Comment j’ai été agressée par des patrons de bar misogynes. Les calomnies de Mélenchon infusent-elles jusque dans les bars…? Une plainte a été déposée le 20 février au commissariat du 12ème. Le brigadier m’a assurée qu’une enquête serait ouverte. Il a été très bien.
J’avais juste envie d’un verre avant de rentrer, j’ai passé la nuit aux urgences.
Il est 00h15 samedi 19 février 2023, je sors d’un diner studieux chez une amie dans le quartier Reuilly Diderot à Paris 12ème. J’ai l’esprit à flâner un peu, pas de suite l’envie de rentrer chez moi, et je vois ce petit bar, « le p’tit clin d’oeil », avec une terrasse joyeuse qui m’inspire l’envie de boire un verre, la soirée chez mon amie n’ayant été arrosée que de tisane de thym. J’entre dans le bar. Il y avait un groupe animé d’une vingtaine de personnes vers la droite et au bar, une jeune femme faisait passer une assiette avec un gâteau maison au chocolat, quelques clients assis à des tables de l’autre coté. La déco semblait fraîche, comme dans les trois quarts des cafés parisiens qui se sont rénovés pendant la fermeture covidiste. Je regardais des panneaux en bois où étaient inscrites des petites phrases rigolotes que j’essayais de déchiffrer à distance, et en pleine hésitation sur la boisson que j’allais consommer : un vin chaud à 5,5 € vanté sur un des panneaux, ou un demi blonde à la pression. Après deux minutes je croise le serveur, très speed, désagréable, qui me demande ce que je fais à rester là au milieu. Il me balance « on dirait que vous voulez acheter le fond de commerce ! » Il me parle tout en continuant son service agité, il finit par me demander si je veux boire quelque chose et me propose la carte. Je lui confirme que je vais consommer et j’approche du bar. Là, à l’autre bout, je croise le regard de celui qui semble être le gérant, il porte une casquette plate, et il me fixe assez méchamment. Je le vois parler à son serveur en me jetant des regards de travers, il faut dire que le pauvre a un strabisme prononcé. Le barman speed revient vers moi et me dit
« c’est soirée privée, on vous sert pas ! Sortez ! »
Je suis scotchée, je ne comprends pas, l’instant d’avant il me proposait la carte. Je lui demande des explications, et si tous les clients assis aux tables sont aussi de la soirée privée. Il ne me répond pas.
le bar "le p’tit clin d’oeil" à Paris 12eme bv Diderot © Sophie Tissier
Un couple entre et s’assoit derrière moi, il leur apporte la carte. Une table était libre à coté d’eux, alors que j’allais m’y assoir en lui disant « il y a de la place ici, je vais prendre un demi », il pousse la table brutalement pour me barrer le passage. Ensuite il m’agrippe des deux mains par le col de mon manteau, me soulève, me secoue et me dit de dégager, qu’il ne va pas me servir. Là je lui hurle de me lâcher et qu’il n’a aucun droit de me toucher. Il me pose, rouspète et reprend son service. Je reste plantée là, complètement choquée par ce qui vient de se passer. Je me dis qu’aucun homme n’a le droit de me traiter comme ça et qu’ils se foutent clairement de ma gueule. Je me retourne vers le bar et commence à parler aux gens , à prendre les autres clients à témoins leur demandant du soutien. Certains me regardent les yeux vides sans réaction, l’un d’eux me dit que je devrais m’en aller et chercher un autre bar. Je suis écoeurée… leur absence de réaction trahit leur lâcheté individualiste, mais je reste bien décidée à rester, je veux comprendre ce qui se passe, je n’ai manqué de respect à personne, je suis dans mon plein droit et j’ai envie d’une bière. Je ne me soumets au diktat et à la violence d’aucun homme.
Ça se calme, je discute avec un gars trentenaire au bar qui me dit que les serveurs ne sont vraiment pas sympas depuis le début, d’attendre et qu’ils finiront bien par me servir. Personne ne prend ouvertement ma défense.
Tout part en vrille
Je reste là quelques minutes, puis demande au serveur retourné derrière le bar un demi pression. Il m’ignore. Je répète ma demande un peu plus fort, il me regarde avec mépris et me dit que je devrais arrêter « de me donner en spectacle »…
Je suis consternée et de plus en plus énervée, je veux savoir pourquoi ils me traitent aussi mal. Le gars sympa va tenter de leur demander de me servir, je vois le gérant faire « non » de la tête. Je m’avance vers le fond le long du bar, refusant de me laisser ainsi humilier et je leur redemande encore plusieurs fois poliment une bière, à lui et au gérant affairés derrière le bar, mais ils continuent de m’ignorer… Je demande des explications et un motif valables pour ce refus. Le serveur en versant des shots aux gars à coté de moi, me regarde et m’insulte « idiote t’as mis ton flash ! » montrant mon téléphone que je tenais à la main. Les clients observent avec complicité, une femme au lieu de me soutenir, me dit que je « cherche les problèmes »… le comble. Je reste calme. Le patron me dit alors que je suis « bourrée »… Je lui réponds que je n’ai rien bu de la soirée.
Puis d’un coup le barman qui était retourné derrière le bar m’arrache mon téléphone des mains, et là ça part en vrille.
Je lui crie de me le rendre, je me penche sur le bar pour tenter de l’attraper, il s’écarte et il refuse en regardant mon téléphone. Ensuite tout le monde s’énerve le patron veut me forcer à sortir, je m‘accroche au bar, il me tire violemment pour me décrocher, j’attrape le poteau au milieu et enroule mes jambes autour tout en hurlant que je ne sortirai pas sans mon téléphone. Le patron, le serveur et d’autres hommes me tirent et me forcent à lâcher le poteau. C’est le chaos dans ma tête, je me débats, à un moment le patron m’attrape par le cou, le serre et puis on me pousse violemment, je tombe en arrière projetée sur le sol avec un gars qui était derrière moi et tentait de me faire sortir tout en me disant « je suis pompier, il faut sortir, viens ». Je me relève avec le gars et on me pousse vers la sortie. Comme si j’étais fautive. Le serveur finit par me rendre le téléphone et tous rentrent immédiatement à l’intérieur. Je me retrouve sur le trottoir devant la terrasse. Je sens une douleur forte au coude et à la nuque. Je suis hébétée, sous le choc, des gens viennent me demander d’un ton calme presque hypnotique si je vais bien. Je décide d’appeler la police.
Je vais m’assoir sur un banc avec l’un des gars qui fêtait son anniversaire. Il m’offre une clope… il me demande ce qui s’est passé pour déclencher ça, il me soutient à demi mot mais n’agit pas.
Une voiture de police arrive assez rapidement, je leur explique ce qui s’est passé. Leur donne ma pièce d’identité. Il y a 5 policiers dont une femme. Ils ont l’air blasés par les altercations dans les bars… Une jeune femme est venue me soutenir courageusement pour attester de ce qu’elle avait vu, la strangulation d’une extrême violence. Ils vont interroger les tenanciers puis reviennent vers moi. A mon grand étonnement, ils leur donnent raison, sous prétexte que c’est un lieu privé et que le proprio serait, selon eux, libre de servir ou non un client, bafouant ainsi le code de la consommation (article L121-11) qui interdit la discrimination et le refus de servir quelqu’un sauf motif légitime. Ils me demandent fermement de quitter les lieux. 3 jeunes femmes qui étaient là, sans oser intervenir m’ont réconfortée. Elles m’ont dit pouvoir témoigner. J’espère qu’elles oseront et tiendront parole.
Je suis rentrée chez moi, mais vers 3 heures ne pouvant dormir et ressentant de plus ne plus de douleur aux cervicales et au coude, j’ai appelé les pompiers qui mont emmenée à l’hôpital Saint-Joseph. J’ai une plaie ouverte au coude, points de suture, vertèbres cervicales douloureuses déplacées. J’ai passé toute la nuit et la matinée aux urgences, sans pouvoir dormir. Je me dis que ça aurait pu finir en drame, les gens sont sous tension et que ce monde devient de plus en hostile.
Comment la violence machiste et misogyne pourrit la politique et empêche la Démocratie.
Alors évidemment, pas un instant je me suis dit que leur réaction était fondée sur une prétendue alcoolisation de ma part. J’étais calme et tout à fait sobre. Je ne pense même pas qu’il s’agisse de misogynie purement gratuite car il y avait dans leurs regards beaucoup de mépris et de haine. Ce n’était pas seulement de la discrimination envers une femme seule qui vient boire une bière, beaucoup de femmes étaient là et s’amusaient… Bien que le serveur était désagréable au début, il m’a quand même demandé ce que je voulais boire… Mais le gérant m’a regardée immédiatement avec une telle hostilité que je ne vois pas d’autre explication qu’une vengeance sur fond de machisme politique.
Je suis convaincue que le patron est mélenchoniste, qu’il m’a reconnue et a dit à son employé de ne pas me servir. Je pense qu’ils sont politisés, ou en tout cas, qu’ils ont dû croire les ragots de la France Insoumise et les propos du grand chef dans sa video du 11 juillet qualifiant l’affaire Coquerel de « coup monté de l’extrême-droite » en crachant sur ma parole de femme victime et sur ma plainte pour harcèlement et agression sexuelle contre son bras droit.
Il s’agit d’une pure attaque politique, extrêmement violente, qui découle du machisme et de la misogynie primaire chez les insoumis, y compris chez les femmes, formatées à l’obéissance et à la soumission.
J’ose espérer cette fois, que ma plainte ne sera pas classée sans suite puisque je viens d’apprendre il y a 3 jours du parquet que « les investigations ne permettent pas d’envisager des poursuites pénales » contre Eric Coquerel, député et président de la commission financière de la basse-cour assemblée nationale… »Classement sans suite » Ce qui ne veut pas dire que les faits d’agression sexuelle ne sont pas avérérés, mais visiblement ma parole et les témoignages n’ont pas convaincu la magistrature… sous la houlette d’un homme, le procureur François Molins… Je suppose que je dois déranger… je vais continuer de porter tous les moyens du droit pour obtenir justice et la reconnaissance de la culpabilité de Coquerel , il est inconcevable qu’il soit encore à siéger à de si hautes fonctions à l’Assemblée alors qu’il est connu et reconnu comme un prédateur sexuel y compris dans ses rangs.
Encore une fois, et pour la 5ème fois, j’ai dû porter plainte pour des violences machistes qui découlent directement de mon engagement politique. J’en fais les frais depuis 2013 et le début de mes actions engagées, lorsque j’ai interrompu le plateau de Cyril Hanouna en direct en mai 2013, puis lors du mouvement des intermittents en 2014, année de mon agression par Coquerel, puis à Nuit Debout, où les antifas amis de Ruffin m’ont évincée le tout premier jour du mouvement que j’avais pourtant moi même initié. J’avais proposé l’occupation d’une place centrale dans paris et d’assemblées populaires, au vote de l’AG de lutte du 23 février 2016 à la bourse du travail, toutes les videos de cette AG ont mystérieusement disparu… et bien sûr ensuite dans les Gilets jaunes en décembre 2018, où tant d’insoumis fou anarcho-syndicalistes infiltrés m’ont calomniée auprès des leaders mâles dominants du mouvement, encensés d’ailleurs et soutenus par Mélenchon et les insoumis, afin que je ne puisse pas continuer à fédérer. J’organisais à l’époque les déclarations collectives et démocratiques des manifestations pacifiques sur les champs élysées que j’avais réussi à négocier auprès du préfet Delpuech, faisant valoir mon droit constitutionnel de citoyenne de pouvoir déclarer et manifester légalement. Cette stratégie d’organisation horizontale a permis de maintenir les Gilets jaunes sur les champs élysées de janvier à mars, jusqu’au 16 mars, où la manif n’a pas été déclarée, mon groupe ayant cédé aux menaces de mort qui pesaient sur ma tête effrayés par les appels massifs des blackblocs sponsorisés sur les réseaux sociaux et par tous les insoumis. Les champs élysées ont été dévastés, et nous n’avons plus jamais pu y manifester. Il faut croire que nous les GJ pacifiques et organisés, faisions concurrence à la FI, puisque nous prenions réellement une révolution pacifique avec une constituant immédiate et la destitution de Macron, et qui avait toutes ses chances d’aboutir si on avait tenu bon sur la durée, en manifestant légalement avec une cohésion, sans être divisés et manœuvrés par les clans partisans.
Je voudrais écrire et raconter tout ce qui s’est passé, avec toutes les preuves de mes dires, mais je n’arrive pas à trouver le temps et l’énergie, étant mère isolée de deux enfants, dont un petit garçon de bientôt 6 ans, que j’élève totalement seule.
La politique des partis engendre nécessairement la compétition pour siéger et être au pouvoir, et donc la violence et l’autoritarisme, c’est pour cela que je revendique la pensée de Simone Weil, comme la plus clairvoyante et juste en terme de démocratie, elle est la grande philosophe oubliée, qui prônait la fin des partis politiques dont l’essence même est totalitaire, et j’ajouterai patriarcale. C’est ce qui constitue une part de l’ADN de notre belle UCPL Union Citoyenne pour la Liberté, dont je suis co-présidente et porte parole. Nous voulons un autre système politique, réellement démocratique, et non plus « représentatif » puisque ces « élus » ne nous représentent plus, est ne permettent pas de réaliser les aspirations profondes du peuple.
Je continuerai la révolution éco-féministe à ma façon comme je la mène depuis maintenant 10 ans : non violente pour la Justice la Paix et la Démocratie. Nos mères ont commencé ce chemin de la libération des femmes du joug de la violence, nous devons poursuivre cette voie avec la fin de la violence et de la corruption infiltrées jusqu’au sommet de l’état et des hautes fonctions publiques.
Source : Mediapart
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