Sans surprise, le HuffPost est à la ramasse sur la réalité du conflit ukrainien, qui a bien commencé en 2014 avec les massacres de russophones dans le Donbass.
Il faut être aveugle ou malhonnête pour ne pas ouvrir cette page d’histoire, qui relativise la responsabilité russe dans le déclenchement de la guerre.
On trouve nettement moins d’hypocrisie du côté de Lutte ouvrière, qui, sous la plume de Nathalie Arthaud, fustige l’écrasante responsabilité des puissances occidentales dans cette nouvelle guerre impérialiste.
Le HuffPost illustre parfaitement ce que dénonce Arthaud, à savoir cette « union sacrée derrière Binden et Macron » qui mène, pour ceux qui ont étudié 14-18, à la guerre mondiale, la terreur des terreurs.
Pour le site d’Anne Sinclair, ceux qui s’opposent à l’intensification et l’extension de la guerre ne sont que pacifistes couards, qui font forcément le jeu de l’adversaire, soit Vladimir Poutine, ce nouvel Hitler. On résume, bien entendu, mais en un siècle, la presse mainstream n’a pas avancé d’un centimètre en conscience. Elle est toujours la bonne fille du lobby militaro-industriel et des forces occultes.
– La Rédaction d’E&R –
Guerre en Ukraine, un consensus politique toujours aussi fragile
un an plus tard
Même si la Russie est unanimement tenue pour responsable, les divisions sur le niveau de soutien à Kiev demeurent.
C’est un anniversaire dont beaucoup se seraient bien passés. Et certainement au sein de la classe politique française. Il y a quasiment un an jour pour jour, Vladimir Poutine envahissait l’Ukraine, ce qui avait eu pour effet d’anesthésier la campagne présentielle et révéler les approximations géopolitiques de certains candidats, comme Éric Zemmour, Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon.
Mais face à l’horreur qui frappait aux portes de l’Europe, les principales forces politiques s’accordaient sur l’essentiel. Oui, l’Ukraine est un pays agressé. Et oui, la Russie est un pays agresseur. Vladimir Poutine, transgressant allègrement le droit international, porte l’entière responsabilité de ce désastre. Tous condamnent alors Moscou avec force, et une forme de « consensus » sur l’appui politique accordé à Kiev se dégage.
Bloc contre bloc
Critiquée pour sa proximité avec le Kremlin, Marine Le Pen n’hésite alors pas à dénoncer les « crimes de guerre » commis en Ukraine, tout en refusant de désigner l’armée russe. Car, rapidement, des divergences apparaissent quant au degré de soutien que Paris doit exprimer, ainsi que sur les solutions à apporter à la situation.
Deux blocs se dessinent. Le premier est composé des partis de la majorité (Renaissance, MoDem, Horizons), du Parti socialiste et d’Europe écologie Les Verts. Ces forces politiques expriment un soutien inconditionnel à Kiev, et plaident pour une assistance sans faille, financière comme militaire, car elles font de la défaite russe un préalable à la sortie de crise.
Le second bloc implique le RN, LFI, le PCF et Les Républicains, pour qui les choses sont un peu moins limpides. Tout en accusant Moscou d’avoir commis cette agression, ces partis appellent à des négociations, et ne cessent d’alerter sur une possible « escalade » pouvant embarquer la France. Quitte à nourrir la propagande du Kremlin. Explications.
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« Guerre atomique »
« Non », a répondu le 23 janvier sur BFMTV Marine Le Pen, interrogée sur la livraison de chars lourds. « Je pense qu’en réalité, la question, c’est est-ce que tout ça ne va pas aggraver cette guerre ? Et quand la guerre s’aggrave, les morts se multiplient. Or est-ce que c’est l’objectif ? », a interrogé la présidente du groupe RN à l’Assemblée, estimant que cette décision pourrait « internationaliser le conflit ».
Quelques jours plus tard, Jean-Luc Mélenchon se fendait d’une analyse similaire sur cette même chaîne. « Est-ce que vous vous rendez compte qu’on est en train de s’avancer vers une guerre totale ? », a interrogé l’ex-candidat à la présidentielle, jugeant que l’envoi de matériels offensifs pourrait conduire à « la guerre atomique » avec la Russie. Plus récemment, ce sont les propos tenus vendredi 7 février par Emmanuel Macron à Munich qui a révélé les réticences existant autour du soutien à l’Ukraine.
« Le Président de la République Française vous annonce que nous sommes entrés dans la troisième guerre mondiale. Bonne journée », a réagi sur Twitter le député RN du Vaucluse Hervé de Lépinau, en commentant un passage dans lequel Emmanuel Macron estime que la guerre en Ukraine « touche la planète entière ».
Autant de signes qui montrent que le relatif consensus qui s’était exprimé au moment de l’invasion de l’Ukraine ne cesse de s’éroder. Et que cette érosion est le fait de formations politiques ayant, par le passé, souvent eu tendance à ménager la politique étrangère agressive de Vladimir Poutine.
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Dans le grande concert des pleureuses occidentales, qu’elles soient politiques ou médiatiques, Lutte ouvrière est restée droit dans ses bottes antimilitaristes.
Dans cet éditorial, Nathalie Arthaud expose la vision anti-impérialiste du parti léniniste. Une vision juste, car, en février 2023, on se croirait revenus un bon siècle en arrière.
Aucun soutien à leur sale guerre !
Cela fait un an que l’armée russe a envahi l’Ukraine. Un an que les bombes tombent indistinctement sur des immeubles d’habitation et sur des sites stratégiques. Un an, avec toujours plus de destructions, de morts et de drames. C’est une tragédie, un immense retour en arrière pour l’Ukraine, et aussi pour la Russie.
Chaque jour, des dizaines ou des centaines de soldats meurent tant du côté ukrainien que russe dans la boue des tranchées, sous des tirs d’artillerie ou dans des corps à corps qui rappellent les atrocités de la guerre de 1914. Et livraison d’armes après livraison, tout est mis en œuvre pour que cette boucherie dure des mois, sinon des années.
Il ne faut pas l’accepter. Cette guerre n’a rien d’une guerre juste. Les Ukrainiens sont devenus, à leur corps défendant, les instruments, les otages et les victimes d’une rivalité qui les dépasse : celle qui oppose le camp impérialiste, mené par les États-Unis, à la Russie.
L’invasion de l’Ukraine par l’armée russe a été la réponse monstrueuse de Poutine à l’avancée politique, économique et militaire des puissances occidentales à l’est de l’Europe. Car, depuis la chute de l’Union soviétique, les États-Unis et l’Union européenne sont à la manœuvre pour placer cette région dans leur orbite. C’est pour cette raison que la guerre fait rage au Donbass depuis 2014. Celle-ci opposait, déjà, des indépendantistes pro-russes et des forces ukrainiennes armées et entraînées par les États-Unis.
Jusqu’ici, Biden a fermé la porte à toute négociation avec Poutine. Il l’a encore montré lors de sa visite surprise à Kiev où il s’est engagé à livrer des armes de plus en plus sophistiquées pour affaiblir la Russie et, si possible, la mettre à genoux. Et les États-Unis y parviendront peut-être sans avoir à compter leurs morts au combat, puisqu’ils sont ukrainiens !
Les Ukrainiens servent de masse de manœuvre dans une guerre qui ne leur apportera pas la liberté et qu’ils paieront de multiples façons. Et c’est ce qui nous attend, nous aussi, si nous marchons dans cette guerre. Le militarisme a pris une ampleur inégalée depuis des décennies. L’affrontement entre les États-Unis et la Chine menace de plus en plus. Les deux pays se livrent déjà une guerre économique féroce à l’échelle du monde. Que se passera-t-il si la Chine décide de livrer des armes à la Russie ?
La guerre en Ukraine peut, à tout moment, faire basculer le monde vers une troisième guerre mondiale. La propagande va-t-en guerre nous pousse déjà à diviser le monde entre démocraties et autocraties, entre forces de paix et agresseurs fous furieux. Mais les États-Unis ou la France n’ont jamais hésité à intervenir militairement quand leurs intérêts étaient en jeu.
Ces dernières années, ils sont allés jusqu’à détruire l’Irak et la Libye pour se débarrasser de régimes qui leur résistaient. Aujourd’hui, ils ferment les yeux sur les entreprises de colonisation de l’État d’Israël contre les Palestiniens.
Les puissances occidentales posent en pacifistes parce que, la plupart du temps, elles n’ont pas besoin d’intervenir militairement pour leur brigandage international : la puissance de leur capital et de leurs dollars leur suffit à corrompre et soumettre bien des dirigeants. Mais la misère et le dénuement qu’elles provoquent ne font pas moins de morts et de drames que les bombes.
Les grandes puissances se portent toujours volontaires pour « libérer » les peuples opprimés… par leurs concurrents. Dans les faits, elles constituent un front unique contre les exploités. Quand Poutine est un dictateur qui défend, à la tête d’un appareil d’État répressif, les intérêts de la bureaucratie et des milliardaires russes, Biden et Macron défendent les intérêts de leurs capitalistes et Zelensky protège ceux des oligarques ukrainiens.
Les travailleurs n’ont à se ranger ni dans un camp, ni dans un autre. La seule porte de sortie qui puisse garantir que le conflit prenne fin et ne recommence pas demain, c’est que les travailleurs refusent de servir de chair à canon et se retournent contre leurs propres dirigeants.
Sans les travailleurs, rien ne peut se produire. Rien ne peut s’échanger, rien ne peut fonctionner. Même pour faire la guerre, produire les armes et les acheminer, les gouvernements ont besoin de nous. Sans notre consentement, il n’y a pas de guerre possible.
Alors, préparons-nous à refuser l’union sacrée derrière Biden et Macron. Reprenons le mot d’ordre de Marx : prolétaires de tous les pays, unissons-nous contre la classe capitaliste qui nous exploite. Unissons-nous contre ses politiciens qui dressent les peuples les uns contre les autres et nous mènent à la guerre !
Nathalie Arthaud
Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation