Est-elle capable de poursuivre longtemps la guerre ?
Comme je l’ai mentionné auparavant, le rapport de force en nombre de soldats directement sur la ligne du front est au minimum de un contre quatre en faveur des forces ukrainiennes.
Contrairement à la propagande côté occidental qui raconte que le commandement russe utilise ses propres soldats comme de la chair à canon, c’est très exactement l’inverse qui a eu lieu sur le terrain durant cette offensive ukrainienne. Du côté russe la décision été prise dans le sens à limiter au maximum la perte humaine et du matériel. L’armée ukrainienne appuyée par l’Otan a repris de très importants territoires justement à cause de l’absence d’une réelle confrontation. Pratiquement l’intégralité des hommes et du matériel a quitté les lieux en question qui ont été, d’ailleurs, peu occupés, car ne font pas parti des territoires stratégiques pour la Russie.
Mais, le revers de médaille du côté ukrainien est justement dans le fait que Kiev a réellement utilisé les effectifs de son armée comme de la véritable chair à canon. Sans entrer dans les déclarations des soldats prisonniers ukrainiens qui racontent l’attitude de leur commandement qui jette ses hommes à la mort certaine, il faut bien dévoiler la vérité qu’on essaie de vous cacher : si vous regardez les cartes, vous verrez que quasi l’intégralité du territoire en question est aussi plate, vide et à découverte qu’une table de billard. Les avancées ukrainiennes qui ont donc eu lieu toujours à découvert, ils ont été constamment pilonnés à distance par l’artillerie et l’aviation russe. Leurs pertes sont gigantesques et sont environ de 500 à 2000 morts par jour durant toute cette période.
Après, si pour dormir tranquille, les populations ukrainiennes et occidentales doivent avoir à se dire que c’est une déroute de l’armée russe, alors, ainsi soit-il.
Est-ce que l’armée russe est capable de poursuivre longtemps la guerre ? Non seulement l’offensive ukrainienne est déjà arrêtée à l’approche de cette dernière des territoires réellement importants pour la Russie, mais, vous verrez prochainement un tournant significatif dans ce conflit et ce dernier sera bien moins favorable pour le régime de Kiev que dans les 2-3 dernières semaines. Ceci étant dit, cela aura lieu sans aucune précipitation et sans une non-préparation du côté russe.
Quelle est la différence du niveau de vie entre l’Ukraine et la Russie ?
Quand un Français moyen écoute les médias français à propos du niveau de vie des Ukrainiens et des Russes, il a une impression, qu’en fait, le niveau de vie en Ukraine est tout à fait honorable et, très certainement, bien plus élevé qu’en Russie qui est carrément dans la misère.
Sachez que les médias d’ici vous prennent pour des imbéciles, une fois de plus. La réalité est très exactement à l’opposé de ce qu’on vous fait croire.
Le niveau de vie en Russie est très sensiblement plus élevé qu’en Ukraine et ceci est le cas depuis l’année de sa création en 1991.
Je ne vous parle même pas de l’indice de développement humain dont la Russie est à la 52ème place au monde contre l’Ukraine qui est à la 77ème, derrière l’Iran, même avant la guerre, ni du niveau de la parité du pouvoir d’achat, dont la Russie est à la 6ème place dans le classement mondial contre la 49ème pour l’Ukraine.
2 millions d’Ukrainiens vers la Russie
Je ne veux pas vous charger par des éléments de mon métier avec des pages de chiffres comparatifs précis du domaine économique et social.
Je veux juste vous donner un fait plus que parlant : même avant le début du conflit, en 2021, il y avait qu’officiellement 2 millions (!) de travailleurs ukrainiens qui ont quitté l’Ukraine vers la Russie où pour les mêmes postes occupés le niveau des salaires est incomparablement plus élevé. Et deux millions ce n’est que le chiffre officiel des travailleurs légaux enregistrés auprès du service de migration, auquel il faut rajouter 2,5-3 millions de travailleurs ukrainiens en situation irrégulière, mais tolérés par les autorités.
Ce n’est donc pas 5 millions de Russes qui sont partis chercher meilleure vie en Ukraine, mais très exactement le contraire. Sachez, d’ailleurs, que la majorité écrasante de ces millions d’Ukrainiens restent toujours en Russie et n’ont aucune attention de rentrer au pays et d’y mourir pour le régime de Kiev, même si une partie le soutien. A distance. Et je ne vous parle pas de plusieurs millions (!) d’ukrainiens qui viennent travailler au noir dans l’Union européenne depuis 1991 et, surtout, depuis 2014 – l’année du début de l’approfondissement du désastre économique et social que le nouveau pouvoir ultranationaliste a apporté au pays, déjà très pauvre auparavant.
Depuis 30 ans les chantiers de l’UE sont remplis par les hommes et les fonctions de femmes de ménage par des femmes – travailleurs illégaux ukrainiens qui ont fui le chômage et la misère de leur pays.
Les Occidentaux s’indignent régulièrement à propos de ce qui se passe en Russie. Vous comprenez ?
L’indignation du monde dit « civilisé » sur ce qui se passe aujourd’hui en Ukraine ne vaut strictement rien. Ceux qui se considèrent comme des personnes de grands principes et valeurs morales, avant d’avoir le droit légitime d’avoir de telles considérations à leur égard, devrait d’abord se mettre devant un miroir et se poser des questions.
Par exemple à propos du massacre de plus d’un million de civils innocents, dont 500.000 enfants, perpétré par les USA en Irak de 2003 à 2022 ; du massacre non pas des milliers, non pas des dizaines de milliers, mais des centaines de milliers de civils commis par les USA et leurs vassaux en Afghanistan de 2014 à 2022 ; lors de l’assassinat des dizaines de milliers de civils perpétré par les USA et leurs vassaux en Serbie en 1999, quand le pays était mis à feu et à sang, avec 1/3 des écoles détruites par des bombardements, y compris à l’uranium appauvri. Qui s’est révolté contre ces massacres ?
Aujourd’hui, durant la guerre au Yémen qui fait depuis 2014 des centaines de milliers de morts civils, les USA et la France vendent des armes directement impliquées dans ces massacres de masse. Où sont ses grands défenseurs de la Justice, de la Liberté et de la Démocratie ?
Si nous avons une vision globale du monde des 70 dernières années et non pas l’aveuglement hystérique orchestré par la propagande de l’OTAN ses derniers mois – l’indignation des occidentaux d’aujourd’hui apparait, tout simplement, comme malsaine et perverse, car totalement coupée du contexte de la réalité de ce qui se passe chaque jour dans le monde depuis tant de décennies.
La russophobie occidentale vous choque-t-elle ?
La russophobie étatique occidentale ne date pas d’hier. Je peux vous donner un exemple de mon parcours personnel. Un jour, dans le milieu des années 2000, j’ai été invité à participer à une table ronde organisée par des Ukrainiens, dont un des participant était un ancien ambassadeur de France en Ukraine. À l’époque j’ai pas mal travaillé avec l’Ukraine et fait venir, notamment, vers la France des patrons et représentants de dizaines d’entreprises ukrainiennes. Cela date de l’époque où il n’y avait aucune différence entre un Russe et un Ukrainien. Cet ambassadeur ignorait que j’avais été un représentant de la Russie et la ligne directrice de tout le discours de cet ambassadeur était du genre « absolument tous les problèmes de l’Ukraine sont dus à la Russie ».
Quand il a terminé, j’ai pris la parole et lui ai posé une question directe : « Si c’est la Russie qui est la fautive de tous les maux des Ukrainiens et que la solution pour le pays c’est de la tourner le dos en se tournant vers l’occident, comment cela se passe, alors, que l’ambassade de France en Ukraine, dont vous étiez le numéro un, au moment de la délivrance des visas à des Ukrainiens se comporte vers ces derniers d’une manière totalement désobligeante !? Sans aucune exagération de ma part, les employés du consulat de France à Kiev traitent les Ukrainiens qui viennent faire la demande de visa tout simplement comme des citoyens de seconde zone. Le comportement de votre personnel vers les Ukrainiens est totalement désobligeant et gravement insultant. Et quand des hommes d’affaires, parfois des patrons qui dirigent des centaines de personnes et pèsent des millions passent par vos services, ils arrivent en France totalement écœurés d’avance et par les Français et par la France entière qui s’est permis de les humilier de la sorte. Et ceci est d’une manière absolument systématique, sans aucune exception. Je dispose de dizaines de témoignages directs dans ce sens. Vu ce comportement tout simplement déplacé et inacceptable de la représentation de la France en Ukraine, qui nuisait gravement à mes affaires, l’unique parade que j’ai trouvée c’est d’envoyer chez vous une employée sur place qui s’en occupait et s’en occupe toujours de toutes les modalités administratives et sert de véritable souffre-douleur ».
Et vous savez ce que m’a répondu cet ambassadeur ? Rien du tout ! Il s’est tu. Pour une raison simple : chaque mot que j’ai prononcé été une pure vérité et dont il été parfaitement au courant.
Ce cas est très parlant car il reflète parfaitement ce qui se passe aujourd’hui dans l’espace médiatique de la propagande occidentale avec l’interdiction des sources d’information russes et pro-russes : dès le moment où il n’y a personne pour vous contredire, pour pointer du doigt vos déformations de la réalité et vos mensonges directs, vous pouvez raconter absolument tout et n’importe quoi.
Il faut rester lucide : la réalité c’est que le pouvoir occidental se fiche de l’Ukraine et des Ukrainiens. Car ils ne sont qu’un outil périssable dans leur lutte de domination mondiale unipolaire face à la Russie qui refuse de l’admettre et de s’incliner. Le reste, ce n’est que de la propagande adressée à des masses. Et, pour l’instant, cela fonctionne très bien.
source : Contre-Pouvoir
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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